Selon l'USS, l'apprentissage ne vaut pas le coup financièrement. Mais les chiffres montrent qu'avec la formation continue, les salaires n'ont pas à rougir.
Plus la formation est élevée et plus le salaire suit. Elle permet également de progresser en entreprise et donc d'augmenter sa rémunération.
L'affirmation est venue de Daniel Lampart, chef économiste de l'Union syndicale suisse (USS). Lors d'une conférence de presse la semaine dernière, il a rappelé que les salaires n'avaient quasi pas augmenté depuis 1996, calculant que les rémunérations avec apprentissage n'avaient crû que de 4% contre 8% pour les postes sans formation.
Daniel Lampart a indiqué dans le Tages-Anzeiger que la comparaison est «un peu trop comprimée», alors que les faits montrent que les personnes ayant suivi une formation continue s'en sortent très bien.
Un nombre inconnu
Ces propos «cachent le fait que près de deux tiers des travailleurs poursuivent après leur apprentissage et obtiennent ainsi de nettement meilleurs salaires», a souligné le conseiller national Rudolf Strahm (PS/BE).
Le nombre de ces diplômants professionnels est toutefois inconnu, même du Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI). Rudolf Strahm estime qu'un tiers de ceux qui ont terminé leur apprentissage poursuive leur formation et un cinquième entre dans une école professionnelle.
Grosses différences salariales
Selon l'économiste Stefan Wolter de l'Université de Berne, un tiers des apprentis s'essaie ensuite à une formation dans le tertiaire. Quant à Jürg Zellweger, spécialiste du dossier à l'Union patronale suisse, il pense qu'au moins 50% des jeunes poursuivent leur formation professionnelle.
Un effort qui s'avère payant à terme puisque la différence salariale peut atteindre 2200 francs par mois, voire 3300 francs au terme d'une haute école spécialisée. La rémunération peur alors atteindre 9000 francs en moyenne, soit ce que peut espérer un universitaire.
Vive la formation continue
Pour Stefan Wolter, l'apprentissage avec ses possibilités de formation continue vaut donc la peine. Avec l'économiste Maria Cattaneo, il a pu démontrer l'avantage de formations supérieures. Leur étude est parue en 2011 dans le magazine «La vie économique».
Elle montrait que ceux ayant terminé une haute école spécialisée recevait un salaire plus élevé de 25% par rapport à ceux qui avaient bouclé leur apprentissage. Une formation professionnelle supérieure se traduisait par une rémunération en hausse de 16%.
Cadres moyens vers 30 ans
Stefan Wolter ajoute que les apprentis ayant à leur actif une formation supérieure font souvent partie des cadres moyens dès leur 30 ans. A ses yeux, l'USS a commis l'erreur de négliger les groupes d'employés qui ont commencé leur carrière avec un apprentissage avant de progresser professionnellement.
L'USS se défend en expliquant qu'elle n'a pris en compte que les apprentis ayant terminé leur formation. Ceux qui continuent à se développer professionnellement s'inscrivent dans une autre thématique. (Newsnet)
De Zurich, Pascal Schmuck
