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La liberté n’est pas une branche enseignable

Soumis par John Vuillaume le 25 août 2008

« Il faut renoncer à l’idée de liberté afin de désobéir encore. Il faut renoncer à l’idée de liberté en sorte de s’émanciper encore. »

Pascal Quignard

Cadrer pour éduquer

Les Assises romandes de l’Education sont consacrées cette année au thème de l’autorité de et dans l’école : « Cadrer pour éduquer ».

Une évidence dès la première leçon dispensée par les jeunes femmes et les jeunes hommes qui se destinent à l’enseignement : il apparaît d’emblée impensable de tenir sa classe sans exercer une forme d’autorité.Pour les maîtresses et les maîtres plus chevronnés aussi : maintenir, nourrir ou raviver l’envie d’apprendre des enfants qui nous sont confiés sans imposer un cadre scolairement et socialement approprié semble illusoire.

Offrir et inculquer des moyens qui permettent à nos élèves de progresser sans pratiquer un contrôle précis et continu de leur acquisition est une gageure.

Créer et entretenir une ambiance de classe propice à l’épanouissement intellectuel du plus grand nombre d’élèves sans faire observer, parfois très strictement, certaines règles et certains principes jugés non négociables paraît irréaliste.

L’école n’enseigne pas la liberté

L’enseignante ou l’enseignant est la principale incarnation de l’autorité scolaire. Car toute action pédagogique nécessite l’exercice d’une autorité. Diriger, ordonner, réprimander voire punir, mais sans jamais écraser ou humilier.

Evaluer, hiérarchiser et même sélectionner, mais toujours encourager.

Imprimer une dynamique de classe instituant un véritable esprit de corps, mais sans dressage, en cultivant et respectant les différences. Et en favorisant l’autonomisation de nos chères têtes blondes.

L’école forme les citoyennes et les citoyens de demain. Elle est l’émanation d’idéaux démocratiques, mais la vie scolaire quotidienne en classe n’est pas et ne peut pas être démocratique.

Un enseignement trop consensuel ou trop condescendant n’est pas émancipateur.

C’est la remise en question de l’autorité qui est libératrice.

Pas de liberté possible sans autorité.

John Vuillaume

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