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Sara et Romain, deux lycéens aux courses plutôt qu’aux cours

Soumis par SAEN le 10 janvier 2009

Une vingtaine d'étudiants du lycée Jean-Piaget ont passé leur vendredi après-midi à aller faire des courses pour des personnes qui, vu l'état des chaussées, n'ont plus la possibilité de le faire. Reportage.

«Un paquet d'endives, une livre de pain, un poulet rôti, du riz...» Romain, 18 ans, et Sara, 17 ans, tous deux étudiants en troisième année au lycée Jean-Piaget (LJP), serpentent entre les rayons d'une importante surface commerciale du centre-ville de Neuchâtel à la recherche des produits figurant sur leur liste. Une quête pas toujours aisée quand on n'a pas l'habitude d'arpenter les couloirs des supermarchés: «Zut, on a oublié le chariot à l'entrée», remarque Sara.

Nos deux lycéens n'ont cependant pas hésité à se proposer quand leur école a fait des annonces pour chercher des volontaires. Il s'agissait, pour la direction de l'Ecole supérieure de commerce (une des entités constitutives du LJP), de proposer à ses étudiants d'aller faire des courses pour des personnes âgées ou handicapées. Nombreuses sont celles, en effet, qui, depuis plusieurs jours, restent cloîtrées chez elles à cause du mauvais état des chaussées.

Ils étaient ainsi une cinquantaine prêts à parcourir les commerces du Littoral. Une offre supérieure à la demande, puisque seules neuf personnes, venant principalement de la ville de Neuchâtel, ont répondu à la proposition de l'école (notre édition de mercredi). A l'instar de cette dame âgée, habitant près de la gare de Neuchâtel, qui n'était plus sortie de chez elle depuis le 31 décembre. Seul le supermarché sis au bas de son immeuble restait accessible, mais il n'offrait pas tous les produits désirés.

C'est ainsi que Romain et Sara ont débarqué hier en début d'après-midi chez elle afin de venir chercher la liste des commissions à effectuer ainsi que l'argent pour les payer. Une tâche à laquelle ils se sont attelés consciencieusement. Ils ont même essayé de téléphoner en vain depuis le magasin à leur commanditaire: «On ne sait pas quelle sorte de riz il faut prendre et l'on n'arrive pas bien à déchiffrer un mot», expliquait Romain sur place.

Au final ils s'en sont fort bien sortis, et leurs efforts ont été salués par la petite dame... qui se réjouissait de déguster le poulet rôti, qui lui avait beaucoup «manqué». Elle a salué d'ailleurs l'initiative du lycée qu'elle a jugée excellente. Pour leur part, Romain et Sara se déclaraient prêts à renouveler l'expérience.

Philippe Gnaegi, directeur de l'Ecole supérieure de commerce, verrait d'ailleurs d'un bon œil que, dans le cursus de ses élèves, un module soit consacré à des activités bénévoles «afin de développer leurs compétences sociales». /STG

STÉPHANIE GUELPA ET SYLVIA FREDA

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