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Au pays de Knougi

Soumis par John Vuillaume le 13 décembre 2009

Au pays de Knougi [1], comme dans tous les pays, il y a des méchants et des gentils…

Les méchants syndicalistes dont il ne sait que faire, les gentils patrons et les gentils banquiers qui influencent tant sa vision du monde, sa gentille famille politique bien à droite et les gentils socialistes qui pensent comme lui…

Knougi gagne au Grand Conseil

Les députés socialistes ont apporté leur soutien à Knougi et à son parti pour avoir un budget en 2010, accord réalisé sur le dos des profs neuchâtelois : faire travailler un peu plus ou un plus durement ces enseignants qui râlent ou qui sont en vacances, quelle importance ? Le mercredi 2 décembre 2009, les députés socialistes ont pris congé du corps enseignant neuchâtelois : soyons polis et n’oublions de leur rendre la pareille lors des prochaines élections cantonales !

La très grande majorité des mesures d’économies dans l’école sera donc appliquée, avec surtout le maintien ou l’augmentation des effectifs de classe : les enfants et les familles neuchâteloises sont sacrifiés dans l’indifférence générale, quel gâchis !

Knougi en tire naturellement une grande satisfaction personnelle et cette première victoire en tant que « Chef » ne peut que l’encourager à continuer d’économiser dans l’école neuchâteloise, puisque cela semble politiquement sans risque !

Knougi, un croisé néolibéral

Comment garder l’espoir de pouvoir travailler un jour en bonne intelligence avec Knougi, un idéologue néolibéral qui démantèle en toute ingénuité l’école publique neuchâteloise ?

Un Knougi qui verrait d’un bon œil le développement d’école privée dans le canton ! Il y travaille d’ailleurs, en dégradant les conditions d’enseignement, notamment avec les hausses d’effectifs dans les classes.

Si la nouvelle filière d’excellence (bilingue) qu’il désire créer à l’école secondaire ne satisfait ni les familles les plus favorisées du canton, ni celles qui sont prêtes à se saigner pour leurs rejetons, ne serait-il pas normal de favoriser l’installation d’écoles privées qui n’emploieraient par bonheur que des enseignants soumis, non-syndiqués et mal payés ?

Si les enfants des bonnes familles neuchâteloises se retrouvaient ensemble dans des lieux qui leur seraient quasi exclusivement réservés, la mixité sociale, remarquable spécificité de notre canton, serait enterrée en moins de dix ans. C’est pas beau le néolibéralisme ?

John Vuillaume

[1] Le « Knougi » est un personnage de théâtre imaginé par des collègues du Lycée Blaise-Cendrars à La Chaux-de-Fonds qui se sont librement inspirés d’un Conseiller d’Etat bien connu du corps enseignant neuchâtelois.

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