Aller au contenu principal

S.O.S retraités, profs en danger

Soumis par SAEN le 4 novembre 2018
Des retraités en classe (source La Torche 2.0)

Neuchâtel innove. Le canton a lancé le Projet Win3, pour lequel des retraités de tous bords professionnels viennent intervenir dans des classes de l’école obligatoire. Migros Magazine a suivi l’un d’eux dans une classe de primaire de Vauseyon. Officiellement, le but de la démarche est de « recréer le lien intergénérationnel ».

Mais l’enseignante y voit un autre atout : « C’est génial, ça permet de travailler par petits groupes et d’avoir une meilleure qualité d’apprentissage. Quand on est seul avec dix-huit élèves, on a moins de temps pour chacun.».

La Torche 2.0Ça sonne comme une logique imparable. Et pourtant, le message n’est pas arrivé aux oreilles du gouvernement. Au contraire, il a annoncé en fin d’année dernière vouloir augmenter le nombre d’élèves par classe aux cycles 1 et 2, pour économiser. Un internaute se demande alors très justement, si le Projet Win3 n’aurait pas, en fait, pour but de « soulager des enseignants débordés? »

Question d’autant plus pertinente que, lorsqu’on ausculte la situation de la formation scolaire à Neuchâtel, on constate qu’elle se porte tout sauf bien. Un premier symptôme apparaît dans le rapport 2017 sur la santé des enseignants romands, réalisé par le syndicat de la branche.

On s’aperçoit que Neuchâtel pointe en tête du peloton lorsqu’il s’agit d’évaluer « la dégradation de la santé des enseignants à cause du travail au cours des cinq années passées ». Près d’un quart (22.6 %) d’entre eux estiment que sa santé s’est « tout à fait » dégradée et la moitié (50.5 %) jugent qu’elle s’est « un peu » dégradée (contre 16 % et 45.3 % en moyenne en Suisse romande, ce qui est déjà inquiétant en soi!).

L’autre symptôme, c’est le taux d’encadrement. Là, Neuchâtel compte 15.8 élèves par équivalent plein temps (EPT), contre 14.5 en moyenne suisse. C’est même le deuxième taux le plus élevé du pays pour l’école obligatoire, derrière le Valais. Et tout ça pour un salaire de misère. Selon les chiffres 2018 publiés par la Conférence des directeurs de l’instruction suisse alémanique, un enseignant neuchâtelois gagne presque systématiquement, à tous les niveaux scolaires, beaucoup moins que ses compères romands. Une différence cantonale qui peut aller jusqu’à plus de 30'000 francs de salaire annuel en moins qu’ailleurs.

Pour améliorer la situation à moindre frais, ces bénévoles retraités sont la panacée! Surtout qu’il sont flexibles et gratuits... à défaut d’être pédagogiquement formés. Tout l’inverse de ces enseignants syndicalisés.

Torrée Adore

Source

Article de Migros Magazine

Première application satirique de proximité, La Torche 2.0, allumée par le journaliste jurassien Luc Schindenholz en octobre dernier (avec les dessinateurs Pitch Comment et Pigr), a réussi à mettre le feu au baril de poudre. Après avoir déjà séduit plus de 700 abonnés dans le Jura (et plus de 600 au... Québec), la jeune flamme embrase Neuchâtel depuis le printemps.

Les dessinateurs Vincent L’Epée, Vincent Di Silvestro, Nicolas Sjöstedt et Alessandra Respini attisent la Torche neuchâteloise de leur coup de crayon aiguisé, épaulés par des journalistes qui restent dans l’ombre (Torrée Adore, Urbain Torché, Farel Torcheq !).

S’abonner

Publié le
dim 04/11/2018 - 23:52
Mots-clés associés