Mais que se passe-t-il avec notre société? Les collègues ont-iels la tête dans le guidon au point de ne plus avoir le temps de distinguer les obstacles qu’on dresse sur leur route? Oui, les formations sont nombreuses, il faut aussi terminer les bilans de semestre et rencontrer les parents. Mais de temps en temps, il faut lever les yeux pour éviter de se retrouver sur une route impraticable et de risquer la chute. La fonction publique a connu au mois de janvier une des plus graves attaques de ses acquis sociaux: l’amputation de plusieurs semaines du congé de maternité pourtant acquis depuis plus de trente ans. Le risque était bien réel de voir réduit ce congé afin de réaliser des économies, même insignifiantes, sur le dos des «privilégiées» que nous sommes. Les Vert Libéraux, qui pouvaient faire pencher la balance d’un côté comme de l’autre, étaient hésitant·es jusqu’au dernier moment. Les syndicats réunis, appuyés par la gauche, n’ont pas compté les heures pour rassembler les informations, aller à la rencontre des député·es et se faire entendre dans la rue comme sur les réseaux sociaux. Avec succès!
Force est malheureusement de constater que cette victoire, tout comme le combat qui l’a précédé, n’a guère fait de remous dans les salles des maitres. Certes, la situation sanitaire, la gestion de la classe avec des enfants absent·es, l’annonce quasi quotidienne de collègues ayant reçu un résultat positif à leur test covid sont préoccupantes. Bien sûr, le quotidien des enseignant·es est de plus en plus chargé. Mais il y a des décisions qu’on ne peut pas accepter au risque de se retrouver dans une situation encore plus compliquée. Les enseignant·es peinent à réaliser que des mesures telles qu’une réduction du congé de maternité détériorent encore un peu plus leurs conditions de travail!
Je lance donc un vibrant appel à vous, mes collègues: prenez le temps de lever les yeux! Il y a des virages à ne pas manquer! Chacun et chacune doit pouvoir trouver le temps de s’intéresser à l’avenir de notre école, prendre connaissance des dossiers les plus brûlants et agir à son niveau, consacrer un peu de temps, aussi limité que ce soit, pour soutenir les syndicats.
Alors, faites le pas, syndiquez-vous, parlez du SAEN avec vos collègues, intéressez-vous aux dossiers et apportez votre pierre, aussi minuscule semble-t-elle, à la construction d’une école dans laquelle chacun et chacune pourra s’épanouir. Sans vous, nous ne sommes rien! Et sans le travail des syndicats, soyez-en certain·es, vous aurez encore moins de temps pour souffler.