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Orientation scolaire et professionnelle: prochains candidats à la privatisation?

Soumis par Stefan Lauper le 4 novembre 2008

Orientation scolaire et professionnelle: prochains candidats à la privatisation?

Le Conseil d’Etat soumet au Grand Conseil un projet de loi sur l’orientation scolaire et professionnelle. Ce service s’est réduit à la vitesse des coupes dans le personnel de l’Etat. Il correspond actuellement à 40 postes et ce personnel offre des prestations principalement aux jeunes en fin de scolarité, mais également aux adolescents-e-s qui se sont engagés dans une impasse et qui recherchent une autre voie de formation. Des adultes font aussi appel à ce service, qu’ils viennent spontanément ou qu’ils soient adressés par l’assurance-chômages ou par un autre service.

Ce projet soulève deux questions qui devront être tranchées par le Grand Conseil:

  • Faut-il (ou non) maintenir la gratuité des prestations comme le prévoyait la loi jusqu’ici?

  • Est-il nécessaire de soumettre l’orientation scolaire et professionnelle aux exigences de l’économie ou la liberté du choix individuel est-il prioritaire?

Dans le projet de loi qu’il soumet au Grand Conseil, le Conseil d’Etat renonce au principe d’une gratuité générale des prestations pour le public, tout en se réservant de déterminer la liste des prestations payantes.

En introduisant par la petite porte la possibilité de prestations payantes dans la loi, le Conseil d’Etat prépare - en douceur - l’«autonomisation» des services d’orientation aujourd’hui encore publics.

Quant à la deuxième question, il est évident que le Conseil d’Etat estime que c’est aux besoins de l’économie qu’il faut s’intéresser pour orienter utilement les usagers-ères de l’orientation scolaire et professionnelle. Nous ne contestions pas que l’orientation doit tenir compte du marché du travail et encourager les formations offrant de bonnes chances de trouver un emploi, mais de là à promouvoir la formation dans des filières répondant à un besoin immédiat des entreprises, le pas est trop vite fait.

Encourager des formations trop spécialisées et peu qualifiantes est un piège pour celles-ceux qui s’y lancent: que deviendront-ils-elles le jour où la technologie les remplacera? Voilà pourquoi nous restons attachés et à la gratuité générale de l’orientation scolaire et professionnelle et à son indépendance par rapport aux besoins de l’économie.

Henri Vuillomenet

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