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Vers une école obligatoire intégrée

Soumis par John Vuillaume le 4 mai 2009

La prise de conscience dans les milieux politiques et académiques de la nécessité d'instituer une maturité en 4 ans relance les actions d'une école obligatoire intégrée, c'est-à-dire sans filières.

Les nomenklaturas gymnasiale et universitaire ont longtemps cru, ou fait semblant de croire, que la sélection et la mise en filières précoces des enfants étaient garantes d'une production rationnelle et efficace des élites. Les taux d'échecs indécents dans les Lycées et les Universités leur ont fait réviser leur foi surannée en un élitisme particulièrement improductif dans le cadre de l'école obligatoire.

La nouvelle maturité académique est plus exigeante que l'ancienne. Sa révision partielle, avec le renforcement des branches scientifiques, la rend encore plus difficile. La tromperie faisant passer la 9ème maturité pour la première année de Lycée n'illusionnant plus grand monde, le projet d'une maturité académique en 4 ans est aujourd'hui plus que jamais d'actualité. Malgré des coûts supplémentaires de personnel et d'infrastructures, même si on l'envisage sans redoublement, la matu en 4 ans est de moins en moins utopique.

Sa concrétisation constituerait un sérieux coup de pouce à la mise en place d'une école obligatoire intégrée car elle lèverait pas mal de réticences.

Une école obligatoire intégrée, sans redoublement, pour laquelle l'orientation professionnelle des jeunes serait une vraie priorité, favoriserait une sélection plus saine et scolairement plus sensée en fin de scolarité obligatoire.

Le chemin peut paraître encore long, avec des passages obligés comme la réalisation de moyens d'enseignement romands (MER) qui ne seraient plus uniquement centrés sur les très bons élèves, mais qui permettraient au plus grand nombre d'atteindre un niveau minimum et qui seraient suffisamment évolutifs pour ne pas brider les très bons éléments.

Nous vivons une époque formidable : on fait tout pour intégrer des enfants lourdement handicapés dans des classes normales, avec toutes les difficultés que cela comporte, et on voudrait continuer de sélectionner et de répartir en filières, de manière précoce et souvent brutale, des élèves normaux sur le plan de leurs aptitudes mentales ?

John Vuillaume

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