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Caricatures bannies de l'école sur injonction d'Yvan Perrin

Soumis par SAEN le 24 mars 2016

Huit dessins de presse ont été retirés d'une exposition au collège de Fleurier

L'une des 8 caricatures retirées de l'exposition au collège de Fleurier, signée Pitch Comment. Il brocardait le président de l'UDC Toni Brunner, suite à la proposition de l'UDC de placer des requérants d'asile dans des camps.

Dans le cadre de la semaine contre le racisme, le collège de Fleurier présente dans ses couloirs l’exposition «La Suisse, terre d’accueil, eldorado ou paradis perdu?» créée à Sion en 2014, une cinquantaine de dessins de presse en lien avec les questions liées à l’immigration.

Certaines caricatures ne sont pas du goût de l’ex-ministre et président de l’UDC neuchâteloise, Yvan Perrin. Qui a enjoint la ministre socialiste de l’Education, Monika Maire-Hefti, d’en faire retirer huit. La conseillère d’Etat s’est exécutée «au nom de la neutralité de l’école», justifie-t-elle. Lors d’une précédente présentation au centre professionnel de Colombier, la même exposition avait été amputée des dessins sujets à caution, spontanément, par le directeur de l’établissement.

Yvan Perrin serait-il un censeur et un adversaire de la liberté d’expression? «Absolument pas, rétorque-t-il. Et je ne me suis jamais plaint du traitement caricatural dont j’ai fait l’objet. Le problème, ici, c’est le lieu. Une école. J’aurais pu cautionner ces dessins, si l’exposition balayait tout le spectre politique. Mais elle est unilatérale, contre la droite et, surtout, contre l’UDC. Cette exposition vise un parti. Qu’elle soit présentée dans un lieu public, aucun problème, personne n’est obligé de s’y rendre. Mais pas dans une école, avec un public captif, qui n’a d’autre choix que de la voir.»

Plutôt félicité que fustigé sur les réseaux sociaux, Yvan Perrin s’estime d’autant plus légitimé à avoir demandé la mise à l’écart de certains dessins «que ma démarche est partagée par une ministre qu’on ne peut pas soupçonner d’être à ma solde».

Les élèves du collège de Fleurier ne seraient-ils pas à même de comprendre qu’il s’agit de caricatures? «Si on avait fait une exposition sur les dessins de presse, je n’aurais pas bougé. Mais ce n’est pas le cas. Il s’agit d’une démarche qui consiste à fustiger l’UDC.»

Cinq des huit dessins ont été produits par le Jurassien Pitch Comment (les autres étant signés Chappatte, Pigr et Vincent). S’estime-t-il censuré? «Oui, ça y ressemble furieusement. Mais j’en suis fier. Je ne sais pas s’il faut en rire ou en pleurer. C’est surtout très con.» Patrick Chappatte: «Je remercie Yvan Perrin d’attirer l’attention sur ces dessins et du coup, d’inviter les élèves neuchâtelois à une réflexion sur l’UDC, sa politique de naturalisation et son désopilant sens de l’humour.»

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