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Malgré l’échec d’une initiative populaire, l’organisation de l’école neuchâteloise reste à revoir

Soumis par SAEN le 5 février 2019
Les enseignants ne se sont pas mobilisés pour faire aboutir l’initiative lancée par leurs syndicats. (KEYSTONE)

Lancée en août dernier par les syndicats d’enseignants et les parents d’élèves, l’initiative populaire «Pour une école équitable et efficiente», qui demandait une plus grande implication du canton dans la gestion de l’école obligatoire, n’a pas réussi à récolter les 4500 signatures requises. Visiblement, les enseignants n’étaient pas convaincus.

Elles auraient dû récolter 4500 signatures d’ici au 11 février. Une tâche qui paraissait tout à fait dans les cordes des deux organisations cantonales d’enseignants, le Syndicat des services publics (SSP) et le Syndicat autonome des enseignants neuchâtelois (SAEN) pour faire aboutir leur initiative populaire «Pour une école équitable et efficiente». Une initiative lancée en août dernier de concert avec la Fédération des associations de parents d’élèves (Fapen) et le soutien de plusieurs partis politiques.

Mais assez rapidement, les deux syndicats se sont rendu compte que leur base n’allait pas les suivre sur ce terrain. En effet, si l’organisation régionale de l’école neuchâteloise mise en œuvre en 2011 n’est pas satisfaisante pour de très nombreux parents et enseignants, les profs n’étaient pas pour autant prêts à en confier les clés au canton, comme le prévoyait l’initiative.

Comme l’expliquent les initiants, «de nombreux enseignants ne sont pas entrés dans la démarche, car ils ont perdu confiance en leurs autorités et ne souhaitent pas donner davantage de pouvoir au canton». «Nous aurions dû mieux préparer notre base avant de lancer notre initiative, pour être sûrs qu’elle s’engagerait en sa faveur», remarque Pierre-Alain Porret, président du SAEN.

Constat partagé

«Nous avons sous-estimé chez nos membres cette crainte à l’égard des instances cantonales, qui pensent surtout aux économies et qui font des réformes au pas de charge», explique Claude Grimm, secrétaire régionale du SSP.

«Les enseignants ne sont pas satisfaits de la situation actuelle et n’ont plus confiance dans les élus communaux qui pilotent aujourd’hui l’école obligatoire. Ils sont par ailleurs bien conscients de l’iniquité qui règne entre les différents cercles scolaires. Ils partageaient donc notre constat, mais pas les solutions que nous proposions.»

Suite sur le site Arcinfo.ch

Le commentaire de notre journaliste Nicolas Willemin

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LA NÉCESSITÉ D’UNE RÉFORME

L’initiative lancée en août dernier avait le grand mérite de lancer le débat sur un vrai problème, l’organisation de l’école neuchâteloise. Une organisation, validée en 2011 par le Grand Conseil, qui rassurait les défenseurs de l’autonomie communale, mais qui s’est avérée être une véritable usine à gaz. En particulier sur le Littoral avec le «monstre» Eoren, ses 7000 élèves et ses cinq centres scolaires.

Cette régionalisation de l’école a entraîné des disparités importantes en matière de prestations offertes aux élèves. Tant pour ceux qui ont des besoins pédagogiques spécifiques que pour les activités extra-scolaires. Aujourd’hui, les jeunes Neuchâtelois, à Gorgier, au Landeron, au Val-de-Ruz ou à La Chaux-de-Fonds n’ont pas droit à un traitement identique.

La République neuchâteloise n’est plus égalitaire avec ses enfants. Cela n’est pas acceptable. Il faut passer outre les egos de certains responsables politiques communaux et directeurs de cercles scolaires et remettre l’ouvrage sur le métier. La question dépasse les clivages partisans, c’est l’avenir de nos enfants qui est en jeu. Une réforme de l’organisation scolaire est aujourd’hui indispensable.

par Nicolas Willemin

Source (PDF)

Publié le
mar 05/02/2019 - 12:30