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L’école neuchâteloise défendue par celles et ceux qui la font vivre

Soumis par John Vuillaume le 25 novembre 2009

Notre mobilisation pour notre école, notre jeunesse et notre profession est tout simplement extraordinaire. L’autisme et l’autoritarisme du Conseil d’Etat concourent par ailleurs à l’extension et au renforcement de notre mouvement.

Succès de la journée syndicale

Le matin du 11 novembre 2009, 900 enseignants étaient réunis à La Chaux-de-Fonds lors des assemblées générales des deux syndicats d’enseignants du canton (SAEN et SSP).

Le Chef du département de l’éducation, M. Philippe Gnaegi, a répondu à l’invitation du SAEN et s’est présenté devant une assemblée de plus 400 enseignants comprenant une majorité de membres de notre syndicat, mais également une belle délégation SSP et d’autres collègues non-syndiqués.

M. Gnaegi n’a pas préparé cette rencontre qui a mis en évidence le malaise existant entre les enseignants neuchâtelois et leur nouveau patron qui a notamment reconnu publiquement que les mesures qu’il a décidées n’étaient pas intelligentes. Interpellé sur la discrimination salariale des jeunes collègues et les dégradations des conditions d’enseignement (hausse des effectifs dans les classes, suppression de certaines leçons et décharges, augmentation d’indice-horaire), il a systématiquement botté en touche en parlant uniquement gros sous. Nous voulions qu’il nous parle d’école.

Succès de la manifestation de la Fonction publique

Le jour suivant, c’est au moins 1'500 manifestants qui ont dénoncé dans les rues de Neuchâtel les coupes dans les prestations publiques induites par les économies budgétaires projetées par le Conseil d’Etat dans la Fonction publique et parapublique.

Les enseignants, avec des professionnels de la santé et le soutien moral des deux syndicats de la police, étaient en première ligne.

Succès de la journée d’actions

Des centaines d’enseignants dans des dizaines d’établissements scolaires du canton se sont mobilisés lors de la journée d’actions du 19 novembre pour informer la population des menaces que font peser les restrictions budgétaires sur la formation de la jeunesse de notre canton. Des mouvements de débrayage ont été suivis dans au moins 25 collèges ou écoles.

La prise de connaissance des directives signées par le Chef (consultables sur notre site concernant la journée d’actions a en outre passablement perturbé des collègues de même obédience politique que lui qui auraient mieux voulu ne jamais les lire pour continuer à vivre dans l’illusion que le Conseiller d’Etat nourrissait encore une certaine considération à leur égard.

La mobilisation continue

Au moment de la parution de cet article dans votre revue préférée, le Grand Conseil se sera penché sur le budget concocté par le Conseil d’Etat et l’aura certainement amendé ou peut-être même refusé. La sous-estimation des recettes fiscales et l’iniquité de la plupart des mesures d’économies justifieraient à elles seules un gros coup de gueule des députés.

Notre canton a besoin de réformes. Mais la méthode retenue par le Conseil d’Etat (pas de consultation, coupes budgétaires irréfléchies ou inéquitables et tentative de passage en force) n’est pas la bonne. Privilégier la concertation, le travail en bonne intelligence et la négociation serait au contraire la piste à suivre.

Comment réformer le canton sans un projet d’avenir mobilisateur à même de justifier les changements et les sacrifices à court et moyen terme ? Comment avancer sans volonté commune et sans convictions partagées ?

Jusqu’où devrons-nous mener notre mouvement pour que le Conseil d’Etat accepte de négocier avec nous une issue à la crise ?

L’heure semble être maintenant venue de passer à l’étape des blocages administratifs.

L’idée de tenir des Etats généraux de la formation, à l’instar de ceux qui se sont déroulés dans le secteur de la santé, fait également son chemin. Comment débloquer la situation sans écoute mutuelle et dialogue entre partenaires ?

John Vuillaume

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