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De l’école au dual: Neuchâtel veut changer sa culture de l’apprentissage

Soumis par SAEN le 18 décembre 2014

Longtemps, près de la moitié des apprentis effectuaient leur formation à 100% en milieu scolaire. L’objectif consiste à passer à 80% d’apprentissage en système dual. La paternité du changement de culture revient au ministre de l’Education.

Monika Maire-Hefti relance le mouvement, en particulier dans les branches techniques, où les entreprises se contentent de recruter leur personnel formé par les écoles d’Etat. (Keystone)

Monika Maire-Hefti relance le mouvement, en particulier dans les branches techniques, où les entreprises se contentent de recruter leur personnel formé par les écoles d’Etat. (Keystone)

La paternité du changement de culture revient au ministre de l’Education Philippe Gnaegi, qui s’est engagé pour promouvoir l’apprentissage en mode dual. La socialiste Monika Maire-Hefti, qui lui a succédé, poursuit la croisade.

Neuchâtel détonne dans un système suisse si fier de sa formation professionnelle en système dual. A Neuchâtel, en 2008, seulement 58,4% des jeunes en fin de scolarité optaient pour l’apprentissage, dont près de la moitié en école de métier. Les autorités ont lancé un plan d’action, consistant à passer, d’ici à 2017, à 68% de jeunes optant pour l’apprentissage et, parmi eux, à 80% en mode dual. Le bilan intermédiaire, en 2014, est encourageant. 62% des élèves choisissent la formation professionnelle (+4%) et deux apprentis sur trois (65,3%) en mode dual. C’est encore loin des 88% d’apprentis en mode dual en moyenne suisse.

«Fierté de former»

Monika Maire-Hefti relance le mouvement, en particulier dans les branches techniques, où les entreprises se contentent de recruter leur personnel formé par les écoles d’Etat. «Je veux que nos entreprises industrielles soient fières de former des apprentis, comme en Suisse alémanique.» La ministre socialiste peut s’appuyer sur d’importants relais: le président de la puissante Chambre de commerce et d’industrie, Florian Nemetti, ou l’ancien chef d’entreprise (de Tornos notamment) Raymond Stauffer, qui a mis en chantier, il y a six ans, le Centre d’apprentissage de l’Arc jurassien, où quelque 60 apprentis sont pris en charge en mode dual.

Pour atteindre l’objectif de 80%, Neuchâtel a besoin de 430 nouvelles places d’apprentissage. Il y tendra en passant par les centres d’apprentissage, les pools d’entreprises formatrices ou la flexibilité, avec deux premières années en école puis deux années en entreprise. Le canton entend proposer un soutien financier qu’il n’a pas encore défini. Un apprenti, sur quatre ans, coûte 80 000 francs et peut devenir productif pour 50 000 francs. L’Etat devra imaginer une formule pour couvrir tout ou partie des 30 000 francs restants. Neuchâtel souhaite se rapprocher des standards suisses, mais faire aussi des économies. Le canton compte fermer quelques-unes de ses classes de formation professionnelle, mais en conservera notamment pour conduire à la maturité professionnelle.

Serge Jubin

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