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Des pétitionnaires mal dans leur peau

Courrier des lecteurs

RÉFORME SCOLAIRE

Le malaise enseignant du secondaire 1 est le terreau des pétitionnaires opposés à la réforme scolaire abolissant la section sans issue, appelée par une antiphrase dramatique «préprofessionnelle» (difficile pourtant de trouver une place d’apprentissage en sortant de ce type de classe!)

En effet, si les instituteurs et les maîtres du secondaire 2 et du secteur professionnel se montrent régulièrement ouverts à la discussion et aux nouvelles évolutions sociales et culturelles, les enseignants du secondaire 1, souvent dans leur majorité, mettent les pieds au mur. Cet état de fait provient certainement de la perte de reconnaissance sociale du maître secondaire. La généralisation et la massification de l’école secondaire dès 10 ans ainsi que l’indocilité galopante de certaines catégories d’élèves ont transformé le statut et le métier d’enseignant (sans parler de l’attitude de certains parents d’élèves qui n’hésitent plus à vouer aux gémonies certains enseignants qui ne leur conviennent pas). Alors que son salaire et ses conditions matérielles d’enseignement sont favorables, sa position sociale dans et en dehors de l’école s’est fragilisée.

Ce problème me semble inéluctablement lié au succès rencontré par les pétitionnaires: car nombre de maîtres ne désirent en aucun cas avoir affaire à des élèves peu scolaires et difficiles à gérer, alors que d’autres rêvent de pouvoir conserver leur précarré, diriger à leur manière des enfants considérés comme perdus pour un enseignement performant.

La question centrale et lancinante du statut de l’enseignant du secondaire 1 est donc remis sur le tapis: si ce point n’est pas réglé au plus vite, la réforme est presque tuée dans l’œuf!

John Vuillaume, Bevaix

Source : L'Express/L'Impartial, 28 juin 2004

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