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Qui est concerné par le métier enseignant?

Soumis par SAEN le 12 mars 2009

Au début de l'automne dernier - le 4 octobre - ont eu lieu des Etats-Généraux de la formation des enseignants. Des formateurs venus de toute la France, la quasi-totalité des syndicats enseignants sont réunis à Créteil. L'écho médiatique est alors très faible. La crise universitaire que le pays connait à la veille du printemps finit par susciter de l'intérêt pour cette question. Les observateurs pointent bien sûr la confusion qui s'est installée aussi bien dans les Universités et les IUFM qu'entre les deux ministères concernés. Le report du dépôt des maquettes de master au 31 mars cache mal le fait que les délais ne pourront finalement pas être tenus, notamment pour les formateurs et les étudiants. La Conférence des Présidents d'Université s'est d'ailleurs unanimement prononcée en ce sens. Ce cafouillage porte à la fois la marque de la précipitation gouvernementale et l'expression d'une volonté de passage en force.

On doit surtout admettre que le débat sur le métier enseignant est essentiellement politique et doit être - enfin - porté par la société toute entière et non réservé à quelques experts à partir d'une logique de table rase. Quelles sont les missions des enseignants ? Quels savoirs et quelles expériences doivent-ils acquérir dans leur parcours initial de formation pour se préparer au métier ? Ces questions fondamentales sont au cœur de la professionnalité des enseignants et de leur attachement au service public. Elles  s'adossent sur l'expérience acquise par les IUFM et de tous ceux qui accompagnent les enseignants dans leur entrée dans le métier. Elles sont aujourd'hui posées par les étudiants qui s'inquiètent d'abord, comme de nombreux jeunes, des débouchés professionnels. Ils perçoivent aussi le trouble des enseignants déjà en poste, qui s'interrogent sur le rôle que la société leur fait jouer et les missions que l'institution leur demande d'assumer.

Pour la Ligue de l'enseignement, l'histoire, les valeurs, les positions, les propositions, les acquis, l'expérience, les savoir-faire pédagogiques et éducatifs des associations laïques reconnues officiellement comme "associations éducatives complémentaires de l'enseignement public (AECEP)" et des mouvements pédagogiques constituent une aide précieuse pour prévenir le décalage existant entre ce que les enseignants ont appris et le concret de l'exercice du métier. Par ailleurs, la Ligue propose une part de formation initiale et continue commune à tous les personnels de l'éducation (enseignants, éducateurs, acteurs et animateurs culturels et sociaux) qui devront demain travailler ensemble auprès des mêmes publics sur les mêmes territoires. Tout le monde le constate : les enjeux éducatifs sont globaux. Pour que les enseignants ne se retrouvent pas face à des injonctions paradoxales, il convient qu'ils aient des clés de lecture du monde dans lequel vivent les enfants, les jeunes, leurs parents et qu'ils puissent discerner des priorités. Pour que les enseignants ne reportent pas sur d'autres les injonctions paradoxales qu'ils subissent, encore faut-il qu'ils puissent connaître et reconnaître les autres acteurs de l'éducation, que soient ainsi institués des partenaires...

Olivier Masson, secteur Education de la Ligue de l'enseignement

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