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La réforme du cycle 3 rime avec salles spéciales à Marin

Soumis par SAEN le 16 août 2016

Des travaux d’agrandissement ont été effectués au collège Billeter


Les élèves du collège Billeter ont découvert quatre salles spéciales supplémentaires, bâties pendant les vacances; des travaux de finitions à l’extérieur dureront encore deux semaines. LUCAS VUITEL

Au collège Billeter, à Marin, la rentrée des classes a rimé avec quatre salles spéciales supplémentaires. A l’instar d’autres cercles scolaires, à Val-de-Ruz ou à Neuchâtel, le Centre du Bas-Lac a dû transformer des locaux. Réalisés cet été, ces travaux découlent en partie de la réforme du cycle 3 qui implique un découpage des classes, et par conséquent un besoin accru en salles (lire encadré).

«Nous savions que nous allions manquer de salles de physique-chimie au collège Billeter, nous avions donc anticipé en interpellant les autorités», souligne la directrice du Centre du Bas-Lac, Anne-Christine Girod.

Dans le rapport du Conseil communal de La Tène relatif à la demande de crédit pour l’extension du collège Billeter, il est indiqué que ce besoin en salle de classe s’explique, d’une part, par la rénovation des filières et le découpage des classes. D’autre part, la construction de nouveaux quartiers Paul-Vouga et Chalvaire a généré une arrivée significative d’habitants, et donc de nouveaux élèves. Anne-Christine Girod confirme que les nouvelles habitations à Marin ont généré une hausse de 20 élèves. Elle précise toutefois que «par chance, ils sont répartis de la 1re à la 11e Harmos. Nous n’avons donc pas eu besoin d’ouvrir de nouvelles salles de classe pour cette rentrée.»

Pas de classe en plus

Il faut noter que la construction de salles «ne signifie pas forcément qu’il y a des élèves en plus. Au contraire, il y a même une classe de 11e en moins au Centre du Bas-Lac.» Dans le cas de Marin, l’extension de Billeter s’explique avant tout par «un besoin de salles spéciales, mais ça ne relève pas du nombre d’élèves».

Chef du Service de l’enseignement obligatoire, Jean-Claude Marguet signale que «les besoins en locaux s’expriment en fonction de plusieurs facteurs»: notamment, après des fusions de communes qui génèrent des rapatriements d’élèves. C’est le cas de la commune de Val-de-Ruz, qui a rapatrié ses élèves du Mail, à Neuchâtel, provoquant un besoin en locaux, mais qui «n’a aucun lien avec la réforme du cycle 3». Par ailleurs, la problématique des besoins accrus en salles de classe n’apparaît pas partout dans l’ensemble du canton. «Lesdifficultés sont surtout ressenties par les établissements de petite taille.»

Le chef du SEO indique que ce sujet a fait l’objet d’un suivi régulier, pour savoir dans quelle mesure le changement structurel découlant de la rénovation du cycle 3 a un impact sur les besoins en salles de classe ordinaires. «Les besoins peuvent être compensés par les locaux existants dans une grande majorité des cas et/ou des synergies trouvées avec les locaux disponibles. Il convient de rappeler qu’une salle de classe n’est en général pas utilisée sur l’ensemble des périodes de la journée.» Il s’agit dans ce cas d’en améliorer le taux d’occupation par un grand travail lors de la confection des horaires. «Une autre option est d’attribuer les salles à des disciplines et non des classes. Pour ce faire, certains centres scolaires ont équipé leurs établissements de casiers, comme au Cercle scolaire de Val-de-Ruz (CSVR)», poursuit Jean-Claude Marguet. «Dans d’autres centres, les élèves de 8e sont restés dans les bâtiments du cycle 2.» De sorte à libérer des locaux dans les bâtiments du cycle 3.

Des élèves qui avancent à leur rythme

Enfants et adolescents ont repris hier matin le chemin de l’école. Parmi les 20 000 élèves de l’école obligatoire neuchâteloise, les jeunes scolarisés au collège Billeter, à Marin, ont découvert quatre nouvelles salles. Des travaux d’agrandissement qui découlent en partie de la réforme du cycle 3, impliquant un découpage des classes en deux niveaux dans plusieurs matières.

Cette rénovation des filières a déjà été expérimentée par certains élèves du collège Billeter, en 9e l’an dernier. Cette année, le bâtiment accueille 4 classes de 10e à niveaux et 6 classes de 11e Harmos – dernière volée des sections maturités (MA), moderne (M) et préprofessionnelle (P). Comment ces écoliers ont-ils vécu la rentrée scolaire? Quant aux 10e, que pensent-ils de la réforme du cycle 3 et des cours à deux niveaux?

Bien que les ados auraient souhaité avoir quelques jours de vacances en plus, ils sont néanmoins contents de revoir leurs camarades. Pour Angelina et Liv, qui débutent leur 10e, les cours à deux niveaux impliquant de changer de salle n’est pas à leur goût. «Il n’y a plus l’esprit de classe comme avant».

En revanche, selon Anthony, la réforme du cycle 3 est un bon moyen pour connaître davantage de camarades. «L’année passée, au début, c’était un peu compliqué, car il fallait changer tout le temps de salle, mais on s’habitue.» Son ami Alexandre réplique: «C’est difficile de comparer car on n’a pas connu l’ancien système. Mais je trouve que c’est bien qu’il n’y ait plus de différence entre les maturités et les préprofessionnels, les meilleurs d’un côté et les moins bons de l’autre.» Paul, lui, débute sa 11e M. Satisfait d’être dans la dernière volée, il reconnaît que la disparition des sections aide à ne plus stigmatiser les élèves en P. Autre point positif selon Alexandre et Anthony: les branches à deux niveaux permettent aux élèves «d’avancer à leur rythme», dit le premier. «Et ça ne perturbe pas la classe», observe le second.

Chef du Service de l’enseignement obligatoire, Jean-Claude Marguet explique que les cours à deux niveaux – français, maths, allemand, anglais et sciences de la nature – ont pour but de valoriser les compétences de chaque élève. «Avec les trois anciennes filières, les élèves en section préprofessionnelle étaient dévalorisés. Un enfant qui rencontrait des difficultés en allemand pouvait se retrouver en P à cause d’une seule branche», déclare-t-il. «Avec cette réforme, le potentiel de chaque élève est exploité.»

Extension du bâtiment scolaire pour 1,55 million de francs

Les élèves de 10e et 11e Harmos scolarisés au collège Billeter, sur le site de Marin, ont découvert hier matin quatre nouvelles salles spéciales. L’extension du bâtiment découle du crédit de 1,55 million de francs, adopté par le Conseil général de La Tène en février. Débutés autour du 20 juin, la majorité des travaux a été exécutée durant la pause estivale. «L’objectif était de terminer en huit semaines», relève Laurent Siliprandi, du bureau GMS architectes, à Neuchâtel, qui a dirigé le chantier. «Il ne reste que l’extérieur à finir. On prévoit encore deux semaines pour achever des travaux de finitions.»

La solution retenue a été la construction de quatre salles au-dessus du couvert liant le collège à l’ancienne salle de gym. Une construction surélevée pour ne pas diminuer la surface couverte de la cour, réglementée en fonction du nombre d’enfants. Les élèves auront donc accès à deux salles de physique/chimie, une salle d’informatique et une salle pour les enseignants. «Ces quatre salles composent la nouvelle construction anti-sismique, située à la place du couvert – celui-ci ayant été supprimé par des employés de la voirie par mesure d’économie», poursuit Laurent Siliprandi.

Au total, la nouvelle structure, sur deux étages, mesure 140 m2 par étage. En outre, une nouvelle salle d’économie familiale a été aménagée dans une ancienne salle de classe.

La nouvelle construction, qui représente 10% du bâtiment existant datant des années 1980, n’est pas certifiée Minergie+. Le Service de l’environnement a délivré une dérogation n’obligeant pas à suivre cette norme, mais il a «exigé que le bâtiment ait un degré d’isolation supérieur au standard».

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