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BE: Résiliations de contrats d’apprentissage

Soumis par Stefan Lauper le 8 octobre 2008

Résiliations de contrats d'apprentissage : Mesures d'accompagnement nécessaires

Près d'un tiers des jeunes Bernois restent durablement sans diplôme professionnel après la résiliation de leur contrat d'apprentissage. Plus de 600 jeunes sont concernés chaque année, notamment ceux d'origine étrangère ou ayant des difficultés scolaires. Ces nouveaux résultats de l'étude sur les résiliations de contrats d'apprentissage dans le canton de Berne mettent en lumière la nécessité de la gestion des cas (« case management »). Le nouveau projet, approuvé ce printemps par le Conseil-exécutif, devrait permettre de repérer et d'accompagner à un stade précoce les jeunes en difficulté.

Plus d'un contrat d'apprentissage sur cinq est résilié avant terme dans le canton de Berne. Une étude commandée conjointement par la Direction de l'instruction publique, la Direction de l'économie publique et la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale, a étudié le devenir de quelque 1 200 jeunes gens et jeunes filles. Elle parvient à la conclusion que nombre de jeunes peinent à retrouver une formation. Si un peu plus de 40 % peuvent poursuivre directement leur formation, plus de la moitié d'entre eux ne trouvent pas de solution dans l'immédiat. Beaucoup sont sans emploi, au chômage, au bénéfice d'une offre transitoire ou d'une mesure de marché du travail ou tout simplement à la maison. Une partie de ces jeunes parviennent à se réinsérer dans une formation du cycle secondaire II après une interruption plus ou moins longue. Les chances diminuent cependant au fur à mesure que le temps passe depuis la résiliation du contrat d'apprentissage. La probabilité de reprendre une nouvelle formation devient quasiment nulle après deux ans d'interruption.

Au total, un tiers environ des jeunes pour lesquels le contrat d'apprentissage a été résilié ne retrouvent pas de formation ou, lorsqu'ils en retrouvent, sont confrontés une nouvelle fois à une résiliation de contrat ou à une interruption du parcours scolaire. Plus de 600 jeunes bernois restent donc durablement sans diplôme professionnel après la résiliation de leur contrat d'apprentissage. Sont particulièrement concernés les jeunes d'origine étrangère, ceux ayant de faibles résultats scolaires et ceux ayant déjà été confrontés à plus d'une résiliation de contrat.

Les conseils donnés aux jeunes ainsi que le suivi de ces derniers par leurs formateurs, leurs enseignants d'école professionnelle et la surveillance des apprentissages se répercutent favorablement sur la reprise d'une formation. Les solutions transitoires s'avèrent également positives : les jeunes qui après la résiliation de leur contrat d'apprentissage suivent une année scolaire de préparation professionnelle, un stage ou un semestre de motivation retrouvent plus facilement une formation que les autres.

La Direction de l'instruction publique a d'ores et déjà engagé des mesures pour prévenir les résiliations de contrats. Elle accorde une importance particulière à la détection des personnes à risque, à une étroite collaboration avec les différents acteurs ainsi qu'au conseil et suivi des jeunes menacés ou concernés. La responsabilité première de la mise en oeuvre des mesures incombe aux écoles professionnelles. Les jeunes pour lesquels une résiliation de contrat est inévitable et qui ne disposent pas d'une solution immédiate doivent être transmis au « case management ». Le gouvernement cantonal a donné son feu vert au projet « Take off... réussir dans sa vie professionnelle ! » en mars dernier. A compter de janvier prochain, cinq spécialistes se tiendront à la disposition des jeunes auprès de l'orientation professionnelle : ils accompagneront les jeunes à risque et coordonneront d'éventuelles offres de soutien.

Des mesures supplémentaires visant à encourager la réinsertion des jeunes dans une formation du secondaire II seront discutées lors de la 2e conférence cantonale sur les places d'apprentissage, qui se déroulera le 20 novembre 2008.

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