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Restrictions : Quand sortirons-nous enfin du tunnel?

Soumis par Jean-François Kunzi le 21 décembre 2001

Au terme de cette année 2001, nous aurions des raisons de nous montrer satisfaits. Malgré une conjoncture difficile, nous avons obtenu quelques réussites indéniables. Mais celles-ci risquent bien de rester sans lendemain. Les différents événements survenus à partir du 11 septembre ont bouleversé les données et complètement annihilé la timide embellie économique qui se dessinait.

Le Grand Conseil a accepté le budget 2002 pourtant déficitaire, sans doute parce que le gouvernement s'est engagé à opérer de sévères restrictions dans celui de 2003.
Dans cette perspective plutôt sombre, quel sort sera réservé au personnel de la fonction publique et aux réformes justes et nécessaires que notre école républicaine doit entreprendre ?

Sommes-nous prêts à remonter au front ?

Lorsque s'annonce la fin d'une année civile, on dresse habituellement, dans les entreprises ou dans les associations, le bilan de l'activité écoulée. Avec une fierté légitime dépourvue de toute forfanterie, nous pouvons présenter le nôtre qui comporte quelques succès indiscutables :

  • Nous nous sommes engagés dans la campagne qui a abouti à l'acceptation par le peuple des lois sur l'école enfantine et sur les structures d'accueil de la petite enfance.

  • Pour les FEE (formateurs et formatrices en établissement), nous avons, avec nos collègues et amis de l'Intersyndicale BEJUNE, signé une convention visant à obtenir, au plus tard en 2004, une décharge permettant d'assumer, sereinement, la formation personnelle demandée et la préparation des stages.

  • Avec les autres représentants du personnel de la fonction publique et, parfois, avec l'appui marqué et solidaire de l'ensemble des membres, nous avons dû nous battre, pied à pied, pour que le Conseil d'Etat qui, par ailleurs, reconnaît la légitimité de nos revendications, consente à défendre et donc à inscrire dans le budget une augmentation réelle des traitements - 2% en 2002, 1% en 2003 et 2004 - et à accorder 3 jours de congé supplémentaire aux employés de l'administration.

  • Pour les généralistes du secondaire 1, nous avons obtenu un abaissement, en deux temps : août 2002 et août 2003, de leur indice horaire de 30 à 28 périodes.

  • Pour ceux du secteur professionnel enseignant au CPLN, nos démarches ont abouti à l'octroi d'une période de décharge (pour un poste complet et une classe de 15 élèves) à ceux qui assument une maîtrise de classe.

  • Toujours dans ce secteur, nous attendons le rapport d'un groupe de travail, constitué à notre demande, qui doit formuler des propositions pour remédier à des situations d'inéquité particulièrement criantes.

Mais, ne nous leurrons pas. Tant que l'opération " Description et Evaluation des fonctions de l'enseignement " n'aura pas été menée à son terme, faute de moyens financiers suffisants pour en concrétiser les conclusions, les maigres améliorations sectorielles que nous parviendrons à glaner ne constitueront que des emplâtres sur une jambe de bois et contribueront à maintenir la discrimination profondément injuste qui prévaut, actuellement, entre les différentes catégories d'enseignants.

Au début de l'année, une embellie économique semblait se dessiner. La suite d'événements aussi consternants et inattendus que dramatiques survenue à partir du 11 septembre a eu raison d'elle. Les perspectives ne s'annoncent guère réjouissantes. Le contexte politique ne s'avère pas plus favorable. La droite, majoritaire dans le canton, veut réduire les impôts et rétablir l'équilibre des finances. La cheffe du département concerné cautionne ce programme … Elle annonce déjà que des coupes sévères seront opérées et que des sacrifices seront demandés.

Dans la conduite de notre action syndicale, nous n'aurons pas la tâche facile ces prochaines années car nous n'entendons pas voir certaines de nos revendications purement et simplement passer à la trappe ou être repoussées aux calendes grecques.

De lourdes menaces pèsent sur la nécessaire réforme des structures du secondaire 1. Si le Conseil d'Etat décidait de différer son introduction, il commettrait une grave injustice. Saurait-on admettre, dans une république démocratique, des pratiques discriminatoires envers les élèves ? Une minorité d'entre eux (40%, pour simplifier) bénéficie déjà - et nous en sommes heureux - de la mise en place de la nouvelle maturité et de ses implications. La simple équité voudrait que la majorité voie aussi ses conditions d'apprentissage et ses chances de progression s'améliorer. Or, rien n'est moins sûr - et cela me révolte - en raison du coût de l'opération estimé à 2 millions (45% à la charge de l'Etat). Pourtant, pour l'instauration de la nouvelle maturité, on n'a pas hésité à engager des sommes bien supérieures !

Sans doute devrons-nous montrer notre détermination et chercher des alliances. L'école publique neuchâteloise n'a rien de somptuaire. Elle entend former des citoyen(ne)s dignes, compétents, responsables et solidaires. Nous n'accepterons pas qu'on porte atteinte à sa crédibilité et à sa qualité.

Le CC vous souhaite de très belles fêtes ainsi qu'une année 2002 riche et exaltante.

Sachez prendre soin de vous afin de garder intacts votre enthousiasme, votre dynamisme, votre détermination.

Jean-François Kunzi

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