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Tout ira bien !

Soumis par Myriam Facchinetti le 10 mai 2020
Notre devise...

Voilà la devise à la mode ces derniers jours, celle que je martèle à mes élèves et surtout à leurs parents depuis presque quatre semaines, dès l’annonce de la réouverture des écoles par le conseil fédéral.

Ce fameux 16 avril 2020 laissera son empreinte dans le monde syndical suisse, romand en particulier. Le SAEN en première ligne, grâce à son comité cantonal, n’a pas ménagé son temps ni son énergie afin que chaque enseignant, qu’il soit syndiqué ou non, puisse effectuer une rentrée le plus sereinement possible, le 11 mai 2020.

Dès l’annonce du conseil fédéral, nous avons pris les devants, mis en commun nos propositions, alerté les directions, le département. Nous avons collaboré, à distance, partageant des documents, des bonnes pratiques, nos idées. Notre groupe Whatsapp a beaucoup chauffé durant ces dernières semaines, entre prises de position et états d’âme fluctuants. Mais nous y sommes arrivés : élaborant un véritable plan de bataille (même si ce terme belliqueux se prête moyennement à ce qui s’apparente plus à un formidable élan de solidarité), nous avons obtenu l’écoute et la bienveillance de nos autorités.

Écoute et compréhension : enfin !

Je suis au contact du monde syndical depuis quelques années, prenant part aux divers débats, grèves et autres mouvements pas simplement contestataires, mais fondamentalement empreints de volonté d’ouverture et de compréhension de notre métier qui est devenu si difficile. C’est la première fois que je ressens si fort cette écoute et ce discernement de la part des autorités, qui finalement, ont fait plus qu’écouter et comprendre : les décisions prises par le Conseil d’État neuchâtelois le 30 avril 2020 vont largement dans le sens indiqué par votre syndicat et le SER. Nous voilà enfin partenaires ! Et ça fait du bien !

Reprendre le travail sereinement

Une fois les règles édictées, les mesures sanitaires assurées par le DEF et le SEO, j’ai pu sereinement reprendre le chemin de l’école, pour préparer cette rentrée un peu spéciale.

Après 8 semaines sans pénétrer dans le collège, l’ouverture de ma salle de classe a été un moment assez magique. Mon repaire m’attendait, tel une pièce fantôme, laissée à l’abandon et remplie de poussière et de cadavres d’insectes. En deux jours, je lui ai redonné vie, épurant le mobilier pour ne garder que l’essentiel, rangeant le matériel superflu ou inutilisable à cause des mesures d’hygiène strictes. J’ai nettoyé, désinfecté de fond en comble. Adieu la classe par ateliers, le matériel en commun, les jeux et les tables partagées. Tout est rangé, repensé en attendant des jours meilleurs. Mes élèves avaient l’habitude d’évoluer dans un espace où ils pouvaient s’assoir où bon leur semblait. C’est de l’histoire ancienne. La crise du coronavirus a tout emporté. Ils auront dès le 11 mai une place attitrée, leur matériel sous la table, un espace à eux et une maitresse à deux mètres, dans un coin délimité par une bande de scotch au sol, autour de son bureau.

Aussi vite que possible…

L’envoi d’une petite vidéo aux parents de mes élèves a réussi à convaincre les derniers réticents à la reprise que tout a été fait pour que les élèves soient accueillis de la meilleure manière qui soit. Je suis fière de faire partie d’un syndicat qui a donné l’assurance aux enseignants et aux élèves que la reprise se ferait de la meilleure manière possible.

Je me réjouis de les retrouver demain ! Je suis prête. Je ne porterai pas de masque : je veux qu’ils puissent voir mon sourire à leur approche.

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Flash Info – Spécial — Reprise du 11 mai 2020

Publié le
dim 10/05/2020 - 21:04