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Philippe Gnaegi sacré «champion de l’équarrissage»

Soumis par SAEN le 23 septembre 2009

Six jours avant la présentation du budget 2010, le ministre de l'Education a reçu les doléances des enseignants. Les étudiants lui avaient remis une pétition quelques heures auparavant.

Impressionnant coup double, hier, à Neuchâtel! Le matin, 1500 étudiants ont fait la grève pour assaillir le Château et contester fermement les économies que le chef du Département de l'éducation (DECS) Philippe Gnaegi veut imposer aux lycées du canton. L'après-midi, le ministre radical-libéral a fait face à une délégation de professeurs armée d'une résolution et d'un prix: celui «d'interprétation pour son rôle dans le dernier film du Conseil d'Etat L'Equarrisseur». «Je réfute: je dois faire des coupes mais je ne démantèle pas l'école neuchâteloise», a assuré M. Gnaegi en refusant de prendre dans ses bras la «Tronçonneuse d'or» offerte par la délégation. «Il s'agit bien d'un démantèlement! Cumulées, enchaînées les unes aux autres, les mesures d'économies annoncées1 péjoreront la qualité de l'enseignement dans les lycées et toucheront directement le niveau de formation des étudiants», a répliqué Marcelino Palomo, professeur au lycée Blaise Cendrars de La Chaux-de-Fonds.

De sorte que la résolution adoptée jeudi soir dernier par 100 professeurs affiliés au Syndicats des services publics (SSP) rejette en bloc toutes les volontés du DECS. Non au passage de l'indice horaire hebdomadaire de 23 à 24 heures! Non à la suppression de dédoublement des classes pour l'enseignement de certaines matières! Non à la suppression des heures de décharge accordées à certains enseignants! Non à l'augmentation de 21 à 22 du nombre d'étudiants par classe! Et ainsi de suite. Président de la section enseignants du SSP, Michel Gindrat a rappelé que les décisions prises depuis 2003 par le Conseil d'Etat allaient dans le sens d'une dégradation complète de l'école neuchâteloise. Raison pour laquelle la résolution remise à M. Gnaegi demande également que «le frein à l'endettement soit suspendu et que l'initiative du SSP visant à taxer les grandes fortunes sur un temps limité soit présentée en votation populaire».

Michel Gindrat a regretté la manière dont le Conseil d'Etat a procédé, car les syndicats n'ont strictement pas été consultés. Marcelino Palomo s'est exclamé: «Nous savons réfléchir et nous aurions été prêts à nous mettre à la table des négociations.» Philippe Gnaegi a admis que cela aurait été de mise. Mais qu'il avait négocié avec les directions des lycées.

«C'est la meilleure!» s'insurge une petite voix qui préfère garder l'anonymat. «Selon nos informations, les directions des lycées ont été confrontées à des décisions qui avaient déjà été prises. Elles ont d'ailleurs calculé que pour certains lycées, les économies envisagées par le DECS correspondent à la suppression de neuf postes complets.»

Les temps sont durs pour l'Etat comme pour les entreprises. Je l'ai dit ce matin aux étudiants qui avaient envahi la cour du Château», se défend le ministre de l'Education. Munie de plus de 1600 signatures, la pétition que les lycéens du canton ont remise à Philippe Gnaegi demande «que toutes les mesures touchant directement les étudiants soient refusées par le Grand Conseil lorsque celui-ci examinera le budget 2010. Parce que nous sommes l'avenir du pays, nous avons droit à un enseignement décent!» assène Oriah Kaspi, lycéenne chaux-de-fonnière.

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