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Grève pour le climat - Pagaille institutionnelle...

Soumis par SAEN le 17 janvier 2019
Marche pour le climat du 13 octobre 2018, Paris - Photo Jeanne Menjoulet (Flickr)

Le mouvement de grève étudiant est parti du combat mené par une adolescente suédoise, Greta Thunberg. En Suisse, l’idée a d’abord fait des émules à Zurich, avant de s’étendre à tout le pays. Vendredi 18 janvier à 13 h, une manifestation ouverte à tous partira de la place des Halles, à Neuchâtel, pour rejoindre le château.

Les étudiants neuchâtelois se mobilisent pour le climat

Qui sont ces jeunes Neuchâtelois qui prônent la grève pour le climat?

La cheffe du Département de l’Éducation et de la Famille (DEF) « trouve encourageant que les jeunes se mobilisent et fassent un acte citoyen pour le climat. Ils se préoccupent de la vie en société et de la planète que nous léguerons. »

Concernant les lycéens (à l’initiative), les 3 institutions disent avoir pris une position commune, dictée par « le bon sens » et les absences ne seront pas sanctionnées, mais il faudra rattraper ce qui aura été fait en cours, les leçons n’étant pas annulées. L’approche est à peu près la même dans les autres écoles de la formation post-obligatoire.

Contagion à l’école obligatoire ?

Devant le probable succès de l’opération, les autorités se mettent à craindre une contagion à l’école obligatoire, spécialement au cycle 3. On peut d’ailleurs rappeler que la 11e année est simultanément la première année de lycée pour les élèves qui se destinent à cette filière de formation.

Le chef du service de l’enseignement obligatoire (SEO) rappelle que « Le temps des cours est précieux » et que les « enseignants ont à cœur de transmettre des comportements responsables » par rapport à l’environnement comme dans tous les domaines du plan d’études. « S’il est important de se mobiliser pour le climat, on peut manifester le samedi matin, le soir ou le mercredi après-midi. »

Joyeuse pagaille !

Du coup, les directions d’établissements scolaires ont fait part de leur appréciation et c’est une joyeuse pagaille pour ne pas dire un sacré foutoir !

Dans les grandes lignes, bien qu’elles disent comprendre les finalités de la démarche, en tant qu’institutions, les directions de centres ne veulent pas donner leur aval au fait que des élèves manquent des cours. Elles précisent même parfois que toute absence devra être considérée comme injustifiée !

Mais ce qui frappe, du coup, c’est l’extrême diversité des pratiques des cercles dans l’octroi de congés...

Vols low-cost / climat : 1 - 0

Une rapide exploration des règlements scolaires locaux permet d’observer des variations assez importantes face aux demandes de congé.

Le titulaire de classe a généralement l’autorité pour accorder un court congé (demi-journée ou journée, selon les cercles) en principe dans une limite définie (un demi-jour par semestre à l’éorén; 5 demi-journées non consécutives au Val-de-Travers, par exemple).

De façon générale, les parents qui demandent un congé plus long pour leur enfant doivent le justifier et c’est la direction qui l’accorde — ou non...
On ne trouve pas de liste de motifs considérés comme justifiés autre que l’énumération des fêtes religieuses.
Toutefois, bon nombre d’enseignants ont connu des cas de congés accordés pour anticiper un départ en vacances ou un report du retour en classe. On a alors parfois l’impression que le milieu socio-économique des parents peut avoir joué un rôle sur le traitement de la demande. Toutes les autorités affirmeront bien sûr que c’est une légende urbaine ... et aucun enseignant ne voudra d’ailleurs prendre le risque de démontrer le contraire !

Dans ces conditions, il est à craindre que les beaux discours saluant l’importance d’une mobilisation pour le climat soient finalement des éléments de langage.
De la com' ... tout bêtement !

Au nom du PER

Pour les cycles 2 et 3, le domaine Mathématiques et Sciences de la Nature (MSN respectivement 28 ou 38) du plan d’études romand (PER) a pour objectif : Analyser l’organisation du vivant et en tirer des conséquences pour la pérennité de la vie

Les autorités scolaires craignent probablement des débordements (absences injustifiées et/ou couvertes trop facilement par les parents ; autorités politiques qui ne comprendraient pas pourquoi des jeunes manifestent au lieu d’être à l’école, ...).

Il semble toutefois regrettable de sanctionner des jeunes qui iraient avec leurs parents, quand bien même il s’agit officiellement d’une manifestation estudiantine. Pour le reste, il semble difficile de se prononcer. La crainte de voir certains ados en profiter pour terminer les soldes dans les centres commerciaux au lieu de s’engager pour la planète justifie-t-elle la rigueur affichée ?

Publié le
Jeu 17/01/2019 - 14:17