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Un peu de fatigue, pas mal de stress

Soumis par SAEN le 1 juillet 2017
Depuis deux ans, ils témoignent sur les réformes du cycle 3. Photo David Marchon - Montage François Allanou

10E HARMOS - Depuis deux ans, ces élèves racontent la révolution des filières.

Ce qu’ils ont changé depuis janvier passé! Evidemment à cet âge, 14 ans. Bryan s’est allongé d’un coup et dépasse bientôt ses quatre camarades, Malaïka la tchatcheuse s’affirme toujours plus et tous ont l’air bien dans leurs baskets. Depuis deux ans, ces cinq écoliers nous racontent la réforme scolaire du cycle 3. Cueillis à l’entrée de la 9e Harmos, ils sont aujourd’hui tous promus en 11e, la dernière année obligatoire.

«Cobayes» de cette révolution quasi copernicienne de l’enseignement, ils «testent» l’entrée en vigueur des niveaux (1 étant les «moins» bons, 2 «les meilleurs») dans cinq branches: mathématiques, sciences, français, allemand, anglais. Le tout avec plus ou moins de bonheur. Et pas mal de stress parfois. Mais ils s’en tirent tous drôlement bien. Alors, vive les vacances!

La 10e, c’est fini. C’était dur?

Bryan, toujours un tantinet réservé, exulte: «J’ai passé en niveau 2 en sciences! C’était mon but.» Bravo! Et de deux «2» avec l’anglais.

Malaïka dit être fatiguée. «J’ai beaucoup bossé. Mais je fais aussi beaucoup d’activités en dehors de l’école» (athlétisme, piano et chorale + les concours et spectacles... et les copains, copines). Cassandra a «pas mal travaillé le 2e semestre pour les maths et le français. Je suis fatiguée mais c’est les vacances et la vie est belle!»

Dimitri, au contraire, a moins turbiné cette seconde moitié d’année il est donc plus reposé: «mes notes, ça va, tout va.» Quant à Gauthier, de Travers, RAS côté école sauf qu’il change à nouveau de collège.

Hockeyeur, il est en sport-études au Mail et allait s’entraîner à Bienne. Mais voilà, il a décidé de changer de club et pousse désormais le puck à Lausanne. «C’est l’équipe que j’aime.» Pourtant, il y a six mois, ne disait-il pas que les Suisses allemands en voulaient plus que les Romands? «Oui mais à Bienne, c’était difficile en raison du suisse allemand, il y avait pas mal d’accents!» Sa mère le véhicule du coup trois fois par semaine pour l’amener à Lausanne. D’où la décision de retourner au collège de Longereuse à Fleurier, afin d’écourter les trajets. «Les potes du Mail vont me manquer.»

Stress, pas stress?

Les avis divergent pour savoir si la 10e est plus facile ou non que la 9e. Cassandra trouve qu’ils ont appris plus de choses et que c’est plus dur. Bryan parle de statu quo mais «il faut s’accrocher.» Avec un petit coup de stress au final: «Ma dernière note a été un 5 en sciences ce qui m’a permis de passer en 2.»

Pour Malaïka, les maths et le français étaient même plus faciles, «grâce au prof côté maths». Par contre en allemand et en anglais, le tout s’est corsé. «Je reste tout juste en niveau 2. En anglais, j’ai stressé jusqu’à la dernière note, mais c’est bon, j’ai assuré mon 2. J’ai pensé descendre en 1 car j’ai tellement ramé et fait de mauvaises notes. Ce serait plus facile car j’ai pas mal de lacunes.»

Gauthier et Dimitri n’ont pas souffert de gros stress à les entendre. Comme quoi, on n’est pas tous égaux face à l’appréhension de la difficulté.

La valse des niveaux

Si nos cinq témoins conservent leurs niveaux, est-ce le cas de leurs camarades? Y a-t-il beaucoup de changements dans leurs classes? Cassandra compte trois élèves qui montent et deux qui descendent. Chez Dimitri, deux passent en niveau 1.

Dans la classe de Bryan, 3/4 des élèves rataient l’année il y a quelques mois et au final, la moitié redouble. Quant à Malaïka, il semblerait que «2-3 personnes montent par branche. Mais beaucoup souhaiteraient passer de 1 à 2 mais ça ne l’a pas fait. Pourtant, ils ont bien travaillé.»

Cassandra relève aussi que ceux qui passent de 1 à 2 ont droit à du soutien. «J’en ai demandé», raconte Bryan «mais comme j’avais la moyenne, il m’a été refusé».

«Diplôme»d’allemand

«Fit in Deutsch» ou «Goethe certificat»... En 10e, les élèves en niveau 2 (en 11e pour ceux en niveau 1) peuvent passer des tests afin d’obtenir une certification en allemand. Ces «diplômes» rencontrent de plus en plus de succès. Et eux, se sont-ils lancés? Niet! Pas un. Pas au courant, pas envie, bof, voilà pour les réponses, Dimitri précisant tout de même que six élèves de sa classe ont passé le «Fit in Deutsch».

La 11e = 1re de lycée

On présente la 11e année comme une sorte de première année de lycée. Du coup, certains la craignent. «Il faut voir... j’aurai sans doute plus peur au lycée», lance Malaïka. Même pas peur, lâchent Cassandra et Dimitri.

Pour accéder à une filière gymnasiale par exemple, il y a un nombre de points à atteindre en fin d’année. Ce qui inquiète un peu Gauthier. «J’ai eu un 4,5 de moyenne cette année, ça va. Mais si je n’ai pas mes 34 points à la fin de la 11e, c’est mort.» Ce qui préoccupe surtout Bryan? L’après 11e, «ça m’angoisse même. J’hésite entre l’école technique et une école d’art pour étudier le graphisme ou médiamaticien. Je vais à l’orientation professionnelle et j’ai fait un stage à l’EPFL de trois jours.

découvrir un métier

Côté stages justement, en ont-ils fait? Cassandra, qui s’imagine fleuriste, a passé quelques jours au magasin de Chézard. Gauthier n’a pas envie de suivre de stage, Dimitri rétorque que c’est difficile d’en faire un chez un psychiatre!

Et si on essayait plutôt de passer en mode vacances? Au jeu de la destination la plus éloignée, Dimitri gagne avec un séjour en Afrique du Sud. Le plus proche, l’Espagne pour Bryan. Le pays le plus au Nord? Gauthier ira en Finlande. Retour en Afrique: Cassandra s’envolera pour Agadir, au Maroc et Malaïka, pour le Cameroun. Bon vent et à l’année prochaine!

Par Sophie Winteler

Source

Publié le
sam 13/04/2019 - 12:07
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