Lu dans Le Temps:
Pierre-Alain Wassmer, Association «Former sans exclure», Conches (GE)
Lundi 15 septembre 2008
M. et Mme Sydler de Cudrefin, dans leur lettre du 25 août, se réfèrent à «une étude menée par l'OCDE auprès de 180000 écoliers dans 27 pays» (s'agit-il de PISA?) pour justifier leur opinion en faveur du choix scolaire, ajoutant de manière professorale qu'«il serait donc judicieux que le PDC et d'autres partis politiques encore réticents prennent connaissance de cette étude menée sur un plan international plutôt que s'en référer à leur seule notion idéologique».
Belle leçon! Si ce n'est qu'aucune étude de l'OCDE ne montre des avantages au choix scolaire. Mieux: la même OCDE, dans son document En finir avec l'échec scolaire: dix mesures pour une éducation équitable (disponible sur Internet) nous met en garde contre les risques liés au choix de l'école.
Dans ce texte, la deuxième mesure préconisée est le fait de «gérer le choix de l'école afin de contenir les risques pour l'équité» où l'on est averti que «le choix de l'école peut engendrer des risques pour l'équité [...]. Les parents aisés ont les ressources pour tirer parti du choix qui leur est offert, et la sélection par les résultats tend à accélérer la progression de ceux qui ont déjà pris un meilleur départ dans la vie grâce à leurs parents.»
Plus loin, on nous dit qu'au niveau international, «une plus grande liberté quant au choix de l'école s'accompagne de différences plus marquées dans la composition sociale des établissements».
Ce que montre bien PISA, c'est que les pays qui ont les meilleurs résultats (Finlande, Canada...) sont plus égalitaires que la Suisse. Comment alors prétendre que le choix scolaire est une bonne chose?
Ignorance ou mensonge? Certains intérêts particuliers sont prêts à tout (et à dire n'importe quoi) pour tirer des avantages au détriment de la collectivité, au risque d'aggraver encore les inégalités dans notre pays.
