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Une nouvelle grève est programmée mercredi prochain

Soumis par SAEN le 25 novembre 2016

Les enseignants décident de reconduire le mouvement.


La conseillère d’Etat Monika Maire-Hefti s’est adressée aux manifestants dans la cour du château de Neuchâtel... Et derrière un château en carton décoré de diverses effigies. KEYSTONE

La décision est tombée hier en fin d’après-midi: les quelque 400 enseignants qui s’étaient réunis à la Cité des étudiants, à Neuchâtel, ont voté à une très large majorité une nouvelle journée de grève. Dans un premier temps, elle était agendée à aujourd’hui. Mais les grévistes ont choisi de la déplacer à mercredi prochain, soit le jour où le Conseil d’Etat rencontrera les représentants des deux syndicats d’enseignants, le SSP et le SAEN. Objectif: permettre aux grévistes de se rendre en masse au château pour appuyer leurs représentants syndicaux.

Environ 600 grévistes

Formellement, il ne s’agit que d’un préavis de grève. Elle n’aura pas lieu si, d’ici à mardi soir, le gouvernement décide de retirer la nouvelle grille salariale qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2017. Une nouvelle grille qui est à l’origine du conflit entre une partie des enseignants et le Conseil d’Etat. «Mais nous ne croyons guère à ce retrait d'ici à mardi», confiait Pierre Graber, président du SAEN, hier en début de soirée.

Après avoir déjà fait grève les 9 et 10 novembre, une partie des enseignants ont répété l’opération hier. Un peu plus de 600 d’entre eux s’étaient annoncés auprès de la direction de leur centre scolaire pour faire savoir qu’ils ne travailleraient pas, soit environ 20% de l’ensemble des enseignants du canton. Lors de la première grève, ils étaient 650. Autant de nombres qui ne prennent pas en compte les enseignants qui soutiennent le mouvement, sans faire grève pour autant.

La journée d’hier a été marquée par diverses actions en différents endroits du canton. La principale d’entre elles s’est déroulée au château de Neuchâtel, où les enseignants présents – chanson à l’appui – ont remis une pétition munie de 4500 signatures. Elle demande le retrait de la grille salariale.

Ce fut aussi l’occasion d’écouter Monika Maire-Hefti. Après avoir déclaré que, «oui, les conditions de travail doivent être améliorées», et que «l’ampleur de ce mouvement nous fait prendre conscience que nous devons accélérer ces améliorations», la ministre de l’Education a lancé: «Mais de grâce, abattons les murs qui nous séparent et construisons des ponts ensemble pour améliorer les conditions de travail pour les enseignants, mais également pour la prise en charge des élèves!»

Auparavant, Monika Maire-Hefti avait indiqué que «retirer la grille salariale n’est pas de ma compétence, c’est celle du Conseil d’Etat». Faut-il en déduire, comme le dit une rumeur qui court dans les salles des maîtres, que la ministre est favorable à son retrait, mais qu’une majorité de ses collègues ont décidé de la maintenir?

Les enseignants présents ont ensuite rejoint, en cortège, la Cité universitaire. C’est à cette occasion qu’a été débattue la question d’entrer en matière ou non sur les nouvelles propositions émises par le gouvernement (lire ci-contre). «Hormis quelques dizaines d’oppositions ou abstentions, tout le monde a voté pour la reconduction de la grève. C’était le retrait de la nouvelle grille ou rien», indique Pierre Graber.

Exigences par-ci, propositions par-là
 

Mardi, le Conseil d’Etat avait fait savoir aux syndicats qu’il était prêt à mettre en œuvre dans le courant de l’année 2017 huit mesures liées aux conditions de travail des enseignants. Les plus emblématiques: étendre au personnel à temps partiel (pas seulement celui qui est à plein temps) les décharges pour raison d’âge; supprimer les épreuves cantonales de compétences pour les 8e et 9e Harmos (leur utilité est remise en cause par bon nombre d’enseignants, sans parler de la charge de travail qu’elles induisent); lancer des travaux dont l’objectif est de réduire les tâches administratives; ou encore revenir à 23 périodes par semaine, au lieu de 24, pour les enseignants du niveau post-obligatoire.
 

Autant de mesures qui, selon nos informations, répondaient aux attentes des syndicats pour que la gréve prévue hier soit peut-être annulée, à une exception près: le SSP et le SAEN demandaient également une décharge d’une période par semaine de la 3e à la 6e Harmos pour les maîtres de classe.
 

Pour ce qui est de la nouvelle grille salariale, toujours selon nos informations, les syndicats exigent son retrait, la mise en place d’une autre grille d’ici janvier 2019, cette dernière devant proposer les mêmes salaires de carrière que le système en vigueur avant la phase transitoire actuelle.

Par Pascal Hofer

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