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Non à la précarisation du travail enseignant!

Soumis par SAEN le 7 mars 2019
Gilles Pierrehumbert (24 heures)

Gilles Pierrehumbert, président de la Société vaudoise des maître·sse·s secondaires (SVMS) et secrétaire fédéral SUD (Fédération syndicale regroupant des associations de personnel régi par la législation cantonale) s’exprime à propos d’une motion déposée au Grand Conseil vaudois. Mais l’essentiel des arguments qu’il développe valent aussi chez nous!

« Ce qui manque à l’école, ce sont des enseignant·e·s plus nombreux·ses, dont les qualifications académiques et pédagogiques doivent être effectivement reconnues et développées »

Pour le motionnaire, les enseignant·e·s auraient des conditions de travail et de protection trop favorables, au point de leur permettre des formes de désobéissance insuffisamment sanctionnées. L’enquête sur la santé des enseignant·e·s publiée en août 2017 et le taux d’abandon de la profession dans les premières années d’activité lui donnent pourtant tort. La formation demeure attractive, mais pas le métier.

Peu lui en chaut. Il en appelle à la politique du siège éjectable (CDD renouvelables tout au long de la carrière au lieu de CDI), aux valeurs de la carotte et du bâton (promotion versus sanction), et au renforcement du pouvoir entrepreneurial des directions en leur confiant les pouvoirs d’engagement et de licenciement (aujourd’hui en mains du département pour garantir une certaine égalité de traitement à l’échelle cantonale).

Ce qui manque à l’école, ce sont des enseignant·e·s plus nombreux·ses, dont les qualifications académiques et pédagogiques doivent être effectivement reconnues et développées. Aucun·e travailleur·euse, enseignant·e·s compris·e·s, ne souhaite plus de hiérarchie, plus de bureaucratie, ou plus de précarité.

Reconnaissance et autonomie

Le rapport de travail est éminemment politique. Il y est toujours question de la répartition du pouvoir entre celles et ceux qui travaillent et celles et ceux qui commandent. Nous défendons l’idée que la balance doit pencher le plus possible du côté des premier·e·s, qui sont les plus fragiles et dont les droits doivent être protégés.

La qualité de l’école ne dépend pas tant du contrôle et de la contrainte qu’exerce l’encadrement que de la reconnaissance du travail de celles et ceux qui font l’école, de l’autonomie effective des équipes enseignantes et des relations qu’elles construisent avec les élèves et les parents.

Nous combattrons avec énergie toute tentative de dégrader nos conditions de travail. Nous lutterons avec la même énergie pour construire une école démocratique, émancipatrice et critique, car celle d’aujourd’hui ne l’est pas assez, ni pour les enseignant·e·s ni pour les élèves.

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Publié le
Jeu 07/03/2019 - 13:35
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