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Pétition d’enseignants déposée avec l’appui de Vincent Kohler

Soumis par SAEN le 10 mars 2016

Evaluation des élèves contestée en 1re et 2e années.

Vincent Kohler lors de sa conférence de presse dans la cour du château de Neuchâtel. DAVID MARCHON

Stupeur hier après-midi dans la cour du château de Neuchâtel. A l’occasion d’une conférence de presse, un représentant du Département cantonal de l’éducation a annoncé qu’«un plan d’évaluation des nourrissons sera lancé». Il est accompagné d’«un projet de passerelles entre les niveaux -4 à -2», ce qui facilitera les passages entre les pouponnières et les crèches. Et même plus précocement encore...

Avec la photo ci-contre, vous aurez compris, en reconnaissant l’humoriste Vincent Kohler, que cette conférence de presse était tout aussi bidon que les propos qui y ont été tenus. Quoique... En tant que père et ancien enseignant, c’est très favorablement que le Chaux-de-Fonnier avait répondu à l’invitation des syndicats d’enseignants. Et qu’il est donc venu se fendre d’une intervention toute en ironie au sujet du système d’évaluation des élèves du cycle 1 de l’école obligatoire neuchâteloise, soit de la 1re à la 4e année Harmos. Contesté, ce système a donné lieu à une pétition, remise au vice-chancelier Pascal Fontana.

Deux grands reproches

Elle est munie de 214 signatures, soit 72% des enseignants de 1re et 2e années. C’est dans ces deux degrés, ceux de l’école enfantine de jadis, que le nouveau système ne passe pas. «Les enseignants ont besoin de davantage de liberté», commentait Vincent Kohler après sa fausse conférence de presse.

Comme nous l’avons déjà signalé (notre édition du 3 février), une large majorité d’enseignants – dont la plupart sont des femmes – adressent deux grands reproches à la nouvelle évaluation: premièrement, ils estiment que le cadre fixé est beaucoup trop rigide pour des enfants de 4 à 6 ans; deuxièmement, le nouveau système fait appel à des documents jugés trop abstraits pour bon nombre de parents et qui doivent dès lors «être repensés par les professionnels du terrain». Le tout débouchant sur «une pénibilité inutile» pour les enseignants. Ces derniers, en revanche, ne remettent généralement pas en cause l’entretien désormais obligatoire avec les parents (non comprise la séance de début d’année avec tous les parents).

Démarches déjà en cours

Sur quoi débouchera cette pétition, lancée en janvier par le Syndicat des services publics (SSP), avec le soutien du Syndicat autonome des enseignants neuchâtelois (SAEN)? S’il est trop tôt pour le dire, on peut déjà affirmer que «des changements il y aura», en tout cas «pour ce qui est du langage utilisé dans les documents destinés aux parents». Ces propos appartiennent à la conseillère d’Etat Monika Maire-Hefti, selon laquelle «cette pétition vient appuyer des démarches qui sont déjà en cours».

Une rencontre hier déjà

La ministre de l’Education et de la famille explique: «Nous traitons de ce sujet avec les syndicats depuis novembre dernier. Nous avons toujours dit que ce système d’évaluation n’avait rien de figé. C’est un nouvel outil, et comme toujours dans ce cas-là, c’est en l’utilisant que l’on voit ses forces et ses faiblesses. Sans compter que la manière de l’utiliser peut varier d’un centre scolaire à l’autre.»

Monika Maire-Hefti précise qu’elle ne dérogera pas à deux grands principes: celui de l’évaluation d’une part, «qui n’était pas systématique auparavant», celui de l’entretien avec les parents d’autre part. Mais pour le reste, elle se dit ouverte au dialogue: «Je connais les critiques qui sont adressées au nouveau système d’évaluation et je suis prête à en discuter avec les syndicats. Si des améliorations peuvent être apportées, elles le seront.» La conseillère d’Etat était tellement prête, si l’on peut dire, qu’une rencontre avait été agendée hier après-midi déjà, le dépôt de la pétition venant la précéder...

Petites ou grandes, les modifications qui seront apportées au système d’évaluation entreront en vigueur dès la prochaine rentrée.

Par Pascal Hofer

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