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Violence à l’école: 338 cas dénombrés pour 2007-2008 (GE)

Soumis par Stefan Lauper le 19 octobre 2008

Violence à l'école: 338 cas dénombrés pour 2007-2008

ÉTUDE | Cinq élèves sur mille ont déjà été confrontés à l'une ou l'autre forme de violence à l'école, a relevé jeudi devant la presse Charles Beer, chef du Département de l'instruction publique (DIP).

ATS | 16.10.2008 | 15:11

Durant l'année scolaire 2007-2008, 338 faits de violence scolaire ont été signalés dans le canton de Genève. Selon le premier recensement du genre en Suisse, les atteintes à autrui constituent trois quarts des actes, celles aux biens un peu moins d'un quart.

Cinq élèves sur mille ont ainsi été confrontés à l'une ou l'autre forme de violence à l'école, a relevé jeudi devant la presse à Genève Charles Beer, chef du Département de l'instruction publique (DIP).

Instrument de mesure

Le conseiller d'Etat a rappelé que cette démarche, unique dans son genre en Suisse, a été entreprise suite aux débats sur la violence qui agitent régulièrement le landernau politique genevois. Elle permet de mesurer, du moins de donner une tendance sur ce phénomène à l'école et dans son périmètre.

Pour ce faire, le DIP utilise le logiciel français SIGNA gracieusement mis à disposition du canton par l'Hexagone en 2004. Après une phase de tests, le recensement a démarré durant l'année scolaire 2007-2008.

SIGNA ne relève que les actes d'une certaine gravité, avec une qualification pénale évidente, signalés aux autorités ou ayant eu un fort retentissement dans la communauté éducative, a expliqué Dominique Gros, directeur adjoint du Service en recherche de l'éducation. Il ne prend pas en compte les incivilités.

Peu de cas graves

Dans le détail, les établissements du canton ont recensé 224 atteintes à autrui (66,3 %). Les violences physiques sans arme (115) et les insultes graves (55) représentent la moitié de ces cas. Les actes les plus inquiétants, soit les menaces graves (21), violence avec un objet utilisé comme arme (17), à caractère sexuel (6), racket (7) sont heureusement rares, a souligné M. Gros.

Les atteintes aux biens (79) concernent surtout des dommages au matériel et aux locaux (50) et des vols (18). Enfin les atteintes à la sécurité (23) sont majoritairement des tentatives d'incendie ou des incendies (14).
Ce résultat n'est certes pas exhaustif. Certains actes n'ont donné lieu à aucun signalement, a relevé M. Gros. SIGNA doit encore entrer dans les moeurs.

Pas de hit-parade

Cette première enquête montre que les actes de violence sont une réalité, a souligné Charles Beer. Mais les événements annoncés par les établissements ne semblent pas aussi fréquents qu'on pourrait le supposer. Pour les analyses, il faudra attendre les résultats des prochaines années, faute de comparaisons intercantonales.

Le recensement s'effectue sur l'ensemble du canton et non par établissement. «Nous ne voulons pas de hit-parade des écoles du canton», a justifié le chef du DIP.Les renseignements fournis par SIGNA seront complétés par d'autres types d'étude. Le recensement a été lancé dans l'ensemble des écoles primaires, des collèges du cycle d'orientation et de l'enseignement secondaire II (post-obligatoire).

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