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Mais où donc va l’école neuchâteloise ?

Soumis par Jean-François Kunzi le 17 février 2006

Le Conseil d’Etat, Jean Studer dixit, joue les pompier. Le déficit des comptes 2005 va encore le conforter dans cette attitude et le contraindre à exiger des sacrifices supplémentaires. Si, dans certains domaines, on peut se contenter d’effectuer du cabotage, l’instruction et la formation, en raison de leurs incidences graves sur l’avenir, exigent un cap clairement défini qui ne saurait consister à simplement réaliser des économies.Aujourd’hui, un politicien doit réunir au moins quatre qualités : avoir une perception claire de l’environnement socio-économique et des changements rapides qui y interviennent ; être un bon visionnaire doublé d’un excellent gestionnaire ; avoir du charisme ou, dit autrement, savoir communiquer.

Depuis qu’il est entré en fonction, le Conseil d’Etat, grâce à une politique volontariste qui fit souvent grincer des dents parce qu’elle touche aussi les plus démunis, est sans doute parvenu à réduire, d’un bon tiers, le trou financier avoisinera les 90 millions. Ajouté à celui de 100 millions de l’année précédente, il place le canton, déjà très lourdement endetté, dans une situation alarmante. La manne unique constituée par la ristourne sur le produit de la vente de l’or de la BNS ne permettra pas, hélas, et de loin, de s’approcher de tel contexte, la nécessité absolue de réaliser des économies. Encore faut-il y ajouter la manière !

Dans sa déclaration le Conseil d’Etat affirme : « Notre priorité consistera à réinventer l’Etat pour créer des conditions-cadres indispensables à la matérialisation de nos objectifs de développement économique, social et environnemental, pour retrouver des finances saines de manière durable pour restaurer la confiance dans les institutions et la crédibilité de l’Etat ». … « Mais gouverner ne peut se faire seul. La confiance et le partenariat sont plus que nécessaires.

Un partenariat avec tous les élu-e-s, avec l’ensemble des collectivités publiques, les milieux économiques et syndicaux, la société civile et, finalement, avec tous les Neuchâtelois-e-s ». Dans la conclusion de son programme de législature, il ajoute : « L’assainissement des finances cantonales ne constitue pas une fin en soi tout comme le redimensionnement de l’Etat qui en découle. Il s’agira de réinventer l’Etat, de le rendre encore plus crédible, en redéfinissant ses missions, en investissant selon de nouvelles priorités, en entretenant et en adaptant l’équipement à la nouvelle donne ».

Alors, prenons le Conseil d’Etat au mot. Après avoir paré au plus pressé et joué les pompiers, on attend maintenant qu’il initie la réflexion et qu’il engage le partenariat mentionné plus haut. Car il y a urgence !

En l’absence d’une redéfinition concertée de la mission de l’école, du rôle et des missions des enseignants, on comprend mal que la scolarité obligatoire et le secondaire 2 doivent réaliser des économies de plus de 9%, simplement pour permettre à la santé de remplir certaines obligations. Notre canton n’a jamais disposé d’un système scolaire dispendieux. S’il ambitionne de rétablir une situation financière saine et de devenir un centre de compétences d’importance nationale voire internationale dans le domaine des microtechniques et de la manotechnologie, il ne saurait jouer avec son avenir et sacrifier ce capital combien précieux que constitue, dans le contexte actuel, une formation de haute qualité.

Commençons par définir clairement les priorités en matière d’instruction et de formation et « adaptons » les moyens « à la nouvelle donne ». Peut-être parviendrons-nous à réduire les coûts…

 Jean-François Kunzi

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