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«TE+», la classe chaux-de-fonnière de terminale qui redonne confiance à ses élèves

Soumis par SAEN le 2 avril 2019
La classe "TE+", pour terminale plus, en conférence de presse ce lundi matin. (David Marchon)

Depuis plus d’un semestre, douze élèves de terminale suivent une classe qui propose atelier, cours et travaux divers à l’extérieur. Une collaboration entre l’école chaux-de-fonnière et l’Assurance invalidité.

«Ce projet m’a donné de la confiance en moi. Je n’en avais pas trop avant. Ici je me sens enfin intégré.»

Diego est l’un des douze élèves chaux-de-fonniers qui font une 11e et dernière année d’école obligatoire pas comme les autres. Dans leur classe du centre scolaire des Forges, baptisée «TE+ », pour terminale plus, ils sont les cobayes apparemment heureux d’une expérience pédagogique menée avec le concours de l’assurance invalidité (AI). Une première dans le canton de Neuchâtel.

L’école chaux-de-fonnière a présenté cette nouveauté 2018-2019 ce lundi matin au cours d’une conférence de presse à laquelle les élèves concernés étaient associés, d’où le témoignage de Diego. «Le but est d’aider ces élèves qui ont de grosses difficultés à retrouver un sens à leur scolarité en expérimentant autre chose», a résumé le conseiller communal en charge de l’instruction publique, Théo Bregnard.

«L’enjeu est de leur redonner confiance pour prévenir un décrochage scolaire qui peut conduire à un décrochage social», a ajouté le directeur du secteur scolaire Fabrice Demarle. Mais qu’a-t-elle donc de plus, cette TE+, que les autres classes de terminale tout court, pour établir un pont entre école et vie professionnelle?

Planter des pruniers

Selon le directeur adjoint Alexandre Augsburger, la TE+ a passablement travaillé sur le terrain et selon plusieurs axes. La classe a par exemple collaboré avec le centre de culture ABC pour réaliser des courts-métrages (qui seront projetés dans le quartier le 9 avril). Ou cultiver des légumes dans le jardin de la résidence pour seniors voisine du Châtelot, avant de les servir aux aînés.

Pour créer un bon esprit de groupe, et cimenter une sorte de confiance collective, les ados ont vécu un semestre d’expérience, maniant la pelle et la pioche lors d’un chantier de réfection de murs de pierres sèches ou en plantant des pruniers au Pâquier, en collaboration avec le Parc naturel régional Chasseral. «Nous avons aussi appris à conduire des ânes et des chevaux et à les panser», a raconté le professeur attitré Frédéric Gailloud.

Les bénéficiaires ont presque doublé

La classe bénéficie aussi d’une maîtresse socioprofessionnelle, Chantal Hemma, qui cherche – debout comme les élèves dans la partie atelier – à travailler les compétences manuelles particulières de chacun des élèves. Avant de les orienter vers des stages. C’est l’AI qui finance la moitié du poste. Ses coaches épaulent et épauleront sans doute encore les élèves au-delà de cette année scolaire pour cimenter leurs projets.

Comme l’a dit la directrice adjointe neuchâteloise de l’AI, Maria Lopez, son office met l’accent sur la jeunesse, pour éviter que ces ados en difficulté ne deviennent les invalides de demain. «Nos statistiques montrent qu’en Suisse le nombre de jeunes bénéficiaires de l’AI, entre 15 et 20 ans, a presque doublé en dix ans.» Neuchâtel est dans la moyenne. Les difficultés principales de ces jeunes? Les «dys», dyslexie, dysorthographie, dyscalculie…

Suite sur le site Arcinfo.ch

Par Robert Nussbaum

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Publié le
mar 02/04/2019 - 10:01
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