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«Si ça va cette 9e Harmos? On n’en rêve pas la nuit!»

Soumis par SAEN le 24 mars 2016
Ils ont désormais tous 13 ans. De gauche à droite:, collège de Beau-Site au Locle.(couchée), La Fontenelle à Cernier., Numa-Droz, La Chaux-de-Fonds., Cescole, Colombier., Les Sablons, Neuchâtel., collège Longereuse, Fleurier. DAVID MARCHON

Troisième volet avec nos six ados. Ils racontent les changements en 9e.

Et si on parlait plutôt avec Sara des films d’horreur qu’elle adore regarder le vendredi soir avec ses copines? Elle jubile. Malaïka? Musique à fond, elle chante sur tous les tons son bonheur de monter des spectacles avec Evaprod à La Chaux-de-Fonds. Gauthier le hockeyeur, en sport-études, a des étoiles plein les yeux: il rentre du Québec où il a participé à des tournois pee-wee. Cassandra fait le show avec le band des Armourins, Dimitri et Gauthier vivent au rythme des potes. Ils sont intarissables pour parler de tout, sauf d’école. On charrie un peu, mais qu’un peu. Car en gros, tout va très bien côté nouvelle 9e Harmos. Vraiment?

1-2, 2-1 rien ne bouge

Le semestre rime pour certains avec passage du niveau 1 à 2 et vice-versa. Bryan, qui espérait en décembre monter en 2 en français, a échoué de très peu. «Ça m’a pris la tête, mais je peux encore réussir à la fin de l’année.» Rien n’a en fait changé pour les six ados. En maths et français, deux sont en niveau 1, les quatre autres en 2. Et dans leurs classes, alors qu’on entend parler parfois d’un quart de taux d’échec? En gros, un ou deux élèves sont montés ou descendus, ou encore ont passé en terminale. Sauf chez Cassandra, étudiant à la Fontenelle: à Cernier, entre trois et cinq copains-copines ont changé de niveau dans un sens ou un autre.

Beaucoup de différences?

Y a-t-il un grand écart de connaissances entre les élèves? Bryan raconte qu’en niveau 1, dans sa classe, aucun n’est soit «très, très fort ou très, très largué. Un ou deux comme moi vont un peu mieux en français ou en maths et pourraient presque être en 2». Cassandra raconte qu’une amie est montée en 2 et que sa première note après le changement a été 1,5: «Mais elle s’accroche et ça va mieux.»

Gauthier philosophe: «Tout le monde peut y arriver. Mais si on n’a pas envie de travailler, ça ne va pas. Je connais un gars, suisse allemand, il en a voulu et il est en 2. Mais il est vrai que c’est difficile de changer de niveau vers le haut.» Et d’enchaîner avec son statut un peu particulier puisqu’il est en sport-études: «Si tu n’es pas trop fort à l’école, ça ne sert à rien d’aller en sport-études car tes notes risquent de se dégrader. Je suis déchargé de huit périodes, que j’ai pu choisir en début d’année.»

Encouragements SVP

Super, bravo, vous bossez bien... Ils en redemandent des paroles positives. Ses profs, relève Bryan, ne stressent pas trop et ils les encouragent. «Ils disent souvent qu’on bosse bien. On a un super prof qui nous fait bien rigoler. Des copains font même des jeux vidéo avec lui.» Est-il jeune? «Ben oui! Son attitude nous pousse à travailler.» Malaïka souligne qu’«on nous parle toujours de ce changement, que c’est une année décisive, pas facile, il y a les épreuves... pfff». Les professeurs de Cassandra les encouragent à travailler davantage.

Alors, ces épreuves?

«J’ai demandé à des copains si c’était aujourd’hui les épreuves (réd: jour de notre rendez-vous), car j’avais mal noté», raconte Dimitri. «Ils ne le savaient pas! Donc ce n’était pas le stress. Si tu as plus que 4,75, tu vas en niveau 2.»

En 9e, les élèves doivent passer les épreuves dites de compétence en sciences, allemand et en anglais. Elles comptent pour une note et la moyenne de fin d’année définira s’ils iront en 1 ou 2. Toujours ces niveaux... Gauthier: «J’ai de bonnes moyennes, donc même si je fais tout faux, j’irai en 2.»

Cassandra redoute celle d’anglais, où «j’ai plus de peine», Sara parie sur un 2 en anglais et surtout en allemand. car «je le parle». Malaïka, elle, stresse un chouia pour la langue de Goethe et celle de Shakespeare: «Je suis à quelques dixièmes du 4,75. Alors qu’en sciences, là, j’irai en niveau 1, car ça va dur cette année.» Bryan vise le 2 en anglais, 1 en allemand et en sciences, «ces branches-là, ce n’est pas mon truc».

Et quand on rame?

Des soutiens sont en principe proposés aux élèves ayant plus de peine. Mais visiblement, chaque collège a sa stratégie. A Cescole, Sara explique que les profs ont organisé un système de coaching. «Un élève en aide un autre. Je donne du soutien en allemand, ça me fait répéter. J’adore, je peux me mettre à la table du prof!» Cassandra et Bryan parlent de mentorat tôt le matin ou entre midi et deux. Ces initiatives se retrouvent dans de nombreux collèges et ne sont pas nouvelles.

Le soutien n’est pas offert aux élèves du niveau 2, «on doit s’organiser nous-mêmes», explique CassandraEt chez Bryan, le soutien est pour ceux avec des notes en dessous de la moyenne. Il aurait souhaité en avoir en maths, «mais comme j’ai plus que 4, je ne peux pas. Je travaille tout seul.»

Malaïka parle aussi de cours de maths supplémentaires à la pause de midi, donnés par un prof pour ceux cherchant à monter en niveau 2, «mais ils doivent aussi pas mal rattrapper à la maison». Elle ajoute qu’une professeur a imposé des cours de soutien aux élèves désireux de changer de 1 à 2. Le prof d’histoire de Dimitri organise des cours le mercredi après-midi pour ceux qui ont moins de 4. «Et certains y vont!»

Croulent-ils sous les devoirs?

Cassandra n’a jamais de devoirs, hormis parfois un peu de voc ou des livres à lire en français. Bigre, nous avions cru qu’ils étaient poussés à travailler à fond... Visiblement, ils arrivent à les terminer en classe. Et tous relèvent que certains camarades «snobent» les devoirs, non pas par facilité, mais ils ne les font pas, point barre. Dimitri note tout de même en avoir par vague en maths, idem pour le voc à apprendre. C’est souvent tout ou rien: «Des semaines, on croule sous les devoirs, puis c’est le désert». Rien de bien nouveau, tout compte fait.

Vous arrive-t-il de rêver de cette 9e Harmos, du chiffre 9? «Bof... Heu, non madame, jamais.» Ils ont visiblement d’autres préoccupations et d’autres chats à fouetter. Et surtout, ces jours, des lapins à chasser.

De quoi parle-t-on?

Sara, Cassandra, Dimitri, Bryan, Gauthier, Malaïka, le retour! Voici notre troisième volet consacré à la refonte de la 9e Harmos. Avec ces six élèves, un par district, nous vous racontons tout au long de l’année scolaire cette nouvelle organisation du cycle 3 (9, 10 et 11e). Depuis août 2015, fini les sections, tous les ados sont mélangés hormis pour les maths et le français enseignés désormais par niveau (1 étant les «moins bons», 2 «les meilleurs»). Passé le semestre et à la veille des épreuves de compétence, ça roule toujours?

Sophie Winteler

Source

Publié le
sam 29/12/2018 - 22:00
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