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Tu as fait quoi, toi, après ton CFC?

Soumis par SAEN le 17 février 2016

Une enquête a été menée auprès des jeunes diplômés.

Une jeune femme au Centre d’apprentissage de l’Arc jurassien, à La-Chaux-de-Fonds. LUCAS VUITEL

Non seulement la formation professionnelle, dans le canton de Neuchâtel, est adaptée aux exigences du marché du travail, mais elle permet aux détenteurs d’un CFC d’exercer rapidement une activité professionnelle, ou alors de poursuivre leur formation. C’est le cas pour les formations suivies dans une école professionnelle à plein temps, mais la voie duale (en entreprise et en école) donne des résultats encore plus probants. La dualisation des formations doit donc être poursuivie.

Voici, en résumé, les conclusions auxquelles parvient le Conseil d’Etat à l’issue d’une très vaste enquête menée auprès de personnes qui ont obtenu un CFC (Certificat fédéral de capacité) ou une AFP (Attestation fédérale de formation professionnelle), enquête menée un an ou trois ans après l’obtention de leur diplôme. Près de 1200 personnes ont rempli le questionnaire qui leur avait été adressé (lire ci-dessous).

Un gros bémol: selon le gouvernement, il faut envisager «une profonde restructuration du dispositif de formation dans le domaine informatique – multimédia», pour lequel l’enquête a débouché sur des «résultats insatisfaisants». Le domaine économie – administration pose lui aussi des problèmes.

Trois catégories

L’enquête montre qu’après l’obtention de leur titre, 59,5% des diplômés qui ont répondu au questionnaire sont insérés dans le monde professionnel, tandis que 26% ont poursuivi leur formation. Total: 85,5%.

Les autres diplômés sont soit à la recherche d’un emploi, soit se trouvent dans une situation transitoire (service militaire, séjour linguistique, etc.), soit encore ont renoncé à exercer une activité professionnelle.

«Pas si facile»

Mais les résultats montrent aussi que 9,4% des personnes interrogées sont à la recherche d’un emploi (avec ou sans inscription à l’assurance chômage). Et que plus d’un quart des jeunes diplômés ont connu le chômage depuis l’obtention de leur titre.

Le temps nécessaire pour s’insérer dans le marché du travail s’élève en moyenne à deux mois, voire à plus de six mois pour 12,6% des diplômés. Ces derniers, de manière générale, ont le sentiment que la recherche d’un premier emploi «n’est pas aussi facile que cela».

Les deux obstacles les plus fréquemment rencontrés: le manque d’expérience professionnelle et la difficulté à trouver des offres d’emploi dans son domaine de formation.

Les formations duales permettent de s’insérer deux fois plus rapidement dans le marché du travail que les formations en école à plein temps: 1,6 mois de recherche d’emploi en moyenne, contre 3,5 mois. Les diplômés en école à plein temps sont également plus nombreux à avoir connu le chômage.

Grandes différences

En termes d’insertion, il existe de grandes différences entre les domaines professionnels. Ainsi, au moment de l’enquête, 3,9% seulement des titulaires d’un titre dans le domaine social étaient à la recherche d’un emploi, contre 16,4% pour le domaine informatique – multimédia. Ou encore: le temps nécessaire pour s’insérer dans le marché du travail est de moins d’un mois et demi pour les domaines bâtiment – construction, vente – achat et agriculture, mais de plus de trois mois pour les domaines économie – administration, informatique – multimédia et alimentation – économie familiale.

Enfin, en termes de sentiment ressenti lors de la recherche du premier emploi, les domaines informatique–multimédia et économie–administration sont les plus «difficiles», par opposition aux domaines où les personnes ont choisi l’adjectif «facile».

Le même métier

Les diplômés trouvent-ils un débouché correspondant à leur formation? Oui, si l’on en juge à ces deux chiffres: 73,1% des jeunes ont trouvé un emploi dans leur métier et 14,4% dans un métier proche. Seul un diplômé sur huit, donc, occupe un poste ne correspondant pas à sa formation. Avec là aussi une différence selon le style de formation: la proportion de diplômés des écoles à plein temps exerçant un autre métier s’élève à 28,9%, contre 10,3% seulement pour ceux qui ont été formés dans une entreprise. Autrement dit, la réorientation est trois fois moins importante après une formation duale.

Dans certains domaines, la formation mène directement à un emploi spécifique: 93,1% des personnes formées dans le domaine social travaillent dans leur branche. Pour les métiers de l’informatique et du multimédia, ils sont 40% à travailler dans un autre domaine.

Évaluation

Avec une note moyenne de 4,8 sur un maximum de 6, «le degré de satisfaction quant à la formation est bon», lit-on dans le rapport du Conseil d’Etat. Ce qui est confirmé par les 83% de jeunes diplômés qui recommanderaient à un ami la formation suivie.

Là encore, c’est la formation duale qui engendre la plus grande satisfaction. Et là encore, les appréciations varient en fonction du domaine, avec par exemple un taux de recommandation de 55,4% seulement dans le domaine informatique-multimédia.

Sur la base de 1180 questionnaires

Motion - L’enquête qui a été menée, ainsi que le rapport du Conseil d’Etat, font suite à une motion du groupe socialiste au Grand Conseil intitulée «CFC en poche, et ensuite?». Elle demandait au gouvernement de réaliser une enquête auprès des diplômés un an, respectivement trois ans, après l’obtention de leur titre.

Réponses - L’enquête a été réalisée par une société spécialisée auprès de toutes les personnes qui ont obtenu leur titre en 2012 ou en 2014 (y compris dans les écoles professionnelles hors canton). Les questionnaires ont été envoyés en août 2015 à 2740 personnes. Le taux de réponse est élevé, puisqu’il se monte à environ 43%, soit 1180 personnes.

Métiers - Sur 143 métiers exercés, au total, dans la population neuchâteloise, 111 sont représentés dans l’enquête. «Les métiers restants concernent un nombre extrêmement restreint de diplômés.»

Domaines - Les métiers ont été répartis en 18 domaines professionnels: agriculture, alimentation – économie familiale, arts appliqués – arts – musique, bâtiment – construction, biologie – chimie – physique, bois – papier – cuir, économie – administration, environnement – nature, hôtellerie – restauration, industrie graphique, informatique – multimédia, mécanique – horlogerie – métallurgie, médias – communication, santé, social, textile – habillement, transports – logistique – véhicules, enfin vente – achat.

Dual - L’apprentissage en mode dual (en entreprise et en école) a poursuivi sa hausse en 2015 avec 67% de jeunes optant pour cette formation. Mais l’objectif du Conseil d’Etat, soit faire passer le taux de 57% en 2008 à 80% en 2017, afin de rejoindre la moyenne suisse et diminuer la formation en école à plein temps, ne sera sans doute pas atteint.