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Grogne générale: les élèves de 11e neuchâtelois non promus à fin janvier pourraient obtenir un sursis

Soumis par SAEN le 23 novembre 2017

L’information a créé l’émoi lors de chaque séance de parents: selon la nouvelle réglementation de l’Etat, les élèves neuchâtelois en dernière année d’école obligatoire devront remplir les exigences de promotion au 1er semestre déjà pour accéder aux formations postobligatoires. Les parents ne sont pas les seuls inquiets: des directeurs d’école souhaitent que cette mesure ne soit pas appliquée.

Les élèves de 11e année d'école obligatoire devront-ils avoir leurs points à fin janvier déjà? Le département de l'Education pourrait assouplir cette exigence.

Les élèves de 11e année d'école obligatoire devront-ils avoir leurs points à fin janvier déjà? Le département de l'Education pourrait assouplir cette exigence. © David Marchon

«Oui, nous allons tout reprendre et assouplir les exigences au 1er semestre, c’est évident. Il faut encore voir comment.» L’information est exclusive. Face à la grogne générale, la conseillère d’Etat Monika Maire-Hefti est prête à revenir en arrière et à suspendre une nouvelle mesure qui provoque inquiétudes et colère: l’exigence, pour les élèves en dernière année d’école obligatoire, de remplir les conditions de promotion à fin janvier déjà s’ils veulent accéder aux formations de type CFC en école ou maturités. 

«Il faut garder une certaine sagesse et savoir reconnaître que certains points de la nouvelle réglementation sont perfectibles», confie la cheffe du Département de l’éducation. 

Acceptés provisoirement?

La conseillère d’Etat souhaite que les élèves non promus au semestre, mais qui réussiront à remonter leurs moyennes pour la fin de l’année scolaire, puissent tout de même s’inscrire dans une filière postobligatoire. Mais avec un statut provisoire. Et sous conditions. 
«Il ne faut pas oublier que nos lycées durent trois ans au lieu de quatre. Le canton s’est donc engagé à respecter un certain nombre d’exigences de la Confédération», relève Monika Maire-Hefti.  

Depuis le début de l’année scolaire, de nombreux parents n’ont pas hésité à écrire directement à la conseillère d’Etat pour manifester leur inquiétude face à la nouvelle clause qualifiée de «guillotine». «C’est une pression énorme de fixer des exigences de promotion à fin janvier déjà!», s’inquiète un père de famille. 

Clause guillotine bancale

Et les parents d’élèves ne sont pas les seuls à critiquer cette mesure: les directeurs des écoles obligatoires du canton de Neuchâtel demanderont à Monika Maire-Hefti d’y renoncer, lors d’une rencontre agendée au 4 décembre.

«Si les exigences de promotion au semestre sont appliquées, que va-t-il advenir des élèves qui ne seront pas promus à fin janvier?», s’interroge Xavier Humair, directeur du centre scolaire des Terreaux, à Neuchâtel. «Quelle va être la réaction des élèves s’ils doivent continuer l’année scolaire en sachant pertinemment qu’ils redoubleront?» 

Baisser les bras

Xavier Humair constate que chaque année, beaucoup d’élèves se «réveillent» au deuxième semestre. «Si nous les mettons en échec à la fin du premier semestre déjà, certains pourraient baisser les bras et se décourager. C’est pourquoi nous espérons que cette mesure sera gelée.»

François Visinand, président de l’association regroupant les directeurs d’établissements scolaires du canton, estime également que cette «clause guillotine» s’abattant sur les élèves non promus au premier semestre est «bancale. Pédagogiquement, ça passe mal.» 

«Il faut s’accrocher»

Au départ pourtant, l’idée de fixer des critères de promotion au 1er semestre avait pour but d’améliorer la motivation des élèves et de réduire le taux d’échec dans les formations postobligatoires. Les nouvelles conditions de promotion étaient le fruit d’une longue réflexion menée par un comité composé notamment des directeurs d’écoles obligatoire et postobligatoire.

Comment expliquer alors que certains de ces directeurs tirent la sonnette d’alarme seulement aujourd’hui? «Il y a le règlement  théorique, et la pratique, lorsque ce règlement est mis à l’épreuve de la réalité du terrain», constate Monika Maire-Hefti. 

D’ici trois semaines, les jeunes cobayes de 11e année devraient être fixés sur les exigences définitives pour accéder aux formations postobligatoires. En attendant, Xavier Humair répète à ses élèves qu’ils doivent «s’accrocher, quelle que soit la situation».

Par Virginie Giroud

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