Neuchâtel - Lente agonie du collège des Parcs

Centenaire: espoir et désespoir

En mai 2014, le Collège des Parcs a fêté ses 100 ans en grande pompe. Lors de la mise en place de l’événement, promesse fut faite aux enseignant·es que cette fois, ce vénérable bâtiment allait rapidement pouvoir retrouver les splendeurs du temps de sa construction.

Sept ans plus tard, force est de constater que rien n’a été fait. Certes, un projet pour le bâtiment attenant (au nord) et pour la construction de salles de gym souterraines (au sud) a été validé, mais toujours rien pour le bâtiment principal. La Ville de Neuchâtel a pourtant construit un bâtiment de transition à Beauregard, édifice qui logera (tout comme le collège des Sablons) élèves et enseignant·es, le temps des travaux. Mais aujourd’hui, sous prétexte de raccourcir le nombre d’années loin du quartier des Parcs et pour éviter de ce fait des trajets importants pour les élèves, ce bâtiment flambant neuf reste vide, en proie à de potentielles déprédations.

Lente agonie

En attendant, les usager·ères du Collège des Parcs assistent impuissant·es à la lente agonie de leur collège. A chaque jour, son lot de mauvaises surprises: des pannes d’électricité ou de chauffage; la condamnation de sanitaires risquant de s’effondrer sur les utilisateur·trices; etc.

En février 2021, pour la quatrième fois depuis 2014, la Ville de Neuchâtel demande aux enseignant·es de recenser les réparations urgentes. Cette liste, transmise maintes fois durant la dernière décennie, ne cesse évidemment de s’allonger. L’inventaire a donc été établi à nouveau et la réponse ne se fait pas attendre: le mobilier des années 50 ne sera remplacé que s’il est devenu «inutilisable» et les réparations «indispensables» seront faites de manière provisoire, à moindre coût, toujours dans l’optique d’une hypothétique rénovation.

Entre urgence et modération des dépenses

Au vu du nombre de réparations urgentes, le SAEN s’interroge sur la pertinence d’investir de l’argent dans des réfections de fortune en attendant une rénovation complète. Des sommes considérables ont déjà été investies dans le remplacement de la ligne électrique et la consolidation du toit. Le chauffage montre des signes inquiétants de fatigue, laissant présager une panne assez importante pour exiger son remplacement.

De plus, les aménagements provisoires à moindre coût laissent largement à désirer. Pour exemple, deux des stores installés au printemps 2018 — afin de réduire les températures qui dépassaient les 30 °C en été — se sont détachés et ont fini leur course dans la cour de récréation, fort heureusement juste avant l’heure de sortie des élèves… Les enseignant·es avaient alors été contraints de ne plus utiliser les stores en cas de fort vent.

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Un bâtiment indigne de l’enseignement du 21e siècle

L’école d’aujourd’hui a besoin de structures adéquates pour assurer un enseignement de qualité, en phase avec les exigences de son temps. Les nouvelles technologies, en lien direct avec le PER1 sont quasi inexistantes au Collège des Parcs. Les enseignant·es doivent faire preuve d’ingéniosité pour pallier le manque de projecteurs et autres outils informatiques propres à l’enseignement en 2021. Cette situation est inacceptable, surtout en regard du crédit important débloqué par le canton de Neuchâtel pour l’éducation numérique, en été 2020.

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Priorité au collège des Parcs

Le SAEN tient fermement à défendre tous les enseignant·es contraint·es de travailler dans des conditions déplorables, et en particulier les enseignant·es du Collège des Parcs.

La Ville de Neuchâtel ne peut décemment pas repousser le calendrier de rénovation de ses nombreux bâtiments scolaires, laissés à l’abandon depuis des décennies. Les collèges doivent être remis en état afin de répondre aux normes de sécurité, mais aussi aux exigences imposées par le PER.

Le premier bâtiment à rénover étant le Collège des Parcs, on ne peut ni reporter sa transformation, ni laisser des enfants et des enseignant·es fréquenter un bâtiment devenu potentiellement dangereux et désuet. Il est prioritaire de déménager rapidement, de mettre les élèves et les enseignant·es en sécurité et d’entreprendre les travaux de rénovation le plus rapidement possible.