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Quel horizon pour les élèves de la section P ?

Soumis par Jean-François Kunzi le 27 mai 2004

Deux pétitions remettant en cause deux des fondements de la réforme du secondaire (RS1) ont récemment circulé dans les collèges. Les signataires demandent au Grand Conseil de renoncer à instaurer les nouvelles structures et l’évaluation qui lui est associée.Tout système démocratique génère des partisans, des adversaires, des indifférents… L’adhésion complète n’existe que sous les dictatures. Dans notre profession, à quel moment l’intérêt général, celui des élèves notamment, doit-il l’emporter sur les intérêts particuliers ? La mission de l’école n’est-elle pas d’assurer, à chacun des enfants, une égalité des chances ?

Le contexte, hélas s’avère plutôt défavorable. La société s’est considérablement modifiée en perdant une partie de ses repères. La natalité connaît une baisse inquiétante. L’économie peine à retrouver son dynamisme et sa compétitivité. Le secteur secondaire s’est considérablement affaibli au profit du tertiaire. Souvent, les finances cantonales affichent un rouge vif. L’Etat, à travers sa politique salariale, ne soigne guère le moral de ses troupes. Beaucoup d’enseignants sont fatigués, saturés de formations...

Dans un monde en mutation qui peut parfois nous désorienter, l’école constitue un pôle de stabilité indispensable. Cela ne la condamne nullement à l’immobilisme, au repli ou à l’ignorance complète de la réalité qui l’entoure. Au contraire ! La loi lui assigne une mission claire, explicitée également dans la déclaration de la CIIP de janvier 2003 : assurer l’éducation et l’instruction, favoriser l’épanouissement personnel et l’insertion harmonieuse dans la société.
Tous les indicateurs montrent que certains élèves, en particulier ceux de la section préprofessionnelle déjà confinés dans un ghetto, ont un avenir plutôt sombre en raison, principalement, de connaissances lacunaires, de compétences et de comportements inadéquats. Connaissant cela, peut-on décemment continuer à envoyer des adolescents dans une voie sans issue ? L’école républicaine ne doit-elle pas justement refuser la fatalité due à la naissance et à la situation familiale pour promouvoir l’égalité des chances ?

Depuis plus de quinze ans, les syndicats demandent, à l’exemple de ce qui se pratique en Finlande, une filière unique pour toute la scolarité obligatoire. A la suite d’une double consultation (vote favorable de l’AG/SAEN de 2002), ils ont accepté la structure proposée considérant qu’elle constitue un pas dans la bonne direction et surtout qu’elle permet de redonner rapidement aux élèves un horizon plus radieux en recentrant certains apprentissages. Voilà le véritable enjeu ! Les deux présidents participent, avec un regard critique et attentif, à la mise en œuvre. Les coûts ont été calculés. Le DIPAC s’engage, en toute connaissance de cause, afin de rétablir l’équité entre les élèves.

Avec une majorité d’enseignants conscients de leur responsabilité et de leur devoir ?

Jean-François Kunzi

A savoir

  • Pétitions
    Deux pétitions ont circulé dans les collèges remettant en cause deux des aspects fondamentaux de la Réforme du secondaire 1 : les structures et l’évaluation (Cadre ATES). La récolte des signatures ne s’est pas toujours effectuée selon les règles de la plus élémentaire déontologie. C.f. billet du président.

  • Economies …
    M. P.Couchepin a décidé de diminuer en 2004 – 2005 et de supprimer en 2006 la subvention que son département alloue à l’IRDP et qui représente 18% du budget de cet institut.

  • Economies encore …
    Les finances cantonales restent à améliorer. Le Conseil d’Etat entend ramener le déficit à 35 millions en 2005. Tous les départements sont sommés d’économiser sur la base d’enveloppes budgétaires. Exercice intéressant, surtout au moment des décisions !

  • Economies toujours …
    Dans le secteur professionnel, pour réaliser des économies, le DIPAC veut encourager la formation duale. Contrairement aux alémaniques, les Neuchâtelois préfèrent fréquenter les écoles de métiers à plein-temps. Pour concrétiser cette intention, encore faut-il trouver des entreprises qui daignent former des apprentis !

  • Dates à retenir
    25 septembre : Assises romandes. 15 au 19 novembre : semaine de la lecture. Pensez déjà à une activité.

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