Aller au contenu principal

Educavox

Benoit SAGOT : Apprendre les langues aux machines

1 mois ago
Comment a-t-on fait parler les machines ? Une introduction à l’intelligence artificielle à travers l’une de ses disciplines fondatrices. À…

 

Spécialiste du traitement automatique des langues, Benoît Sagot est directeur de recherche à Inria et titulaire d’une chaire à l’institut PRAIRIE (Paris Artificial Intelligence Research Institute). Il est professeur invité sur la chaire annuelle Informatique et sciences numériques du Collège de France, créée en partenariat avec Inria.

Sommaire

Cette leçon inaugurale lève le voile sur un domaine de recherche auquel il doit son existence, le traitement automatique des langues, ou TAL.

Pas à pas, l’auteur nous conduit à travers l’histoire du TAL afin de dégager les enjeux actuels de cette discipline aussi ancienne que l’informatique et qui s’efforce d’apprendre les langues aux machines.

Comment en est-on arrivé à l’apprentissage automatique, aux réseaux de neurones et aux modèles génératifs ? Quels aspects éthiques requièrent notre vigilance face à l’accélération de la recherche et de l’innovation ? En fin de compte, ChatGPT est-il vraiment une révolution ?

Sommaire

Traitement automatique des langues (TAL) • Les débuts du TAL • Approches symboliques • Approches par apprentissage automatique • Approches neuronales et apprentissage profond • Modèles génératifs et conversationnels • Limites et enjeux des grands modèles de langue • La quatrième révolution de l’accès à l’information

Extraits

Dès son ouverture au public, ChatGPT a vu son nombre d’utilisateurs croître à une vitesse sans précédent : un million d’utilisateurs en cinq jours, cent millions en deux mois, un milliard et demi en dix mois. L’intelligence artificielle, dont les progrès rapides obtenus au cours des dernières années avaient déjà attiré l’attention des médias, des décideurs et du grand public, a pris depuis un an une importance encore plus grande suite à l’arrivée de cet agent conversationnel. […]

Face à ces espoirs et à ces craintes, il me semble que toute réflexion sur l’intelligence artificielle gagnerait à s’appuyer sur une compréhension concrète de ce que sont les agents conversationnels comme ChatGPT, de la façon dont ils fonctionnent et, plus généralement, de l’état actuel des recherches et des technologies qui manipulent les données textuelles.

Collection

Le premier cours d’un nouveau professeur au Collège de France est sa leçon inaugurale.

Solennellement prononcée en présence de ses collègues et d’un large public, elle est pour lui l’occasion de situer ses travaux et son enseignement par rapport à ceux de ses prédécesseurs et aux développements les plus récents de la recherche.

Nombre de ces leçons inaugurales ont constitué, dans leur domaine et en leur temps, des événements marquants, voire retentissants. Elles s’adressent à un large public éclairé, soucieux de mieux comprendre les évolutions de la science et de la vie intellectuelle contemporaines. Publiées par le Collège de France sous forme de livrets depuis 1949, les leçons inaugurales ont fait l’objet pendant vingt ans d’une coédition avec Fayard (no 164 à 318). Depuis l’automne 2023, les livres savants, novateurs et prestigieux composant cette collection-phare de l’institution sont édités et commercialisés par les Éditions du Collège de France. Ils sont parallèlement diffusés sous forme numérique en accès ouvert freemium sur le portail OpenEdition Books.

Parution le 11 avril 2024
Apprendre les langues aux machines
Benoît Sagot

https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/cours/apprendre-les-langues-aux-machines/representer-les-unites-textuellesf

  • Bibliographie
  • Chercheurs
  • Langage
  • Technologies
  • ChatGPT
  • Intelligence artificielle
    An@é

    Apprendre les langues aux machines

    1 mois ago
    Comment a-t-on fait parler les machines ? Une introduction à l’intelligence artificielle à travers l’une de ses disciplines fondatrices.

    À l’automne 2022, le lancement de ChatGPT a installé l’intelligence artificielle au coeur de l’actualité. Chacun a pu s’emparer de cet agent conversationnel et prendre la mesure de sa puissance, mais son fonctionnement est resté pour beaucoup mystérieux. Cette leçon inaugurale lève le voile sur un domaine de recherche auquel il doit son existence, le traitement automatique des langues, ou TAL.

    Pas à pas, l’auteur nous conduit à travers l’histoire du TAL afin de dégager les enjeux actuels de cette discipline aussi ancienne que l’informatique et qui s’efforce d’apprendre les langues aux machines. Comment en est-on arrivé à l’apprentissage automatique, aux réseaux de neurones et aux modèles génératifs ? Quels aspects éthiques requièrent notre vigilance face à l’accélération de la recherche et de l’innovation ? En fin de compte, ChatGPT est-il vraiment une révolution ?

    Biographie

    Spécialiste du traitement automatique des langues, Benoît Sagot est directeur de recherche à Inria et titulaire d’une chaire à l’institut PRAIRIE (Paris Artificial Intelligence Research Institute). Il est professeur invité sur la chaire annuelle Informatique et sciences numériques du Collège de France, créée en partenariat avec Inria.

    Sommaire

    Traitement automatique des langues (TAL) • Les débuts du TAL • Approches symboliques • Approches par apprentissage automatique • Approches neuronales et apprentissage profond • Modèles génératifs et conversationnels • Limites et enjeux des grands modèles de langue • La quatrième révolution de l’accès à l’information

    Extraits

    Dès son ouverture au public, ChatGPT a vu son nombre d’utilisateurs croître à une vitesse sans précédent : un million d’utilisateurs en cinq jours, cent millions en deux mois, un milliard et demi en dix mois. L’intelligence artificielle, dont les progrès rapides obtenus au cours des dernières années avaient déjà attiré l’attention des médias, des décideurs et du grand public, a pris depuis un an une importance encore plus grande suite à l’arrivée de cet agent conversationnel. […]

    Face à ces espoirs et à ces craintes, il me semble que toute réflexion sur l’intelligence artificielle gagnerait à s’appuyer sur une compréhension concrète de ce que sont les agents conversationnels comme ChatGPT, de la façon dont ils fonctionnent et, plus généralement, de l’état actuel des recherches et des technologies qui manipulent les données textuelles.

    Collection

    Le premier cours d’un nouveau professeur au Collège de France est sa leçon inaugurale. Solennellement prononcée en présence de ses collègues et d’un large public, elle est pour lui l’occasion de situer ses travaux et son enseignement par rapport à ceux de ses prédécesseurs et aux développements les plus récents de la recherche. Nombre de ces leçons inaugurales ont constitué, dans leur domaine et en leur temps, des événements marquants, voire retentissants. Elles s’adressent à un large public éclairé, soucieux de mieux comprendre les évolutions de la science et de la vie intellectuelle contemporaines. Publiées par le Collège de France sous forme de livrets depuis 1949, les leçons inaugurales ont fait l’objet pendant vingt ans d’une coédition avec Fayard (no 164 à 318). Depuis l’automne 2023, les livres savants, novateurs et prestigieux composant cette collection-phare de l’institution sont édités et commercialisés par les Éditions du Collège de France. Ils sont parallèlement diffusés sous forme numérique en accès ouvert freemium sur le portail OpenEdition Books.

    Parution le 11 avril 2024
    Apprendre les langues aux machines
    Benoît Sagot

    An@é

    Rencontre culture numérique : Education aux médias et à l'information (EMI) & Intelligence artificielle (IA)

    1 mois ago
    Dans notre société transformée par les éco-systèmes numériques et bouleversée par des crises qui contribuent à générer une propagation sans…

    Cette rencontre co-organisée par le ministère de la Culture (Délégation générale à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle) et Universcience dans le cadre du Printemps de l'esprit critique a abordé ces enjeux.

    Voici les restitutions de la rencontre Matin ¤ Discours d'ouverture (9h45 - 10h)
    • Sophie BiechelerDirectrice déléguée aux relations internationales, institutionnelles et internationales d'Universcience
    • Noël CorbinDélégué général à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle du ministère de la Culture

     

    ¤ Session "Production et diffusion de l'information : impacts positifs et négatifs de l'IA" (10h - 12h30)

    Comment l'IA modifie ou bouleverse le travail des journalistes et des médias ? Quels nouveaux enjeux et défis porte-elle dans la sphère médiatique et plus largement dans notre société ? Cette session propose quatre approches d'acteurs de l'information investis sur ce sujet.

    Animation : Jean-Gabriel Minel, Chargé de mission pour les industries culturelles et créatives à la Direction générale des médias et des industries culturelles du ministère de la Culture.


    - Radio France

    Estelle Cognacq, Directrice adjointe de Franceinfo, chargée du numérique, et directrice de l'agence Radio France

    Les apports de l'IA au travail journalistique & les questions déontologiques posées par l'IA
    https://www.radiofrance.com/radio-france-et-linformation
    https://www.youtube.com/watch?v=C3L_aEy58o4


    - Agence France Presse (AFP)

    Juliette Mansour & Alexis Orsini, Journalistes fact-checkers au sein du service AFP Factuel
    La lutte contre la désinformation à l'ère de l'IA
    https://factuel.afp.com
    https://factuel.afp.com/doc.afp.com.33BR6P7
    https://www.youtube.com/playlist?list=PLAo5j5U8Vm-unb62vXAKaStKUQdA1qPKC
    Brochure AFP Investigation numérique
    Présentation AFP


    Reporters Sans Frontières (RSF)

    Vincent Berthier, Responsable du desk technologies de RSF
    Le projet Spinoza : un outil d'IA pour les journalistes & la charte de Paris sur l'IA et le journalisme
    https://rsf.org/fr/projet-spinoza-rsf-et-l-alliance-de-la-presse-d-information-generale-partenaires-pour-developper
    https://rsf.org/fr/rsf-et-16-organisations-partenaires-presentent-la-charte-de-paris-sur-l-ia-et-le-journalisme
    Charte de paris sur l'IA et le journalisme


    Thomas HuchonJournaliste, réalisateur, auteur, formateur en EMI)

    Le journaliste qui lutte contre le fake avec un double avatar fabriqué en IA
    https://www.instagram.com/antifakenewsai
    Vidéo Thomas Huchon

     

    Après-midi

    ¤ Session "Algorithmes, données & IA" : approches pédagogiques (14h-17h)

    L'éducation aux médias et à l'information et l'éducation au numérique sont désormais indissociables. La prise en compte de l'IA dans la littératie numérique et médiatique s'inscrit dans la continuité directe de la littératie des données et de la littératie des algorithmes, qui se révèlent complexes. Cette session propose cinq approches d'acteurs investis dans des actions d'acculturation et de formation au numérique et à l'EMI.
    Animation : Matteo Merzagora, Directeur de la médiation scientifique et de l'éducation à Universcience

    - Quai des savoirs (Toulouse)

    Laurent Chicoineau, Directeur
    Exposition "IA Double Je", jeu "Drôles d'histoires d'IA" et dispositifs de médiation sur l'IA
    https://quaidessavoirs.toulouse-metropole.fr
    Dossier de presse Exposition IA Double Je
    Guide pédagogique Exposition IA Double Je
    Présentation Quai des savoirs


    - Espace Mendès France (Poitiers)

    Patrick Treguer, Responsable du Lieu Multiple / Espace MendÚs France
    PREAC IA et création & actions de médiation sur l'IA vers le grand public et des publics en situation de handicap
    https://emf.fr
    Présentation Espace Mendès France


    - Class'Code (Nantes)

    Bastien Masse, Directeur général Class'Code, Chef de projet Chaire Unesco RELIA
    MOOC IAI & Manuel ouvert IA pour les enseignants du projet EU AI4T
    https://www.class-code.fr
    https://www.fun-mooc.fr/fr/cours/lintelligence-artificielle-avec-intelligence
    https://www.ai4t.eu/textbook
    Présentation Class'Code


    - Fréquence Ecoles (Lyon)

    Dorie Bruyas, Directrice
    Médiation aux IA lors de la manifestation Super demain & littératie des données
    https://www.frequence-ecoles.org
    https://www.superdemain.fr
    https://datalireladata.com
    https://www.laressourcerie.cool
    Présentation Fréquence Ecoles
    Vidéo Fréquence Ecoles


    - Savoir Devenir (Paris)

    Divina Frau Meigs, Présidente
    Projet Algowatch & Rapport "L'autonomisation des utilisateurs grâce aux réponses apportées par l'EMI à l'évolution de l'IAG" pour l'Unesco
    https://savoirdevenir.net/algowatch
    https://algowatch.eu
    https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000388547_fre
    Document L'algo-littératie pour tous
    Note UNESCO EMI & IA
    Présentation Savoir Devenir

     


    Coordination de la programmation et de l'organisation :

    Jean-Christophe Théobalt / Ministère de la culture & Valentin Caron / Universcience

    Article publié sur le site  : Rencontres numériques (rencontres-numeriques.org)

    https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Education-aux-medias-et-a-l-information

    • Acteurs de leducation
    • Culture
    • Culture numérique
    • Ecosystème éducatif
    • Culture et numérique
    • Education aux médias
      An@é

      Clamart : La maison-atelier de Jean Arp et Sophie Taeuber

      1 mois 1 semaine ago
      La maison-atelier de Jean Arp et Sophie Taeuber-Arp à Clamart a été un lieu de vie et de création, des…L’art est au cœur de la vie quotidienne

      Sophie Taeuber-Arp (1889-1943) et Jean Arp (1886-1966) ont créé avec des influences réciproques et réalisé des œuvres communes. Les plans de cette maison au volume compact ont été dessinés par Sophie Taeuber. Formée aux arts appliqués, cette femme artiste est restée longtemps méconnue malgré le soutien de Jean Arp pour faire reconnaître son talent protéiforme. Le premier espace en rez-de-jardin rend compte de l’histoire de la maison et de la vie du couple, pionnier du Dadaïsme et de l’Art concret.

      Le terrain est acheté en 1926. Sophie Taeuber et Jean Arp avec Theo van Doesburg (1883-1931) viennent de rénover le Café de l’Aubette à Strasbourg. Les travaux commencent en 1927 et s’achèvent en 1929 ; le couple a près de quarante ans. Un geste artistique se manifeste dans les plans et coupes, la distribution des pièces pourrait être retranscrite sur gouache avec un jeu de couleurs. Pour Sophie Taeuber, l’art est au cœur de la vie quotidienne et permet d’élever l’intellect, d’améliorer ses créations. Dans l’ancienne cuisine, le mobilier modulable et minimaliste a un rôle fonctionnel, de simples caissons sont combinés et deviennent des étagères. A l’étage, un bureau réalisé par Sophie Taeuber est recouvert d’une laque automobile, pour plus de résistance.

      De nombreuses photographies en noir et blanc prises dans le jardin montrent des artistes de l’avant-garde de l’entre-deux-guerres (Tristan Tzara, Max Ernst…).

      Les différentes pièces de la maison sont superposées en hauteur, l’ouverture de l’escalier favorise la circulation entre les sphères de la vie quotidienne et de la création. Arp et Taeuber avaient leur propre atelier, le parcours restitue les espaces occupés initialement. Au premier niveau consacré à Arp, le maître-mot est la « constellation ». L’artiste multiplie les idées et assemble des formes. Il crée par essais et puise dans son catalogue d’éléments découpés.

      Des motifs récurrents évoluent par déclinaisons comme le thème du nombril de la période Dada appliqué pour des œuvres ou médiums (sculptures, tapisseries, dessins, collages, papiers déchirés, poèmes…). Trois sculptures en résonance montrent comment Arp revisite ses formes : Entité ailée (1961) et Pointé vers les nuages (1962) font éclore Torse enjoué (1965) – œuvre également exposée dans le jardin des sculptures qui mène aux ateliers de plâtres, au cœur de la création foisonnante d’Arp.

      Une monographie inédite d’Arp par Taeuber

      L’espace de Sophie Taeuber est introduit par la tapisserie Porte d’Oiseaux (1960) d’Arp. L’artiste est décédée prématurément en 1943, alors que le couple s’est réfugié à Zurich. Elle a été asphyxiée par les émanations toxiques d’un poêle. Au début de la Seconde Guerre mondiale, le couple s’est d’abord installé dans le Sud de la France, en zone libre. Le contexte n’était pas favorable pour les artistes de « l’art dégénéré ». La maison n’a jamais été visitée. Une dame passait faire le ménage et tous les jours ses deux fils venaient prendre un bain – la gestapo se basait sur l’absence de factures pour contrôler des maisons. Il y a une dizaine d’années pendant les Journées du Patrimoine, un monsieur très âgé s’est présenté, il était l’un des deux garçons et connaissait parfaitement cette maison devenue musée et centre de recherche. Il a rappelé à l’équipe de la Fondation Arp comment étaient distribuées les pièces, l’état du jardin - toujours rangé pour ne pas attirer l’attention des Occupants.

      Le mouvement dans le travail de Sophie Taeuber est à repérer avec l’enchevêtrement de lignes, des jeux de diagonales, des contrastes de couleurs. Elle a travaillé le textile, a fait de la décoration et conçu des marionnettes, elle a été enseignante, danseuse et peintre.

      Le dernier étage correspond à la chambre. Sont évoquées les œuvres nées de leurs influences et celles attribuées au couple comme Jalon (1938) en bois tourné. Dans une vitrine, la maquette d’une monographie inédite d’Arp par Taeuber est composée de treize dessins d’Arp. D’autres livres ont des couvertures peintes et contiennent des dédicaces. Dans une continuité en miroir, les citations des deux artistes semblent se répondre.

      Fatma Alilate

      Exposition Esprit d’atelier, Arp et Taeuber, vivre et créer
      La maison-atelier de Jean Arp et Sophie Taeuber-Arp
      Commissaires : Mirela Ionesco, Chiara Jaeger, Sébastien Tardy
      Jusqu’au 24 novembre 2024

      Vue de l'exposition. Photo Sébastien Tardy, droits Fondation Arp
      Sophie Taeuber-Arp. Carnet d'esquisses, 1939-1940, crayon et crayon de couleur sur papier. Photo Jean-Paul Pichon, droits Fondation Arp
      Vue de la Fondation Arp. Photo Sébastien Tardy, droits Fondation Arp

      • Art
      • Culture
        Fatma Alilate

        La perception du numérique en pédagogie universitaire aujourd’hui, entre transformations et permanences : résultats d’une enquête à l’Université de Strasbourg

        1 mois 1 semaine ago
        Les années de (dis)continuité pédagogique ont profondément bouleversé les pratiques d’enseignement et d’apprentissage universitaires (Caron, 2021). Enseignants et étudiants ont…

        Notre questionnement porte sur la perception qu’ont les enseignants du supérieur français de leur activité d’enseignement en lien avec l’usage des outils numériques, dans le contexte de formation à distance contrainte. Nous étudions la manière dont l’usage massif et contraint du numérique pendant les années 2020 et 2021 a pu modifier la perception que les enseignants ont de leur activité professionnelle, de la relation pédagogique, de leurs pratiques et compétences pédagogiques, en particulier celles liées au numérique.

        À partir d’une étude menée auprès des enseignants et enseignants-chercheurs de l’Université de Strasbourg en France, nous analysons le ressenti des 418 répondants à une enquête portant sur leur expérience d’enseignement durant les deux périodes d’enseignement en ligne contraint de 2020 et 2021.

        Nous proposons dans un premier temps une synthèse des travaux portant sur la transformation des pratiques pédagogiques pendant la pandémie. Ces éléments issus de la recherche scientifique éclairent l’analyse des résultats de l’étude que nous présentons ensuite et alimentent notre discussion finale sur les perceptions des enseignants de leur expérience d’enseignement à distance contraint et des transformations vécues et envisagées.

        De l’accès aux outils numériques pour enseigner et apprendre au bouleversement pédagogique

        En France, les résultats d’études sur les pratiques pédagogiques et le vécu enseignant des deux années de continuité pédagogique commencent à être publiés.

        Ils nous apportent une meilleure connaissance et compréhension de la période. Cette littérature est encore souvent issue d’études de cas, mais quelques écrits témoignent d’une mise en perspective intéressante des enjeux de l’enseignement supérieur, du numérique et des bouleversements et transformations opérés ou à venir. Ils nous offrent des éléments sur « comment les établissements d’enseignement supérieur et les acteurs qui y évoluent se saisissent des enjeux qui ont émergé au cours de ces mois de (dis)continuité pédagogique, mais également des pistes de transformation qui ont été proposées, mises à l’essai voire intégrées tant par les étudiants que par les personnels administratifs et les professeurs » (Lison, 2021).

        Deux axes thématiques traités dans les publications scientifiques nous intéressent plus particulièrement : l’accès aux usages du numérique et les compétences dans ce domaine ; le bouleversement des pratiques pédagogiques et les enjeux de l’ingénierie pédagogique.

        La fracture numérique

        La mise à distance brutale des enseignements en mars 2020, sans anticipation possible, a posé comme première difficulté l’accès aux équipements et outils numériques pour enseigner et apprendre (Association des vice-présidents numériques et Simone et les Robots, 2022). Ce phénomène a ravivé les débats sur la fracture numérique globale alors que celle-ci ne semblait plus être un sujet prioritaire. Cette fracture numérique, l’inégalité d’accès aux réseaux, aux équipements associée aux écarts de pratiques et de savoir-faire numériques (Boullier, 2016), était pourtant encore bien réelle en 2019.

        Concernant la fracture dite de premier degré, c’est-à-dire l’accès aux équipements et aux outils, notons qu’en 2019 si 83 % des ménages possèdent un ordinateur et 96 % un téléphone portable, des inégalités persistent quant à l’équipement électronique selon le niveau de vie. En 2019, parmi les 10 % des ménages les plus modestes, 68 % disposent d’un ordinateur et 75 % d’un accès à Internet, contre respectivement 95 % et 96 % des 10 % des ménages les plus aisés (INSEE, 2021). La fracture numérique de second degré (Hargittai, 2002) concerne plus précisément le manque de compétences numériques permettant une utilisation efficace des équipements informatiques, des logiciels et des informations. En 2019 toujours, 16 % de la population française souffrait d’illectronisme et 47 % manquaient d’au moins une compétence numérique : l’usage de logiciels pour 44 %, devant la recherche d’information pour 24 %, la résolution de problèmes pour 22 % et la communication pour 21 % (INSEE, 2019).

        C’est dans un tel contexte général d’accès inégal aux outils numériques que s’est opéré le basculement vers le tout distanciel de la formation pour les élèves, les étudiants et les enseignants. Les données disponibles (Association des vice-présidents numériques et Simone et les Robots, 2022) sur la précarité numérique des étudiants évaluent à 1,5 % d’étudiants qui ne disposaient pas d’ordinateur en 2020 et à 2 % d’étudiants en difficulté de connexion en 2020 (pour respectivement 0,7 % et 0,3 % des effectifs en 2021). Nous ne disposons pas de données générales exploitables pour notre sujet sur l’équipement des enseignants du supérieur français. Nous savons cependant que les universités ont engagé des fonds importants parfois aidés (notamment sur appels à projet comme le PIA Hybridation (1)) pour équiper leurs étudiants, les enseignants mais aussi les locaux en matériel et logiciels (Association des vice-présidents numériques et Simone et les Robots, 2022).

        Le bouleversement des pratiques d’enseignement

        Si l’accès aux équipements et aux outils ainsi que la maîtrise des compétences numériques ont été un premier sujet de difficulté pour la mise à distance de la formation à partir de mars 2020, qu’en est-il des pratiques d’enseignement ?

        De nombreux auteurs se rejoignent pour affirmer que l’enseignement à distance au temps de la continuité pédagogique a relevé de l’urgence et de pratiques « individuelles de type artisanal » (Villiot-Leclercq, 2020), du « bricolage » (Caron, 2021). Ce bricolage se définit non pas « par son produit, mais par le mode de production : faire avec les moyens du bord, réutiliser, au besoin en les détournant de leur destination première » (Perrenoud, 1983).

        Pendant les deux années passées de pandémie, la formation a en effet plus souvent été délocalisée en ligne, au mieux transposée, c’est-à-dire modifiée à la marge pour l’adapter au nouveau contexte, et centrée essentiellement « sur des aspects très pragmatiques et opérationnels » (Villiot-Leclercq, 2020). Elle a été organisée et mise en œuvre à partir de lieux quasiment exclusivement privés, pour les enseignants comme pour les étudiants.

        La question de la qualité de la formation en ligne et de l’ingénierie pédagogique est donc un enjeu encore plus prégnant aujourd’hui (Peraya et Peltier, 2020 a, 2020b ; Villiot-Leclercq, 2020).

        La systématisation des usages du numérique pour enseigner lors des années de pandémie s’est le plus souvent révélée « déconnectée de l’innovation pédagogique » (Miras et Burrows, 2021), ou même simplement de l’adaptation ou de la transformation pédagogique. Assez rapidement, les experts et les chercheurs ont alerté sur la nécessité de penser la formation en ligne avec des approches pédagogiques adaptées, et souvent déjà éprouvées. Les services d’appui à la pédagogie ont déployé une forte énergie pour former et accompagner les acteurs, dans un premier temps pour l’usage des outils numériques pour enseigner et apprendre, puis pour concevoir et mettre en œuvre une ingénierie pédagogique pour l’enseignement à distance (Vidal, 2020) et enfin pour élaborer les évaluations à distance.

        Tenter de comprendre les transformations et permanences dans les perceptions du numérique en pédagogie universitaire aujourd’hui, après deux ans d’enseignement à distance contraint, ne peut par ailleurs s’affranchir des « questions de motivation et d’adhésion des individus au numérique éducatif » (Martin et al., 2021), antérieures à la période actuelle très particulière. Notre analyse des perceptions des acteurs doit également interroger les « idéologies didactiques » (Miras et Burrows, 2021) vis à vis de la pédagogie dans l’enseignement supérieur, de l’enseignement à distance et de l’innovation, ainsi que prendre en compte « l’impact du sentiment de compétence et des pratiques info-communicationnelles préexistantes dans un contexte de transformation accélérée de l’activité enseignante » (Martin et al., 2021).

        Problématique et hypothèse

        Les publications scientifiques sur la question de la formation à distance sont riches. Elles ne peuvent nous éclairer suffisamment sur le phénomène de la transposition en ligne forcée de la formation à partir de 2020. Les écrits sur cette période sont quant à eux encore peu nombreux. Aujourd’hui, où en sommes-nous ? Comment se positionnent les acteurs de la formation supérieure face aux outils numériques pour enseigner, à l’enseignement à distance, hybride ou comodal ? Quelles perceptions ont-ils de leur rôle et de leurs compétences ? Comment se projettent-ils dans l’avenir de la formation ?

        Notre hypothèse est que les enseignants du supérieur ont été en grande difficulté pour enseigner pendant les périodes de confinement total ou partiel mais en ont tiré des bénéfices en termes de pratiques pédagogiques et s’inscrivent dans une dynamique de transformation leur permettant de capitaliser sur leur expérience.

        Une enquête sur le ressenti de l’enseignement à distance contraint Méthodologie d’enquête

        Pour vérifier notre hypothèse, nous avons réalisé une enquête auprès des enseignants et des enseignants-chercheurs de l’université de Strasbourg, en France, au mois de juillet 2021.

        Cette enquête avait pour ambition d’interroger le ressenti des personnels enseignants après seize mois d’un usage intensif du numérique dans les enseignements. Elle portait sur trois axes, qui ont été déclinés en trente-six questions : dans un premier temps, le bilan qu’ils pouvaient dresser de la période d’enseignement à distance contraint vécue depuis mars 2020 ; dans un second temps, la manière dont ces acteurs envisageaient l’avenir de la formation universitaire et leur mission d’enseignement ; enfin leurs besoins pour enseigner dans l’avenir. Nous avons fixé deux échelles, correspondant aux deux périodes de mise à distance obligatoire de la formation dans les universités françaises : l’échelle 1 pour la période comprise entre mars et août 2020 et l’échelle 2 pour celle courant de septembre 2020 à juillet 2021.

        L’enquête en ligne administrée aux 2 814 enseignants et enseignants-chercheurs (titulaires et contractuels) de l’Université de Strasbourg a permis de récolter 418 questionnaires complets exploitables. Parmi les répondants, près de 8 sur 10 (79 %) se sont singularisés en déclarant avoir difficilement ou très difficilement vécu la période de confinement et le basculement vers des enseignements dématérialisés. Ce sous-groupe se différencie de l’ensemble de l’échantillon sur plusieurs points.

        Caractéristiques de la population étudiée

        Lorsque l’on prend en compte dans un premier temps les caractéristiques individuelles des répondants (tableau 1), les répondants se déclarant en difficulté enseignaient davantage en master (écart de 11 points : 78 % en difficulté contre 61 % sans difficultés particulières), en licence (+5 pts) et dans une moindre mesure en doctorat (+4 pts), moins souvent en DUT/BUT (-3 pts). Ils sont plus anciens dans la carrière (+9 pts pour une ancienneté supérieure à 20 ans), plus souvent des femmes (+8 pts), des enseignants-chercheurs titulaires ou ATER (+9 pts) ou des enseignants du second degré (+3 pts), et moins fréquemment des chargés d’enseignement vacataires (-8 pts).

        Tableau 1. Caractéristiques individuelles

         

        Expérience d’enseignement depuis 2020 difficile

        Expérience d’enseignement depuis 2020 sans difficulté

        Total

        À quels niveaux d’enseignement intervenez-vous ? [DUT/BUT]

        12 %

        15 %

        13 %

        À quels niveaux d’enseignement intervenez-vous ? [Licence]

        75 %

        70 %

        74 %

        À quels niveaux d’enseignement intervenez-vous ? [Master]*

        72 %

        61 %

        69 %

        À quels niveaux d’enseignement intervenez-vous ? [Doctorat]

        22 %

        18 %

        21 %

        À quels niveaux d’enseignement intervenez-vous ? [Diplôme d’école]

        11 %

        9 %

        11 %

        Ancienneté : - de 2 ans

        9 %

        14 %

        10 %

        Ancienneté : Entre 3 et 10 ans

        25 %

        30 %

        26 %

        Ancienneté : Entre 11 et 20 ans

        27 %

        27 %

        27 %

        Ancienneté : Plus de 20 ans

        31 %

        22 %

        29 %

        Enseignant-chercheur/ATER*

        61 %

        52 %

        59 %

        Enseignant du second degré*

        12 %

        9 %

        12 %

        Chargé d’enseignement vacataire/moniteur*

        11 %

        19 %

        13 %

        Femme

        38 %

        30 %

        36 %

        * Significatif au seuil de 0,1 ; ** Significatif au seuil de 0,01 ; *** Significatif au seuil de 0,001.

        Liens entre difficultés vécues et ressentis de l’activité d’enseignement en 2020 et 2021. Résultats La charge de travail

        Lorsqu’on analyse dans un second temps en détail l’impact du basculement en distanciel, les écarts quant à la charge de travail sont très prégnants (tableau 2). Les contraintes ont été logiquement plus fortes pour les répondants déclarant le plus leurs difficultés, qui expriment des problèmes d’abord liés à la maîtrise des outils de l’enseignement à distance et à la résolution des problèmes techniques matériels (+40 pts), à la production des ressources pédagogiques dématérialisées (+30 pts), à la préparation et à la mise en œuvre des nouvelles modalités d’évaluation, ainsi qu’au suivi des étudiants (+27 pts) et plus largement à la préparation des cours (+21 pts), à l’organisation des modalités partagées d’enseignement avec les collègues (+19 pts) et dans une moindre mesure à l’accès à la formation (+17 pts).

        Tableau 2. La charge de travail pendant cette période a été beaucoup plus importante pour…

         

        Expérience d’enseignement depuis 2020 difficile

        Expérience d’enseignement depuis 2020 sans difficulté

        Total

        Préparer vos cours***

        38 %

        17 %

        34 %

        Suivre et accompagner les étudiants***

        41 %

        14 %

        35 %

        Préparer et mettre en place les évaluations***

        42 %

        15 %

        36 %

        Organiser les modalités d’enseignement avec vos collègues***

        24 %

        5 %

        20 %

        Maîtriser les outils, résoudre les problèmes techniques***

        51 %

        11 %

        43 %

        Produire des ressources pédagogiques (vidéo et autres)***

        52 %

        22 %

        46 %

        Vous former***

        19 %

        2 %

        16 %

        * Significatif au seuil de 0,1 ; ** Significatif au seuil de 0,01 ; *** Significatif au seuil de 0,001.

        Les conditions de travail et l’équipement

        Une focale sur les conditions de travail (tableau 3) montre combien le confinement a détérioré l’équilibre à l’intérieur de l’espace domestique, lieu essentiel de l’exercice professionnel pendant la période observée : les répondants se déclarant en difficulté indiquent plus fréquemment une tension en début de période de basculement, liée à la présence d’enfants à la maison (+12 pts en mars-août et seulement +4 pts en septembre) , à un espace de travail personnel plus souvent inadapté au distanciel, à une contrainte matérielle qui persiste chez les répondants en difficulté (+19 pts et +16 pts en septembre), à un manque de soutien relatif de la composante de rattachement (+15 pts et +13 pts). Les signaux associés à l’anxiété sont plus souvent cités (+14 pts et + 12 pts) tout comme ceux liés à un sentiment chronique d’isolement professionnel qui augmente même sur l’ensemble de la période (+12 pts et + 14 pts).

        Tableau 3. Qu’est-ce qui était difficile dans vos conditions de travail ?

         

        Expérience d’enseignement depuis 2020 difficile

        Expérience d’enseignement depuis 2020 sans difficulté

        Total

        Enfants à la maison [Échelle 1]***

        14 %

        2 %

        12 %

        Enfants à la maison [Échelle 2]

        6 %

        2 %

        6 %

        Espace de travail inadapté [Échelle 1]***

        26 %

        7 %

        22 %

        Espace de travail inadapté [Échelle 2]***

        21 %

        5 %

        17 %

        Anxiété [Échelle 1]***

        16 %

        2 %

        13 %

        Anxiété [Échelle 2]***

        14 %

        2 %

        12 %

        Isolement professionnel [Échelle 1]***

        18 %

        6 %

        16 %

        Isolement professionnel [Échelle 2]***

        19 %

        5 %

        16 %

        Manque de soutien de l’université ou de la composante [Échelle 1]***

        18 %

        3 %

        15 %

        Manque de soutien de l’université ou de la composante [Échelle 2]***

        15 %

        2 %

        12 %

        * Significatif au seuil de 0,1 ; ** Significatif au seuil de 0,01 ; *** Significatif au seuil de 0,001.

        Les répondants font le lien entre ces difficultés et la qualité de la relation pédagogique (tableau 4) : ceux déclarant le plus leurs difficultés considèrent ainsi plus fréquemment que le « matériel et des outils inadéquats » (+23 pts) et les conditions de travail inadaptées (+31 pts) rendaient l’enseignement et le suivi des étudiants problématiques (+55 pts).

        Tableau 4. Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées pour enseigner en ligne ou en mode dit « hybride » ?

         

        Expérience d’enseignement depuis 2020 difficile

        Expérience d’enseignement depuis 2020 sans difficulté

        Total

        Je n’avais pas le matériel ou les outils adéquats***

        32 %

        9 %

        27 %

        Je n’avais pas les conditions de travail adaptées***

        38 %

        7 %

        31 %

        L’enseignement et le suivi des étudiants étaient difficiles***

        82 %

        27 %

        71 %

        * Significatif au seuil de 0,1 ; ** Significatif au seuil de 0,01 ; *** Significatif au seuil de 0,001.

        L’analyse portant sur les conditions techniques et matérielles de réalisation de l’activité d’enseignement (tableau 5) permet de confirmer la singularité des enseignants ressentant le plus la difficulté en matière de manque de matériels : ordinateur (+8 pts puis +5 pts), équipements audio et vidéo (absence de casque et de micro) (+19 pts puis +11 pts), logiciels (+16 pts puis + 10 pts), mauvaise connexion, le tout lié au lieu géographique d’habitation (+10 pts, puis +7 pts).

        Tableau 5. Quels matériels ou outils vous ont manqué ? (mars-août ; septembre)

         

        Expérience d’enseignement depuis 2020 difficile

        Expérience d’enseignement depuis 2020 sans difficulté

        Total

        Ordinateur [Échelle 1]**

        10 %

        2 %

        8 %

        Ordinateur [Échelle 2]**

        6 %

        1 %

        5 %

        Équipement audio/vidéo [Échelle 1]***

        22 %

        3 %

        18 %

        Équipement audio/vidéo [Échelle 2]***

        13 %

        2 %

        11 %

        Logiciels [Échelle 1]***

        17 %

        1 %

        13 %

        Logiciels [Échelle 2]***

        10 %

        0 %

        8 %

        Connexion [Échelle 1]***

        12 %

        2 %

        10 %

        Connexion [Échelle 2]**

        10 %

        3 %

        9 %

        * Significatif au seuil de 0,1 ; ** Significatif au seuil de 0,01 ; *** Significatif au seuil de 0,001.

        La relation pédagogique

        Nous nous sommes ensuite plus particulièrement concentrés sur le vécu des enseignants et des enseignants-chercheurs pour ce qui a trait à leur mission d’enseignement et leurs compétences.

        Les interrogés se sont exprimés avec précision sur les difficultés qu’ils avaient rencontrées dans le cadre de la relation pédagogique (tableau 6). Ainsi, les répondants se considérant très en difficulté se sont distingués dans la mesure où ils ont indiqué plus fréquemment un manque d’interactions avec les étudiants (+47 pts d’écart en mars-août et en septembre). Ils ont eu le sentiment que les étudiants avaient du mal à apprendre sur l’ensemble de la période (+46 pts et +43 pts), qu’eux-mêmes parvenaient péniblement à les suivre dans leurs apprentissages et leur parcours d’études (+42 pts et +45 pts), que les étudiants étaient plus souvent absents ou en décrochage (un phénomène qui a progressé sur la période : +37 pts et +41 pts). On le voit, ces trois types de difficulté n’ont pas diminué avec le temps.

        La lourdeur et les difficultés de gestion dans les évaluations ont également plus souvent pénalisé les enseignants se déclarant en grande difficulté dans leur activité (+40 pts et +36 pts), sans évolution significative entre les deux périodes.

        L’argument du manque de temps revient par contre moins souvent en deuxième période : d’abord très marqué chez les répondants en difficulté (+39 pts), il a fortement régressé (+24 pts), ce qui illustre surtout la brutalité du basculement nécessitant une réorganisation et une rescénarisation des enseignements dans un laps de temps très contraint.

        Chez eux, le manque de consignes claires au départ (+22 pts) a également été moins souvent cité pour la deuxième période (+15 pts). Les problèmes techniques ont perduré (+33 pts et +32 pts), alors que la maîtrise personnelle des outils numériques s’est de son côté fortement améliorée (l’écart passant de +22 pts à +9 pts).

        Enfin, et dans une moindre mesure, le manque de coopération dans l’équipe pédagogique a été soulevé de façon égale sur les deux périodes (+11 pts et +10 pts).

        Tableau 6. Pour quelles raisons l’enseignement et le suivi des étudiants ont-ils été difficiles ?

         

        Expérience d’enseignement depuis 2020 difficile

        Expérience d’enseignement depuis 2020 sans difficulté

        Total

        Manque de temps pour repenser mes enseignements [Échelle 1]***

        54 %

        15 %

        46 %

        Manque de temps pour repenser mes enseignements [Échelle 2]***

        30 %

        6 %

        25 %

        Manque de maîtrise personnelle des outils numériques [Échelle 1]***

        31 %

        9 %

        26 %

        Manque de maîtrise personnelle des outils numériques [Échelle 2]***

        11 %

        2 %

        9 %

        Manque d’interaction avec les étudiants [Échelle 1]***

        65 %

        18 %

        55 %

        Manque d’interaction avec les étudiants [Échelle 2]***

        65 %

        18 %

        55 %

        Absentéisme et décrochage [Échelle 1]***

        46 %

        9 %

        38 %

        Absentéisme et décrochage [Échelle 2]***

        55 %

        14 %

        46 %

        Problèmes techniques [Échelle 1]***

        42 %

        9 %

        35 %

        Problèmes techniques [Échelle 2]***

        39 %

        7 %

        33 %

        Les étudiants ont eu plus de mal à apprendre [Échelle 1]***

        53 %

        7 %

        43 %

        Les étudiants ont eu plus de mal à apprendre [Échelle 2]***

        58 %

        15 %

        49 %

        Lourdeur et difficultés de suivi des étudiants [Échelle 1]***

        59 %

        17 %

        50 %

        Lourdeur et difficultés de suivi des étudiants [Échelle 2]***

        64 %

        19 %

        54 %

        Lourdeur et difficultés dans la gestion des évaluations [Échelle 1]***

        51 %

        11 %

        42 %

        Lourdeur et difficultés dans la gestion des évaluations [Échelle 2]***

        46 %

        10 %

        38 %

        Manque de consignes claires sur les modalités de formation/évaluation [Échelle 1]***

        29 %

        7 %

        24 %

        Manque de consignes claires sur les modalités de formation/évaluation [Échelle 2]***

        22 %

        7 %

        19 %

        Manque de coopération dans l’équipe pédagogique [Échelle 1]***

        14 %

        3 %

        12 %

        Manque de coopération dans l’équipe pédagogique [Échelle 2]***

        12 %

        2 %

        10 %

        * Significatif au seuil de 0,1 ; ** Significatif au seuil de 0,01 ; *** Significatif au seuil de 0,001.

        Compétences et pratiques

        Les enseignants qui disent avoir le moins souffert du basculement en distanciel sont légèrement surreprésentés parmi ceux qui avaient déjà développé une pratique pédagogique antérieure avec des outils numériques (+3 pts), associée à des ressources numériques (+3 pts) et ceux déjà engagés dans l’EAD (+3 pts) (tableau 7).

        Tableau 7. Quelles étaient vos pratiques numériques pour enseigner avant mars 2020 ?

         

        Expérience d’enseignement depuis 2020 difficile

        Expérience d’enseignement depuis 2020 sans difficulté

        Total

        Je n’utilisais quasiment pas d’outils numériques

        11 %

        11 %

        11 %

        J’utilisais des outils numériques simples comme le diaporama vidéoprojeté, etc.***

        71 %

        55 %

        67 %

        Je mettais en place des activités dans lesquelles les étudiants utilisaient des outils numériques (quiz)

        32 %

        35 %

        32 %

        Je créais des ressources pédagogiques numériques (vidéos, module d’auto-formation, etc.)

        17 %

        20 %

        18 %

        J’assurais des enseignements à distance

        13 %

        16 %

        13 %

        * Significatif au seuil de 0,1 ; ** Significatif au seuil de 0,01 ; *** Significatif au seuil de 0,001.

        En ce qui concerne les besoins en compétences numériques au moment du basculement, ceux-ci sont rapidement comblés (tableau 8) : le niveau faible passant chez ceux exprimant le plus leur difficulté de 19 % (écart de 9 pts) à 5 % (+5 pts) et le niveau bon de 27 % (-7 pts) à 41 % (-2 pts). Cependant seuls 33 % des répondants déclarent que l’expérience vécue les a amenés à changer durablement leurs méthodes d’enseignement (écart négatif de 32 pts par rapport aux répondants sans difficulté).

        Tableau 8. Comment évaluez-vous vos compétences numériques pour enseigner ?

         

        Expérience d’enseignement depuis 2020 difficile

        Expérience d’enseignement depuis 2020 sans difficulté

        Total

        Très bonnes [Échelle 1]**

        10 %

        19 %

        12 %

        Très bonnes [Échelle 2]***

        16 %

        34 %

        20 %

        Bonnes [Échelle 1]

        27 %

        34 %

        28 %

        Bonnes [Échelle 2]

        41 %

        43 %

        41 %

        Correctes [Échelle 1]

        36 %

        30 %

        34 %

        Correctes [Échelle 2]***

        30 %

        14 %

        26 %

        Faibles [Échelle 1]**

        19 %

        10 %

        17 %

        Faibles [Échelle 2]**

        5 %

        0 %

        4 %

        * Significatif au seuil de 0,1 ; ** Significatif au seuil de 0,01 ; *** Significatif au seuil de 0,001.

        Ce sont les enseignants qui selon leurs réponses semblent avoir le moins souffert du basculement en distanciel qui, plus fréquemment que les autres, ont pu développer de nouvelles méthodes et compétences, en lien avec les contenus (+9 pts) et les méthodes d’enseignement (+12 pts), les ressources et les supports pédagogiques (+8 pts), et repenser leurs modalités d’accompagnement étudiant (+7 pts). Ils ont également renforcé leur réseau relationnel auprès des collègues (+11 pts), leurs compétences pédagogiques (+17 pts) et, dans une moindre mesure, numériques (+5 pts) (tableau 9).

        Tableau 9. Avez-vous développé de nouveaux outils, méthodes, compétences ?

         

        Expérience d’enseignement depuis 2020 difficile

        Expérience d’enseignement depuis 2020 sans difficulté

        Total

        Quels outils, méthodes ou compétences avez-vous développés ? [Des contenus d’enseignement]*

        36 %

        45 %

        38 %

        Quels outils, méthodes ou compétences avez-vous développés ? [Des méthodes d’enseignement]**

        47 %

        59 %

        50 %

        Quels outils, méthodes ou compétences avez-vous développés ? [Des ressources/supports pédagogiques]

        58 %

        66 %

        60 %

        Quels outils, méthodes ou compétences avez-vous développés ? [Des modalités d’accompagnement des étudiants]

        24 %

        31 %

        25 %

        Quels outils, méthodes ou compétences avez-vous développés ? [Un renforcement de votre réseau de collègues]***

        8 %

        19 %

        10 %

        Quels outils, méthodes ou compétences avez-vous développés ? [Des compétences pédagogiques]***

        23 %

        40 %

        26 %

        Quels outils, méthodes ou compétences avez-vous développés ? [Des compétences numériques]

        53 %

        58 %

        54 %

        * Significatif au seuil de 0,1 ; ** Significatif au seuil de 0,01 ; *** Significatif au seuil de 0,001.

        Interrogés sur l’avenir de leurs pratiques, 36 % de nos répondants témoignant de leurs difficultés, affirment que l’expérience vécue les amènera à changer durablement leurs méthodes d’enseignement (contre 41 % pour l’ensemble). Ils expriment principalement une volonté d’augmenter l’usage du numérique, même en présentiel ; la transformation de leurs pratiques pédagogiques ; le développement de la production et de l’usage des ressources numériques. Pour ceux qui n’envisagent pas de faire évoluer leurs méthodes pédagogiques, le premier argument est que celles-ci leur conviennent (67 %). Seulement 17 % des répondants en difficulté souhaitent d’ailleurs bénéficier d’une formation pédagogique (16 % pour l’ensemble des répondants) et 26 % d’une formation aux outils numériques (28 % pour l’ensemble des répondants).

        La (dis)continuité pédagogique : une crise sans perspectives ? Discussion

        Sans grande surprise, nous vérifions notre hypothèse sur la difficulté ressentie par les enseignants du supérieur pour enseigner pendant la période de continuité pédagogique.

        Ce sentiment est largement partagé, avec peu de différences selon les profils des répondants ou les contextes dans lesquels ils exercent. Il est tout de même surprenant que les difficultés ressenties soient plus importantes en master qu’en licence même si cet écart est peu marqué. La gestion des grandes cohortes du premier cycle ne semble donc pas avoir été déterminante, peut-être parce que l’interaction y est moins forte et l’enseignement plus transmissif, même en présentiel. Les publications scientifiques existantes ne nous permettent pas d’éclairer ce constat car la plupart d’entre elles portent sur des niveaux plus avancés ou des cohortes particulières.

        Les éléments les plus saillants qui témoignent de la difficulté à enseigner pendant nos deux périodes d’observation (mars à août 2020 et septembre 2020 à juillet 2021) sont liés aux conditions de travail et à la fracture numérique de premier et de second degrés (Hargittai, 2002). Ces résultats corroborent les enquêtes existantes, plus souvent diligentées à l’occasion de la première période de confinement (Association des vice-présidents numériques et Simone et les Robots, 2022 ; Genevois et al., 2020 ; Martin et al., 2021 ; ministère de l’Éducation nationale de la Jeunesse et des Sports, 2020 ; ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, 2021). Nous avons pu constater que la situation s’est améliorée entre les deux périodes.

        Concernant la fracture de premier degré, l’accès aux équipements et outils, les universités ont en effet fortement investi dans les réseaux et les outils (visioconférence par exemple), ainsi que dans l’équipement à destination des enseignants (Association des vice-présidents numériques et Simone et les Robots, 2022).

        Pour ce qui est de la fracture numérique de second degré, qui désigne la maîtrise des outils permettant une utilisation efficiente de ceux-ci, nos répondants soulignent également le développement de leurs compétences dans ce domaine. Le point de tension porte essentiellement sur le rapport entre le numérique et la conception de l’enseignement et de la pédagogie que défendent les enseignants. Notre étude montre ainsi une vision négative de l’usage du numérique en pédagogie à la suite de la période d’enseignement à distance contraint. Les mots employés sont forts. Certains répondants qualifient par exemple l’enseignement à distance de « pis-aller qui met de côté la relation pédagogique et le rapport humain », voire même « d’effondrement pédagogique, intellectuel et moral », ou de « pédagogie mutilée ».

        Et l’avenir ? Nous ne vérifions que très partiellement notre hypothèse qui était que, malgré la difficulté vécue pendant la période de (dis)continuité pédagogique, les enseignants ont tiré des bénéfices en termes de pratiques pédagogiques et s’inscrivent dans une dynamique de transformation leur permettant de capitaliser sur leur expérience.

        Les réponses aux questions ouvertes, nombreuses et développées, nous apportent également des informations intéressantes sur les perceptions des répondants et en particulier sur les raisons invoquées pour ne pas changer les pratiques pédagogiques dans le futur.

        En effet, tout d’abord, leurs méthodes pédagogiques actuelles leur conviennent et ils ne souhaitent pas bénéficier d’une formation pédagogique. Les commentaires rédigés par les personnes ayant répondu à notre enquête sont par ailleurs souvent critiques vis-à-vis de la formation en ligne estimant par exemple qu’il « ne faudrait pas laisser croire que l’acquisition des nouvelles compétences numériques, que ce soit par les étudiants ou par les enseignants, ait une quelconque vertu » ou affirmant que leur « métier n’est pas d’enseigner derrière un écran ».

        En ce sens, même si la population enquêtée était en partie la même, nos résultats ne rejoignent pas ceux d’Audran, Kaqinari, Kern, et Makarova (2021, p. 10) qui font le constat que « le basculement de l’enseignement traditionnel à l’enseignement en ligne a modifié le rapport que les enseignants entretiennent avec les moyens numériques pédagogiques et a peut-être levé quelques préjugés négatifs à cette occasion ». Ils ne permettent pas non plus de prédire que cette crise majeure sera « source de transformations positives » (Lison, 2021).

        L’opportunité de transformation des pratiques pédagogiques appuyées sur les outils numériques ne semble donc pas motiver les répondants à notre enquête, ni dans leur bilan, ni même sur leur projection dans l’avenir.

        Les textes des réponses aux questions ouvertes témoignent d’opinions très tranchées sur ce sujet également, refusant souvent toute capitalisation sur l’expérience de la distance en formation. Ainsi un répondant déclare que « cette expérience d’enseignement à distance ne [lui] a pas montré de pratiques pédagogiques qu’[il] puisse considérer meilleures à celles d’avant ».

        Nous percevons ainsi une tension, un clivage même, entre la volonté institutionnelle de capitaliser sur les pratiques mises en œuvre pendant la crise et le ressenti exprimé à l’occasion de notre enquête. En dehors du contexte difficile d’exercice du métier d’enseignant et d’enseignant-chercheur pendant la pandémie de Covid-19, qui certes explique grandement cette conception de l’enseignement à distance, c’est aussi la crainte d’une industrialisation massive et forcée de la formation, même si « elle n’est pas nécessairement le synonyme de standardisation » (Peraya, 2020c), qui explique les résistances voire l’opposition au développement des pratiques numériques pour enseigner après la crise sanitaire.

        Nos résultats nous interpellent ainsi quant aux bénéfices espérés de la mise à distance des enseignements et de l’usage massif du numérique pour enseigner et apprendre pendant les dernières années. Finalement, nous pouvons craindre que l’expérience vécue difficile et peu satisfaisante n’ait rompu la dynamique douce mais certaine de développement des usages raisonnés et opérants du numérique en pédagogie.

        Notre étude accusait certaines limites. Le taux de réponses à notre enquête reste tout de même réduit (15 % des personnels enseignants de l’université de Strasbourg). Il s’agit d’une enquête « à chaud », conduite dans une période de grande incertitude et de bouleversement (juillet 2021).

        Il est pour cela difficile de faire la part entre le vécu personnel et l’expérience professionnelle du confinement des répondants, tout comme entre leur perception de la mise en ligne forcée de la formation et leur conception de ce qui constitue une formation à distance en contexte plus habituel.

        Notre hypothèse reste somme toute difficile à vérifier à partir de notre enquête qui a été administrée alors que la crise n’était pas encore terminée et que beaucoup d’incertitudes existaient sur l’organisation de l’année universitaire suivante. Une nouvelle étude, dressant l’état des transformations de la formation appuyée par le numérique et en particulier de l’enseignement à distance, est nécessaire aujourd’hui pour comprendre les usages réels et les perceptions des acteurs, qu’ils soient enseignants ou apprenants.

        Conclusion

        Les études portant sur la perception et les effets de la continuité pédagogique imposée par la pandémie de Covid-19 restent peu nombreuses. Elles témoignent le plus souvent d’expériences remarquables de transposition de l’enseignement présentiel à la distance et prédisent une inévitable transformation pédagogique par le numérique. L’enquête que nous avons menée auprès des enseignants et enseignants-chercheurs de l’université de Strasbourg confirme les résultats d’autres enquêtes quant à la difficulté perçue concernant l’enseignement à distance contraint. Par une comparaison des réponses entre les personnes ayant exprimé un ressenti négatif et celles s’estimant plutôt satisfaites de l’expérience, nous avons pointé des écarts qui portent essentiellement sur l’accès et la maîtrise du numérique, ainsi que sur le rapport à la pédagogie.

        Les répondants qui tirent le bilan le plus négatif sont aussi ceux qui témoignent de compétences numériques plus faibles et qui ne souhaitent pas faire évoluer leurs pratiques pédagogiques. Notre étude sème ainsi le doute sur la réalité possible de la transformation promise ou prédite par différents auteurs au sortir de la pandémie. Il semble important aujourd’hui, pour mieux cerner les dispositions des acteurs à la transformation pédagogique suite à la période de bouleversement de la formation que nous avons vécue, que « des études au sein de différentes institutions [soient] mises en place rapidement pour étudier l’ampleur des impacts et des changements dans les institutions d’enseignement supérieur » (Villiot-Leclercq, 2020, p. 4).

        Elles devront permettre de vérifier si la transformation pédagogique appuyée par le numérique a durablement marqué le pas avec la crise sanitaire ou si la dynamique de développement du numérique en pédagogie opérée depuis plusieurs décennies a repris sa route avec l’éloignement de la crise. Notre projet est ainsi de mener une nouvelle étude afin d’obtenir une image fine et actuelle des différents représentations et usages du numérique pour enseigner et apprendre.

        Sophie Kennel - Stéphane Guillon - Stéphanie Mailles - Viard Metz

        Recherche publiée sur le site : La perception du numérique en pédagogie universitaire aujourd’hui, entre transformations et permanences : résultats d’une enquête à l’Université de Strasbourg (openedition.org)

        Bibliographie  Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références par Bilbo, l'outil d'annotation bibliographique d'OpenEdition.
        Les utilisateurs des institutions qui sont abonnées à un des programmes freemium d'OpenEdition peuvent télécharger les références bibliographiques pour lequelles Bilbo a trouvé un DOI. 

        Audran, J., Kaqinari, T., Kern, D. et Makarova, E. (2021). Les enseignants du supérieur face à l’enseignement en ligne « obligé ». Distances et médiations des savoirs [Distance and Mediation of Knowledge]35. DOI : 10.4000/dms.6437.
        DOI : 10.4000/dms.6437

        Caron, P.-A. (2021). La mise en place de l’enseignement à distance au temps de la pandémie. Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire18(1), 102‑113. DOI : 10.18162/ritpu-2021-v18n1-10.

        Grandbastien, M., Mœglin, P. et Peraya, D. (2020). DMS dans le « monde d’après ». Distances et médiations des savoirs30http://journals.openedition.org/dms/5243 (consulté le 18 mars 2024).

        Association des vice-présidents numériques et Simone et les Robots (2022). Crise sanitaire et Stratégie numérique. https://www.simoneetlesrobots.com/enquete2022/ (consulté le 18 mars 2024).

        Boullier, D. (2016). Sociologie du numérique. Armand Colin.
        DOI : 10.3917/arco.boull.2016.01

        Caron, P.-A. (2021). La mise en place de l’enseignement à distance au temps de la pandémie. Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire18(1), 102‑113. DOI : 10.18162/ritpu-2021-v18n1-10.

        Genevois, S., Lefer-Sauvage, G. et Wallian, N. (2020). Questionnaire d’enquête auprès des enseignants « Confinement et continuité pédagogique » [Research Report]. ICARE. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02934483 (consulté le 18 mars 2024).

        Hargittai, E. (2002). Second-Level Digital Divide: Differences in People’s Online Skills. First Monday7(4). DOI : 10.5210/fm.v7i4.942.
        DOI : 10.5210/fm.v7i4.942

        INSEE. (2019). Une personne sur six n’utilise pas Internet, plus d’un usager sur trois manque de compétences numériques de base (No 1780 ; p. 4). INSEE. https://www.insee.fr/fr/statistiques/4241397 (consulté le 18 mars 2024).

        INSEE. (2021). Ordinateur et accès à Internet : Les inégalités d’équipement persistent selon le niveau de vie – Insee Focus – 226. https://www.insee.fr/fr/statistiques/5057474 (consulté le 18 mars 2024). 

        Lison, C. (2021). Un enseignement supérieur bousculé pour le meilleur peut-être… Revue internationale de pédagogie de l’enseignement supérieur37(3). DOI : 10.4000/ripes.3309.
        DOI : 10.4000/ripes.3309

        Martin, P., Gebeil, S., Filippi, P.-A. et Félix, C. (2021). Impact des usages numériques préexistants des enseignants du supérieur face à l’impératif de l’enseignement à distance en période de confinement. Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire18(1), 170‑183. DOI : 10.18162/ritpu-2021-v18n1-15.

        Ministère de l’Éducation nationale de la Jeunesse et des Sports. (2020). Continuité pédagogique et préparation de la rentrée 2020. Ministère de l’Éducation nationale de la Jeunesse et des Sports. https://www.education.gouv.fr/continuite-pedagogique-et-preparation-de-la-rentree-2020-305325 (consulté le 18 mars 2024).

        Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (2021). Les usages pédagogiques du numérique en situation pandémique durant la période de mars à juin 2020. Ministère de l’Éducation nationale de la Jeunesse et des Sports. https://www.education.gouv.fr/les-usages-pedagogiques-du-numerique-en-situation-pandemique-durant-la-periode-de-mars-juin-2020-308421 (consulté le 18 mars 2024).

        Miras, G. et Burrows, A. (2021). Pédagogie à l’université française et crise sanitaire : Pratiques (pas si) exceptionnelles ou transformations durables ? Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire18(1), 194‑211. DOI : 10.18162/ritpu-2021-v18n1-17.

        Morel, M., Bergeron, R. et Willis, L.-P. (2021). Penser la Covid-19, et penser le monde : Réflexion critique sur les effets de la pandémie du printemps 2020. Editions JFD. 

        Peraya, D. et Peltier, C. (2020a). Ingénierie pédagogique : Vingt fois sur le métier remettons notre ouvrage… Distances et médiations des savoirs [Distance and Mediation of Knowledge]29. DOI : 10.4000/dms.4817.
        DOI : 10.4000/dms.4817 

        Peraya, D. et Peltier, C. (2020b). Ce que la pandémie fait à l’ingénierie pédagogique et ce que la rubrique peut en conter. Distances et médiations des savoirs [Distance and Mediation of Knowledge]30. DOI : 10.4000/dms.5198.
        DOI : 10.4000/dms.5198

        Peraya, D. (2020c). L’ingénierie pédagogique en 2020 : Au-delà de la crise sanitaire, faire une place à l’apprenant. Distances et médiations des savoirs. Distances et médiations des savoirs [Distance and Mediation of Knowledge]32. DOI : 10.4000/dms.5908.
        DOI : 10.4000/dms.5908

        Perrenoud, P. (1983). La pratique pédagogique entre l’improvisation réglée et le bricolage : Essai sur les effets indirects de la recherche en éducation. Éducation & Recherche2, 198‑212.

        Vidal, M. (2020). L’enseignement à distance, trait d’union en temps de pandémie. Un regard sur les publications scientifiques sur l’EAD, de février à novembre 2020. Distances et médiations des savoirs [Distance and Mediation of Knowledge]32. DOI : 10.4000/dms.5721.
        DOI : 10.4000/dms.5721

        Villiot-Leclercq, E. (2020). L’ingénierie pédagogique au temps de la Covid-19. Distances et médiations des savoirs [Distance and Mediation of Knowledge], 30. DOI : 10.4000/dms.5203.
        DOI : 10.4000/dms.5203

        Référence électronique

        Sophie Kennel, Stéphane Guillon et Stéphanie Mailles-Viard Metz, « La perception du numérique en pédagogie universitaire aujourd’hui, entre transformations et permanences : résultats d’une enquête à l’Université de Strasbourg », Distances et médiations des savoirs [En ligne], 45 | 2024, mis en ligne le 20 mars 2024, consulté le 11 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/dms/9909 ; DOI : https://doi.org/10.4000/dms.9909

        Haut de page Auteurs

        Sophie Kennel

        LISEC (UR2310), Université de Strasbourg, France, sophie.kennel@unistra.fr

        Articles du même auteur

        Stéphane Guillon

        LISEC (UR2310), Université de Strasbourg, France, sguillon@unistra.fr

        Articles du même auteur

        Stéphanie Mailles-Viard Metz

        Laboratoire ADEF (UR4671), Aix Marseille Université, France, stephanie.mailles-viard-metz@univ-amu.fr

        Droits d’auteur

        • Université
        • Enjeux et évolutions
        • Formation universitaire
        • Culture numérique
          An@é

          L'intelligence artificielle, processus en cours

          1 mois 1 semaine ago
          Difficile d'échapper au sujet de l'Intelligence artificielle ! Elle est partout, soulève des craintes pour nos enfants, pour l'emploi, pour…Intelligence Artificielle et mutations du travail

          Il n’est pas un seul jour où l’on ne parle pas d’intelligence artificielle (IA) dans les médias, sur les réseaux sociaux etc. Cette technologie nouvelle, qui a déjà de nombreuses applications, serait vouée à une généralisation tous azimuts. Entre fascination et inquiétudes les avis sont partagés quant à son impact sur le marché du travail : à tort ou à raison ?

          L’IA a déjà une longue histoire. C’est ce que décrit Xavier Drouet dans cet article :

          Intelligence Artificielle et mutations du travail

          https://www.educavox.fr/accueil/debats/intelligence-artificielle-et-mutations-du-travail

          Changement d’époque en cours Penser l’IA : Les outils sont-ils plus forts que les humains ?

          Décryptage proposé via la première série de podcasts dédiée entièrement à l’intelligence artificielle, signée Converto avec le studio Majelan. Raphaël Enthoven, 1er invité de « Changement d’époque en cours ». Le philosophe et essayiste, auteur de L'Esprit artificiel aux éditions de l’Observatoire, aborde l’intelligence artificielle au micro de Laurent Nicolas-Guennoc (Converteo) et de la journaliste Lila Meghraoua.

          https://www.educavox.fr/accueil/des-breves/changement-d-epoque-en-cours-penser-l-ia-les-outils-sont-ils-plus-forts-que-les-humains

          Les défis des médias face à l'IA

          À peine digéré les bouleversements entraînés par l’ère Internet et l’expansion des plateformes sociales, les médias font face à un nouveau défi de taille, l’intelligence artificielle.

          Une lame de fond qui charrie des changements encore plus fulgurants, radicaux et disruptifs que cette fameuse révolution numérique qui secoue le secteur depuis une vingtaine d’années.

          L’intelligence artificielle (IA) promet une transformation profonde de l’industrie médiatique et, plus globalement, de la manière dont nous produisons, consommons et valorisons l’information. Entre sidération et exploration de nouvelles frontières éditoriales, tour d’horizon de sept défis à relever pour réinventer le journalisme et les médias à l’ère de l’IA générative.

          Nicolas Becquet :

          https://fr.ejo.ch/a-la-une/les-7-defis-des-medias-face-a-lintelligence-artificielle.

          "Les écrans" : un réel danger pour les apprentissages des élèves ?

          De nombreux médias véhiculent l’idée que « les écrans » auraient une influence néfaste sur le développement des enfants, nourrissant ainsi l’inquiétude des parents et des enseignants. Les études scientifiques actuelles présentent pourtant un tableau plus nuancé et soulignent que l’impact des outils numériques sur les apprentissages des élèves de primaire varie largement en fonction de leur nature, de leur usage, des caractéristiques des élèves et des pratiques enseignantes.

          Agence des usages Canopé :

          https://www.educavox.fr/accueil/debats/les-ecrans-un-reel-danger-pour-les-apprentissages-des-eleves

          Les dangers des écrans pour nos enfants : des fantasmes aux réalités

          Un débat s’est tenu dans le cadre des Journées des Libertés numériques (JDNL), Université de Nantes :  " Jeunes et numérique : amour, gloire et danger ?

          Apports des technocultures dans la construction des enfants et des ados.

          Anne CORDIER : Je crois qu’il faut replacer les choses. On est sur un sujet qui est politique, qui interroge la vie de la cité, le vivre ensemble. Quel que soit leur âge ou leur milieu social, ce sont des acteurs. Pourquoi y aurait-il des dangers spécifiques pour les enfants ? Et pour qui parlerait-on forcément de danger ?

          Lorsqu’on les écoute ils sont les premiers à interroger le monde et pas interroger le numérique ou les écrans, ce qui ne veut rien dire. On parle bien de la vie, du rapport à l’autre. On voit depuis quelques années les enfants les plus jeunes faire entrer dans les échanges les questions autour de la protection de l’image de soi, des données personnelles.

          Exemple concret, un projet sur les enfants et les cultures numériques des enfants des cycles 2 et 3, entre le CP et la 6ème : tous les enfants nous parlent, comment je gère mes publications en ligne, du consentement à l’image, ... A un moment il faudrait peut-être que l’on cesse de penser que nos enfants sont des êtres épistémiques descendus du ciel. Ils sont les héritiers de leurs parents, d’une éducation, de ce qu’on leur montre et de ce qu’on leur transmet. Les problématiques ont évolué. Dans les années 2010 ils étaient intrigués par le fonctionnement des moteurs de recherche : aujourd’hui ce sont les questions de protection de l’image de soi.  Ils veulent garder une maîtrise. Tout le discours sur le respect de l’autre infuse dans les pratiques numériques

          Eléments du débat par Franc Morandi :

          https://www.educavox.fr/alaune/les-dangers-des-ecrans-pour-nos-enfants-des-fantasmes-aux-realites

          Anne Cordier : Pour une éducation aux médias et à l’information (de) tous les jours

          Contrairement à une vulgate répandue, et affirmée par des études aux contours flous et purement déclaratives, les enfants et les adolescents s’informent. Ils et elles s’informent sur leurs centres d’intérêt, leurs loisirs, mais aussi des sujets de société qui leur tiennent à cœur, à la manière de ces lycéennes qui peuvent discuter longuement des violences sexistes et sexuelles. Elles effectuent une veille informationnelle rigoureuse sur le sujet par le moyen des réseaux sociaux numériques.

          Ces pratiques informationnelles ont besoin de soutien, et les enfants comme les adolescents apparaissent très demandeurs d’accompagnement dans le domaine, conscients notamment de la difficulté à évaluer l’information dans un contexte généralisé de défiance, ou encore à gérer la réception des images violentes en ligne. Ils sont aussi désireux de développer plus encore leurs connaissances informationnelles « pour réussir dans la vie, parce que l’information c’est un tremplin »…

          https://www.educavox.fr/formation/analyse/pour-une-education-aux-medias-et-a-l-information-de-tous-les-jours

          L’appropriation du numérique par les adolescents se fait de manière progressive et dynamique, nécessitant des périodes d’exploration et d’essai-erreur.

          Mehdi Arfaoui (sociologue) et Jennifer Elbaz (mission EducNum) ont publié l'épisode 2 de l'enquête de la CNIL sur les adolescents et la protection de la vie privée. Pour cet épisode ils ont interrogé plus de 120 collégien·nes de mai 2023 à janvier 2024. Voici une rapide synthèse et un accès à la publication.

          L’enjeu réside donc dans la capacité des familles et des encadrants à permettre l’autonomie et l’intimité des adolescents tout en garantissant les conditions de leur sécurité.

          Les modalités d'accompagnement parental au numérique sont très diverses et inégalement réparties, dépendant en particulier des dispositions et de la disponibilité des parents.

          Quel que soit le style d’accompagnement des parents, les collégiens acceptent et valorisent les médiations parentales. La crainte des adolescents est ainsi moins d’être contrôlés dans leurs usages numériques que d’être empêchés ou sanctionnés sans considération pour leurs usages réels et concrets.

          Les collégien·nes ont connaissance d’une multiplicité de stratégies de protection de la vie privée.

          Leurs usages s’avèrent même sur certains aspects plus minimalistes que ceux des générations précédentes (gestion de la visibilité, quantité de contenus postés, temps de conservation). Toutefois, leur vigilance repose surtout sur les risques arrimés à des dangers concrets et/ou associés à une émotion forte. À l’inverse, si le risque est perçu comme trop abstrait, il peut être évacué ou négligé.

          Ainsi, la violation de la vie privée et des données personnelles n’est jamais pensée en termes juridiques, mais en termes pratiques et traitée selon une évaluation des risques et opportunités associées à ces risques. Comment mieux reconnaitre les compétences des mineurs et les équiper au mieux pour répondre aux risques déjà concrétisés ? Comment les aider à concrétiser des risques perçus comme abstraits, ou des risques non identifiés ?

          https://linc.cnil.fr/numerique-adolescent-et-vie-privee-episode-2-au-contact-des-collegiennes-et-collegiens

          Les initiatives fleurissent et l’enfant le jeune est bien au cœur des préoccupations

          Le Printemps du Numérique Éducatif donne rendez-vous le 10 avril à l'Atelier Canopé 47-Agen, mettant en lumière cette année la thématique de l'Intelligence Artificielle et de l'Esprit Critique.

          https://www.educavox.fr/accueil/interviews/numerique-un-mediateur-fait-aussi-le-printemps-en-lot-et-garonne

          La Région Nouvelle-Aquitaine a adopté un Plan de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire. Depuis cette date les actions se multiplient : appel à projets, assises régionales, campagnes de prévention...

          https://www.educavox.fr/innovation/dispositifs/region-nouvelle-aquitaine-plan-d-actions-de-prevention-et-de-lutte-contre-le-harcelement

          Les artistes empruntent à l’Intelligence Artificielle et enchantent les lieux de culture

          A la Chapelle Corneille à Rouen, l’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie et la soprano Emy Gazeilles dirigés par Victor Jacob ont enregistré Les Illuminations de Britten d’après Rimbaud. Dans cet édifice classé du XVIIe siècle, le concert-installation a pour décor des images des artistes Antoine+Manuel, créées à partir d’images générées par l’intelligence artificielle.

          L’expérience devient totale

          Dans le cadre du Festival Normandie Impressionniste 2024, le dispositif immersif avec déambulation du public sera également adapté à l’Église Saint-Julien à Caen. Et à Cabourg, la Villa du Temps retrouvé accueillera sur sa façade les projections, pendant deux soirées d’été.

          Fatma Alilate : https://www.educavox.fr/innovation/dispositifs/britten-et-rimbaud-mis-en-image-par-antoine-manuel

          Intelligence Artificielle : un manuel ouvert pour les enseignants

          L’IA est partout et l’éducation ne fait pas exception. Selon certains, l’avenir est lumineux et les futures technologies permettront de rendre l’éducation accessible à tous et pourraient même apporter une aide en cas de pénurie d’enseignants. La technologie permettra à l’enseignant de se consacrer davantage à des tâches « nobles », en laissant à la machine celles plus ‘ennuyeuses’, comme la notation, l’organisation de la classe, les entretiens individuels avec les élèves ou la répétition des leçons.

          Pour d’autres, ces algorithmes d’IA représentent un énorme danger et les milliards de dollars que l’industrie est prête à investir dans ce domaine prouvent que l’éducation est maintenant considérée comme un véritable marché. Ce qu’elle n’est pas.

          Quelque part à mi-chemin entre ces différents positionnements, on retrouve les chercheurs, les pédagogues, les responsables politiques qui ont pris conscience d’un certain nombre de choses, à savoir que l’IA ne va pas disparaître et qu’elle aura sa place à l’école, si ce n’est pas déjà le cas. Et aucun ministre – et encore moins un enseignant – ne sera en mesure d’y mettre un frein.

          A partir de cette constatation, comment l’enseignant peut-il maîtriser la bête et exploiter au mieux l’intelligence artificielle ? Comment l’enseignant peut-il faire en sorte que l’IA soit au service des élèves et non pas l’inverse ?

          https://www.educavox.fr/formation/outils/ia-pour-les-enseignants-un-manuel-ouvert

          Ninon-Louise LePage : Les réflexions au sujet de la relation des êtres humains avec l’informatique ne datent pas d’hier.

          Le désir de retrouver la jeunesse, ou plus généralement de surmonter les limitations naturelles du corps humain, pourrait vraiment être considéré comme le plus ancien vœu de l’humanité. Les handicaps, la maladie, le vieillissement et même la mort ne sont pas désirables. Il faut utiliser les biotechnologies, les nanotechnologies avancées, le génie génétique, divers outils de gestion de l’information et autres technologies émergentes pour arriver à une version améliorée de l’être humain. Et les technologies sont maintenant tellement avancées que l’interface homme-machine est devenue transparente et pratiquement invisible.

          Bref, c’est un domaine qui suscite de nombreuses et très fortes réactions.

          Neil Harbisson, celui qui est souvent nommé le premier cyborg, a fondé avec Moon Ribas, la Fondation Cyborg [xvii], une association à but non-lucratif basée à New York qui collabore avec les instituts de recherches et les universités et se donne comme mission principale d’aider les êtres humains à devenir cyborg. On dépasse ici le concept fortement discuté de « transgenre » pour traiter ce que l’on nomme le «Transpecies».

          Je ne suis ni futurologue ni réactionnaire, enfin c’est ainsi que je me perçois, mais en notre époque où les technologies s’imposent, je préconise la promotion auprès des écoliers et collégiens de la VIE sur l’écosystème terrestre.  Il y si peu de bonnes planètes où nous réfugier.  

          Ninon-Louise LePage : L’éducation et le numérique, une histoire à compléter

          https://www.educavox.fr/innovation/technologie/l-education-et-le-numerique-une-histoire-a-completer

          Ce podcast en 6 épisodes propose les témoignages d’enseignants qui ont choisi de se familiariser avec l’IA

          Il a été créé par la DRNE De l'Académie Bourgogne-Franche-Comté qui nous permettent de plonger au cœur de l’avenir de l’éducation et de l’intelligence artificielle ! « La stratégie de l’intelligence artificielle (IA) en éducation doit proposer des solutions aux professionnels de l’enseignement et de la formation, aider aux apprentissages et aux décisions sans jamais se substituer aux personnes. » (Rapport DNE, avril 2023).

          Un an après le lancement de ChatGPT, les IA génératives et conversationnelles sont aujourd’hui sur toutes les bouches, car elles ont un impact sur tous les secteurs d’activité et éveillent la curiosité tout autant que les craintes.

          Ce sont surtout les IA prédictives, évolutives et renforcées, qui investissent le champ de l’éducation puisqu’elles offrent des potentialités pédagogiques intéressantes.

          Elles permettent de minimiser l’erreur, de détecter les points forts/points faible et de rendre les parcours d’apprentissage adaptables et personnalisables. De plus, elles viennent en appui des enseignants dans certaines tâches répétitives et dans leur choix de progression pédagogique. En d’autres termes, les IA peuvent être vues comme un outil pour pousser plus loin la différenciation pédagogique et l’apprentissage adaptatif, mais également pour assister les enseignants dans leurs pratiques quotidiennes et tout particulièrement en matière d’évaluation.

          Avec le recul, le constat a été fait que les MOOC et autres logiciels diapos ;e-learning n’ont pas mené à la révolution escomptée. De même, l’ordinateur, la tablette tactile ainsi que les outils et services numériques ont été intégrés en classe sans jamais remplacer les enseignants. Et il en est de même pour les IA. En tout état de cause, pour l’instant, l’éducation reste une affaire humaine dont les facteurs de réussite (émulation d’un groupe-classe, motivation individuelle, écoute active, compétences psychosociales, estime de soi, habitudes de vie…) ne peuvent être générés par des algorithmes aussi sophistiqués, puissent-ils être.

          https://www.educavox.fr/formation/conference/l-avenir-de-l-education-et-de-l-intelligence-artificielle-une-serie-de-podcasts-a-la-drne-bourgogne-franche-comte-serie-de-podcasts

          Anticipation, éthique, choix sociétaux, choix politiques...

          Le chat GPT qui a enflammé toute la médiasphère va perdre sa superbe, d'autres IA génératives à leur tour déchaineront les débats, permettront les recherches et les expérimentations ...On brandira toujours les dangers pour notre jeunesse comme on l'a fait jadis pour l'écriture ou pour la télévision...éthique, choix sociétaux, éducatifs, choix politiques sont à l'ordre du jour... on n'a pas fini d'en entendre parler...Et c'est tant mieux !

          Laurissergues Michelle

          Intelligence Artificielle et mutations du travail

          1 mois 1 semaine ago
          Il n’est pas un seul jour où l’on parle pas d’intelligence artificielle (IA) dans les médias, sur les réseaux sociaux…L’IA a déjà une longue histoire

          Le terme « intelligence artificielle » a été inventé par John McCarthy en 1955 pour désigner « les programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches, pour l’instant accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains ». L’IA est établie comme une discipline scientifique lors de la conférence de Dartmouth en 1956.

          Les première applications de l’IA sont les systèmes experts qui ont été développés dès les années 1960 : les plus connus sont DENDRAL, qui déterminait la structure et les composants chimiques d’une molécule à partir de mesures spectroscopiques et MYCIN, qui était une outil d’aide à la décision pour le diagnostic médical de maladies du sang.

          Les systèmes experts sortent des laboratoires à la fin des années 70 et auront des applications telles que l’évaluation de sites miniers, la configuration d’ordinateurs, l’optimisation fiscale, le diagnostic de pannes de locomotives, le pilotage de mission spatiale…

          A partir des années 80 les travaux sur les réseaux de neurones et sur l’apprentissage « profond » permettront la mise au point d’outils plus puissants capables d’effectuer des opérations plus complexes : compression de données, prévision de consommation d’eau ou d’électricité, optimisation du trafic routier ou analyse des cours boursiers.

          A la fin des années 1990 la banalisation de l’informatique et le déploiement mondial d’internet ont facilité la circulation et le stockage d’une masse considérable de données. Cela a permis l’accélération du développement des réseaux neuronaux et l’évolution des algorithmes d’apprentissage parallèlement à l’augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs. Grâce à ces avancées la reconnaissance vocale, le traitement du langage naturel et l’analyse d’image on pu progresser suffisamment pour être utilisés dans des assistants virtuels et de la reconnaissance faciale…

          La démocratisation du smartphone en 2010 s’est traduite a été rapidement suivie par un déferlement planétaires de « fonctions intelligentes du quotidien » (navigation, recommandations etc.) en même temps que l’explosion du recours au moteurs de recherche, de l’internet des objets et de l’engouement pour les réseaux sociaux.

          Les premiers modèles d’IA générative apparaissent à la fin des années 2010 et permettent aux machines de “créer” du contenu sous forme de texte et d’image. Ces IA génératives sont proposées au grand public à partir de 2022 comme ChaGPT, MidJourney etc. Des expérimentions ont commencé dans des services publics ) et des test sont en cours en chimie (nouveaux matériaux), en pharmacologie (nouveaux médicaments).

          IA : A quoi ça sert aujourd’hui ?

          Comme cela a été évoqué plus haut, l’IA (et l’IA générative) est déjà utilisée dans de nombreux domaines : Industrie, Services, Institutions publiques…

          Industrie

          Automatisation ou/et robotisation des procédés de fabrication, analyse prévisionnelle la performance des produits, gestion des approvisionnements et de la logistique, optimisation de la consommation des ressources (matières premières, énergie), contrôle prédictif de la qualité, planification de la maintenance, design de nouveaux produits, recherche de nouveaux matériaux …

          Marketing & Publicité-Commerce-Finance

          Collecte et traitement des données de consommation (cartes de fidélité, achats en ligne), publicité ciblée sur internet, assistants commerciaux virtuels, détection d’anomalies bancaires, conseil financier personnalisé…

          Services publics et parapublics 

          Automatisation des tâches administratives, accompagnement des élèves dans les apprentissages des savoirs (français et en mathématiques), tri du courrier, optimisation du trafic routier, assistance à la recherche d’emploi, détection des fraudes fiscales…

          Santé

          Aide au diagnostic (imagerie médicale, analyses biologiques), optimisation voire personnalisation des traitements, chirurgie assistée, robots compagnons, recherches de nouveaux médicaments,

          Sécurité

          Prévention des activités délictueuses et criminelles, analyse des données de surveillance, aide à la gestion de crise, protection des réseaux informatiques : détection de comportements suspects lutte contre les cyberattaques

          Défense 

          Surveillance et reconnaissance, prévention des attaques, assistance au commandement.

          Au quotidien 

          Moteurs de recherche, réseaux sociaux, correction orthographique, traduction automatique, calcul d’itinéraire en temps réel, jeux vidéo, agents conversationnels (chatbots), reconnaissance biométrique (bâtiment à contrôle d’accès, connexion informatique), assistants personnels, domotique intelligente, aide à la conduite des véhicules, production de texte, d’images, de musique, de code informatique…

          Au total

          50 % des entreprises utilisaient des technologies d’intelligence artificielle dans le monde en 2022 ce qui représente un marché de plus de 300 milliards de dollars en 2023, dont 40 milliards pour l’IA générative (source : Statista)

          IA et marché du travail : Réalité méconnue et menace hypothétique

          Parce ce qu’elle est capable de faire en imitant l’homme l’IA suscite bien des interrogations quant à la disparition de nombreuses professions.. Qu’en est il vraiment et à quoi peut on s‘attendre demain ?

          IA dans le monde du travail aujourd’hui

          Comme toutes les avancées technologiques l’IA transforme le monde du travail.

          Dans les entreprises où elle a été adoptée les premières tâches qui ont évolué relèvent de l’exécution de travaux physiques complexes avec des robots intelligents :

          • pour de la manutention dans les immenses entrepôts logistiques des enseigne internationales d’e-commerce ;
          • pour des contrôles de sécurité et des opérations de maintenance dans les circuits hydrauliques des centrales nucléaires,
          • pour de l’inspection ou de la surveillance d’infrastructures (bâtiments, ponts, barrages, canalisations…) ;
          • pour faire la cuisine comme le robot « Chef », conçu entreprise anglaise Moely, qui prépare des recettes en fonction de la demande de l’utilisateur et des ingrédients disponibles.

          D’autres machines intelligentes sont à l’œuvre pour effectuer des prestations « intellectuelles », pour exemples :

          • le juriste virtuel, « Peter », a été mis au point au États-Unis en 2015 pour faire de l’assistance à la création de start-up
          • l’« avocat-robot, « DoNotPay » a fait annuler 160 000 contraventions de Londoniens en 2016
          • la société Dilitrust offre une plateforme de gestion de contrats, litiges et contentieux qui est utilisée par plus de 2000 grandes entreprises en 2023 (dont plusieurs sociétés du CAC40).
          • les logiciels de comptabilité, qui ont remplacé les « écritures » dès les années 1980, sont devenus des robots-comptables qui effectuent seuls (ou presque) des taches standardisées (saisie, rapprochements bancaires) à partir de données reçues par internet.

          Le secteur de la communication a aussi franchi le pas vers l’IA :

          • depuis 2010 on peut directement traduire le texte d’un menu ou d’un panneau dans la rue après l’avoir photographié avec son smartphone ;
          • en Chine un robot qui présente le Journal Télévisé a fait son apparition fin 2018. Il peut lire un prompteur, lancer des vidéos.

          Si l’irruption des IA générative a été particulièrement bruyante, son adoption par les professionnels n‘a pas été immédiate contrairement à ce que quelques cas, fortement médiatisés en 2023, ont pu laisser penser (annonce du départ de la moitié des effectifs français de société de veille sur internet Onclusive, expérimentation de ChatGPT dans le groupe de presse EBRA). Or, à ce jour, il n’y a pas de bouleversement du marché du travail.

          Cela dit on peut s’attendre à des changements dans l’exercice de nombreuses professions chez les « cols blancs ». Ainsi l’IA peut gérer de tâches répétitives ou fastidieuses comme la recherche d’informations pour un journaliste, l’exploitation de bases de données jurisprudentielles par un avocat ; en revanche, en l’état de ses performances actuelles, l’IA générative ne peut pas remplacer l’intervention humaine pour vérifier des sources d’information ou s’assurer de la cohérence d’un ensemble de références judiciaires. Dans le secteur culturel c’est sans doute le cinéma qui semble être le plus exposé à des mutations significatives qu’il s’agisse de l‘écriture du scenario ou de l’analyse d’audience en passant par le casting, la création d’images ou de voix de personnages.

          De manière plus générale, il convient de rappeler qu’avant arrivée des IA (génératives ou non) de nombreux métiers ont déjà été transformés (architecte, designer, géomètre, ..) grâce à des outils numériques complexes dits « assistées par ordinateur » sans que cela ne provoque leur disparition.

          Quoi qu’il en soit le fonctionnement des IA porte ses propres limites quant à sa capacité de substituer complètement l’action de l’Homme. Aussi gigantesque soit le corpus de données compilées en silos dans leurs « mémoires », leur traitement mathématique et programmé ne peut reproduire l’imprévisible plasticité cérébrale humaine. L’IA, qui procède par assemblage algorithmique de machines « apprenantes », ne peuvent pas véhiculer de l’émotion, des sous entendus, des nuances qui sont incalculables. Dénuée d’intuition, de sensibilité et d’affect l’intelligence artificielle ne sait pas faire preuve discernement, de jugement, de bon sens.

          Et après ?

          L’IA n’a pas provoqué de bouleversement massif du marché du travail jusqu’à maintenant, certes, mais qu’en sera t il demain ?

          En mars 2023, 4 mois après le lancement de ChatGPT, une étude publiée par Golman Sachs-Economics Research annonçait que 300 millions d’emplois sont « exposés » à l’automatisation » par les IA génératives aux États-Unis et en Eutope ( N.B. la somme des populations actives de ces deux régions s’élève actuellement à 600 millions de personnes ). D’après le bulletin de recherche publié par la BCE en novembre 2023, environ 25% de tous les emplois sont concernés par l’automatisation basée sur l’IA. En janvier 2024 une étude du FMI annonce que, « d’une façon ou d’une autre », l’IA, va impacter 40% des emplois tous pays confondus. En mars 2024 la Commission (Française) de l’Intelligence Artificielle publie un rapport qui cite des travaux montrant que dans l’ensemble du monde le nombre d’emplois ayant un potentiel d’amélioration par l’IA est est plus élevé que celui des emplois ayant un potentiel de remplacement par l’IA et suggère que « les emplois directement remplaçables par l’IA ne représenteraient donc que 5 % des emplois d’un pays comme la France ».

          On voit là combien il est difficile de faire une prospective quantitative des métiers anciens qui disparaîtront et des métiers nouveaux qui émergeront pour accompagner le déploiement de ces technologies nouvelles. L’estimation de l’impact de l’intelligence artificielle sur la destruction et la création d’emploi est d’autant plus spéculative que les incertitudes sur l’évolution de la technologie elle-même et ses utilisations socio-économiques ne manquent pas.

          Même si comparaison n’est pas raison, rappelons nous que l’imprimerie, le chemin de fer, l’électricité, l’informatique n’ont pas massivement réduit le marché du travail et l’on peut s’attendre à ce qu’il en soit de même avec l’IA sans optimisme béat cependant. En effet l’impact de l’IA sur le monde du travail ne se limite pas aux effectifs de telle ou telle profession, car bon nombre d’entre elles seront exercées autrement grâce au progrès des connaissances dans de multiples domaines qui ne relèvement pas de l’IA.

          Pour préparer le travail de demain, la future redistribution des tâches entre l’homme et la machine doit être anticipée dans les parcours de formation et, plus encore, l’ampleur de la diffusion de intelligence artificielle dans l‘économie nous impose de veiller à ce qu’elle soit au service de l’homme et non le contraire.

          Xavier Drouet

          https://hommesetsciences.fr/intelligence-artificielle-et-mutations-du-travail/

          Les commentaires peuvent être publiés sur le site https://hommesetsciences.fr/

          • Société et numérique
          • Intelligence artificielle
          • Evolution des métiers
          • Entreprises
          • Technologies
            Drouet Xavier

            Changement d’époque en cours - Penser l’IA : Les outils sont-ils plus forts que les humains ?

            1 mois 1 semaine ago
            Communiqué de presse : Décryptage proposé via la première série de podcasts dédiée entièrement à l’intelligence artificielle, signée Converto avec… Les systèmes d'IA sont-ils intelligents ? Sont-ils en mesure de le devenir ? Les outils sont-ils plus forts que l’humain ? Comme chez l’humain, faut-il laisser le temps à l’IA pour s’améliorer ? Pouvons-nous craindre de l’appauvrissement du goût de l’effort à cause de l’IA ? Tour d’horizon avec ce premier épisode : Pour Raphaël Enthoven c'est un mirage " Nous en sommes aussi loin aujourd'hui que nous en étions à l'époque de Platon : la machine est peut être fantastique, mais elle est condamnée à n'être qu'une machine. En affrontant ChatGPT au bac de Philo, il raconte l'expérience qui constitue le point d'entrée d'un échange passionnant autour de ce qui fait notre humanité et nous distingue de la machine." A découvrir ou redécouvrir sur toutes les plateformes d’écoute habituelles

                                               SpotifyDeezer - Apple Podcast

            Episodes déjà disponibles :

            • Se déplacer avec l’IA : de la voiture au train autonome, avec Alex Haag, ex-Tesla et fondateur de Futurail, startup qui invente le train autonome.
            • Enseigner et apprendre avec l’IA : comment l’IA redéfinit le rapport aux savoirs et aux apprentissages et qu’est-ce que ça signifie pour les élèves, les enseignants, l’éducation nationale ? Avec Aude Guéneau, professeure de Lettres, entrepreneure, fondatrice de Plume, application qui aide les enfants à apprendre l’expression écrite grâce à l’IA.
            • Faire la guerre avec l’IA : renseignements, désinformation, armes autonomes et robots tueurs, où en sommes-nous vraiment ? Avec Laure de Roucy-Rochegonde, chercheuse à l’IFRI, spécialiste des systèmes d’armes létales autonomes.

            Les prochains épisodes en avant-première, disponibles sur demande

            À propos de Converteo

            Converteo est le cabinet de conseil hybride qui transforme le business des entreprises grâce à la data et l’IA. Intervenant de la stratégie au déploiement, Converteo met la technologie et la data au service de la performance marketing et commerciale. Avec plus de 420 consultants et experts, et plus de 200 clients, Converteo accompagne des acteurs majeurs dans tous les secteurs de l’économie, de la grande distribution au luxe en passant par l’industrie.https://converteo.com/podcast-ia-changement-depoque-en-cours/?

            • Ecosystème numérique
            • Intelligence artificielle
              An@é

              La CNIL publie ses premières recommandations sur le développement des systèmes d’intelligence artificielle

              1 mois 1 semaine ago
              À l’issue d’une consultation publique, la CNIL publie ses premières recommandations sur le développement des systèmes d’intelligence artificielle. Elles doivent…Concilier le développement de systèmes d’IA avec les enjeux de protection de la vie privée

              De nombreux acteurs ont fait part à la CNIL de questionnements concernant l’application du règlement général sur la protection des données (RGPD) à l’intelligence artificielle (IA), en particulier depuis l’émergence de systèmes d’IA génératives (« Generative AI systems »). En mai 2023, la CNIL a publié son « plan IA » et a lancé un important travail de clarification du cadre juridique afin de sécuriser les acteurs.

              L’analyse de ces systèmes montre que leur développement est conciliable avec les enjeux de protection de la vie privée. Plus encore, la prise en compte de cet impératif permettra de faire émerger des dispositifs, outils et applications éthiques et fidèles aux valeurs européennes.

              C’est à cette condition que les citoyens feront confiance à ces technologies. Pour cela, il est important que les acteurs disposent d’éléments clairs et pratiques pour éclairer leurs décisions stratégiques de développement ou d’utilisation de l’IA qu’ils devront prendre dans les prochains mois.

              Les premières recommandations de la CNIL Pour un usage de l’IA respectueux des données personnelles

              Pour clarifier les règles applicables en la matière, la CNIL publie aujourd’hui une première série de recommandations pour un usage de l’IA respectueux des données personnelles.

              Ces recommandations de la CNIL servent à accompagner les acteurs de l’écosystème IA dans leurs démarches de mise en conformité avec la législation sur la protection des données personnelles. Elles permettent d’apporter des réponses concrètes, illustrées d’exemples, aux enjeux juridiques et techniques liés à l’application du RGPD à l’IA. Les points abordés dans ces premières recommandations permettent en particulier de :

              • déterminer le régime juridique applicable ;
              • définir une finalité ;
              • déterminer la qualification juridique des acteurs ;
              • définir une base légale ;
              • effectuer des tests et vérifications en cas de réutilisation des données ;
              • réaliser une analyse d’impact si nécessaire ;
              • tenir compte de la protection des données dès les choix de conception du système ;
              • tenir compte de la protection des données dans la collecte et la gestion des données.

              Consulter les recommandations

              7 fiches des recommandations officielles

              La CNIL propose également une synthèse de ses recommandations afin d’en rappeler les grands principes et de permettre à tous les acteurs de l’appliquer à leurs projets.

              Consulter la synthèse des recommandations

              Un document pour tout comprendre

              Des recommandations élaborées en concertation avec les acteurs de l’IA

              Ces recommandations ont été élaborées après une série de rencontres avec des acteurs publics et privés pour recueillir leurs interrogations sur le sujet ainsi qu’une consultation publique de deux mois. Les parties prenantes (entreprises, chercheurs, universitaires, associations, conseils juridiques et techniques, syndicats, fédérations, etc.) ont ainsi pu s’exprimer et permettre à la CNIL de proposer des recommandations au plus proche de leurs questionnements et de la réalité des usages de l’IA.

              Lors la consultation publique, 43 contributions ont été reçues par la CNIL, émanant d’acteurs variés de l’écosystème de l’IA :

              • 29 organismes à but lucratif dans des secteurs divers (IA, finance, santé, aéronautique, opérateurs de plateformes en ligne, publicité en ligne, jeux vidéo, etc.) ;
              • 7 organismes à but non lucratif (association représentative de la société civile, institut de recherche, think tank, etc.) ;
              • 4 particuliers ;
              • 3 établissements publics.

              Les contributions reçues par la CNIL ont permis d’enrichir et de consolider les recommandations, publiées dans leur version finalisée. Plusieurs précisions et modifications ont donc été apportées, par exemple sur le périmètre des recommandations et leur articulation avec le projet de règlement IA, l’utilisation d’outils de moissonnage (web scraping), la réalisation d’une analyse d’impact sur la protection des données (AIPD), etc.

              Elles ont également soulevé des points d’interrogation structurants (information des personnes, conditions à remplir pour mobiliser la base légale l’intérêt légitime, exercice des droits des personnes, etc.) que la CNIL traitera dans de prochaines publications.

              La CNIL met à disposition une synthèse des contributions ainsi que des éléments de réponse aux interrogations formulées par les contributeurs.

              Lire la synthèse des contributions

              En savoir plus :https ://www.cnil.fr/fr/ia-la-cnil-publie-ses-premieres-recommandations-sur-le-developpement-des-systemes-dintelligence

              • Société et numérique
              • Intelligence artificielle
                An@é

                Région Nouvelle-Aquitaine : plan d’actions de prévention et de lutte contre le harcèlement

                1 mois 1 semaine ago
                Communiqué : En juillet 2020, la Région Nouvelle-Aquitaine a adopté un Plan de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire.…Plan d’actions de prévention et de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire mis en place dès juillet 2020 :

                Accompagner des actions des associations au sein des établissements scolaires via un appel à projets (AAP) annuel ;

                Former des agents des lycées (en lien avec des plans de formation proposés par la direction des Ressources humaines) ;

                Organiser des Assises régionales chaque année ;

                Proposer une campagne de prévention.

                Une enveloppe de 245 000 euros a été allouée pour ce plan d’actions avec pour objectif de soutenir les associations luttant contre le harcèlement au sein des établissements scolaires, de former les agents des lycées et mettre en place cette campagne de prévention.

                Elle répond ainsi aux enjeux suivants : rompre l’isolement des jeunes, organiser une coordination entre les acteurs, harmoniser les différentes pratiques, et développer des initiatives innovantes.

                Ce plan se décline en 4 axes structurants
                • Le soutien aux projets menés dans les établissements par des associations
                Un appel à projets proposé à la Commission permanente du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine

                Deux types d’actions sont proposés :

                un plan de formation à destination des jeunes lycéens et des adultes, notamment des parents, afin de prévenir et de lutter contre les phénomènes de décrochage scolaire, de discriminations, de harcèlement et de radicalisation violente.
                des actions ponctuelles de sensibilisation et de prévention à destination des jeunes sous forme de conférence, théâtre forum, ciné débat, vidéo, spectacle vivant, arts plastiques et visuels, photographie, écriture, danse…

                • La formation des agents des lycées

                Au sein des établissements scolaires, le harcèlement opère sous différentes formes et il convient que cette problématique soit traitée par l’ensemble des acteurs de la communauté éducative. Les agents des lycées ont vocation à participer à l’action collective à la question du harcèlement scolaire.

                • L’organisation d’assises régionales

                La communauté éducative, les jeunes et les parents souhaitent pouvoir échanger sur leurs expériences, découvrir des initiatives menées à l’étranger et développer de nouvelles actions. Ces demandes ont été émises au cours de différents rassemblements, tels que « CVL, parlons-en », le « Nouveau Festival » ou encore la Conférence territoriale de la jeunesse. Les assises régionales sont l’occasion de marquer l’engagement de la collectivité régionale dans la lutte et la prévention du harcèlement scolaire.

                Il s’agit d’une initiative essentielle pour rompre l’isolement, coordonner les actions et développer des solutions novatrices contre le harcèlement scolaire en Nouvelle-Aquitaine.

                23 novembre 2023 : 2èmes assises régionales du harcèlement en milieu scolaire

                "Mieux comprendre pour agir ensemble", tel était l'angle choisi pour ces 2èmes Assises régionales organisées par la Région Nouvelle-Aquitaine le 23 novembre 2023. Un temps d’échange et de construction.

                A l’occasion de cette deuxième édition, un outil sous forme de padlet contenant des ressources et supports pédagogiques à destination de tous, a été mis en place par la Région Nouvelle-Aquitaine :

                Assises régionales contre le harcèlement en milieu scolaire - 2ème édition

                Dans la continuité des 2èmes assises régionales autour du harcèlement scolaire de novembre 2023, la projection du film « Plus bas que terre », tourné à Talence (33) est organisée vendredi 12 avril 2024 à 14h.

                Cette projection aura lieu simultanément sur les sites de Bordeaux (14, rue François de Sourdis), Limoges (27, boulevard Corderie) et Poitiers (15, rue Ancienne Comédie) en présence de Jean-Louis Nembrini, vice-président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge de l’orientation et de l’éducation, et de la jeunesse, et de Yasmina Boultam, conseillère régionale déléguée à l’ambition éducative.

                Les deux élus régionaux présenteront les associations retenues dans le cadre de l’appel à projets 2024 : elles pourront ainsi intervenir dans les établissements scolaires afin de poursuivre les efforts de la lutte contre le harcèlement en milieu scolaire. https://www.educavox.fr/accueil/agenda/12-avril-en-nouvelle-aquitaine-plus-bas-que-terre-denonce-le-harcelement-scolaire-en-ligne-et-ses-consequences

                Plus d’informations :

                Harcèlement scolaire, un plan d'actions au plus près des lycéens

                 
                • NouvelleAquitaine
                • Lycée
                  Laurissergues Michelle

                  Mercredi 22 mai 2024 à Paris Montreuil Expoe : le MEDEF Île-de-France organise la Fête des Métiers et de l’Alternance

                  1 mois 1 semaine ago
                  Le MEDEF Île-de-France, avec l’appui de ses partenaires régionaux d’emploi et de formation, organise la 14e édition de la Fête…Objectifs principaux de l’événement :

                  • Faire découvrir aux jeunes les métiers et les opportunités de carrière,
                  • Informer sur les filières, les formations et les débouchés,
                  • Accompagner dans l’orientation et ouvrir le champ des possibles,
                  • Promouvoir l’alternance et en particulier l’apprentissage,
                  • Proposer plus de 5 000 offres d’emploi, de contrats d’apprentissage et de professionnalisation.

                  Au programme : Rencontres avec des écoles, CFA, universités, organismes de formation, acteurs de l’orientation, entreprises, branches et fédérations professionnelles, conseils sur l'orientation, propositions de formations en apprentissage, ateliers participatifs de découverte des métiers, animations dédiées à leur valorisation.

                  Informations pratiques

                  Date : mercredi 22 mai 2024
                  Lieu : Paris Montreuil - Expo, 128 rue de Paris, 93100 Montreuil
                  Horaires : 10h - 18h
                  Site web : https://www.fetedelalternance.com
                  Entrée gratuite et libre

                  An@é

                  12 avril en Nouvelle-Aquitaine : « Plus bas que terre », dénonce le harcèlement scolaire en ligne et ses conséquences

                  1 mois 1 semaine ago
                  Dans la continuité des 2èmes assises régionales autour du harcèlement scolaire qui se sont tenues en novembre 2023, la projection…

                  Cette projection aura lieu simultanément sur les sites de Bordeaux (14, rue François de Sourdis), Limoges (27, boulevard Corderie) et Poitiers (15, rue Ancienne Comédie) en présence de Jean-Louis Nembrini, vice-président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge de l’orientation et de l’éducation, et de la jeunesse, et de Yasmina Boultam, conseillère régionale déléguée à l’ambition éducative.

                  « Plus bas que terre » est un long-métrage de Ludovic Lescieux.

                  Il est ingénieur technico-commercial de métier, réalisateur à ses heures. D’une durée de 1h45 (et déconseillé aux moins de 14 ans), il aborde le thème du harcèlement en ligne et de ses conséquences. Une partie du film a été tourné au lycée Victor-Louis à Talence.

                  Il a bénéficié d’une subvention d’aide à la production de 3 000 euros en 2022 de la Région Nouvelle-Aquitaine.

                  Synopsis :

                  Clara, une jeune lycéenne de 16 ans timide et réservée, trouve refuge sur les réseaux sociaux et se lie d'amitié à un jeune homme sur un site de rencontres. Mal intentionné, ce dernier la menace de diffuser une photo intime d'elle au sein de son lycée et de sa famille. La rumeur se répand, elle devient la risée de tous. S'ensuit une descente aux enfers psychologiques pour la jeune fille.

                  Des comédiens amateurs ont participé bénévolement à ce film traitant du cyberharcèlement.

                  Plus d’informations et bande annonce : Plus bas que terre

                  An@é

                  L'avenir de l’éducation et de l’intelligence artificielle : une série de podcasts à la DRNE Bourgogne-Franche-Comté

                  1 mois 1 semaine ago
                  La DRNE De l'Académie Bourgogne-Franche-Comté a créé une série de 6 podcasts qui nous permettent de plonger au cœur de…Ce sont surtout les IA prédictives, évolutives et renforcées, qui investissent le champ de l’éducation puisqu’elles offrent des potentialités pédagogiques intéressantes.

                  Elles permettent de minimiser l’erreur, de détecter les points forts/points faible et de rendre les parcours d’apprentissage adaptables et personnalisables. De plus, elles viennent en appui des enseignants dans certaines tâches répétitives et dans leur choix de progression pédagogique. En d’autres termes, les IA peuvent être vues comme un outil pour pousser plus loin la différenciation pédagogique et l’apprentissage adaptatif, mais également pour assister les enseignants dans leurs pratiques quotidiennes et tout particulièrement en matière d’évaluation.

                  Avec le recul, le constat a été fait que les MOOC et autres logiciels diapos ;e-learning n’ont pas mené à la révolution escomptée. De même, l’ordinateur, la tablette tactile ainsi que les outils et services numériques ont été intégrés en classe sans jamais remplacer les enseignants. Et il en est de même pour les IA. En tout état de cause, pour l’instant, l’éducation reste une affaire humaine dont les facteurs de réussite (émulation d’un groupe-classe, motivation individuelle, écoute active, compétences psychosociales, estime de soi, habitudes de vie…) ne peuvent être générés par des algorithmes aussi sophistiqués, puissent-ils être. Les humains restent les mieux placés pour enseigner à d’autres humains.

                  Ce podcast en 6 épisodes propose les témoignages d’enseignants qui ont choisi de se familiariser avec l’IA

                  Ils ont choisi d’utiliser des outils basés sur l’IA, voire d’en développer, dans l’objectif de montrer aux élèves comment l’IA est construite, comment elle fonctionne et que ces ‘machines’ ne sont pas des boîtes magiques.

                  Épisode 1 :  l’intelligence artificielle comme assistance à l’enseignement et à la connaissance 

                  Extrait (Amélie):  “Je peux voir quelles compétences sont un petit peu plus faibles et donc reproposer aux élèves  individuellement des exercices pour retravailler ces objectifs-là

                  Dans un contexte éducatif, ce qu’on appelle « l’apprentissage adaptatif » c’est en fait une méthode qui repose sur des programmes informatiques qui vont permettre à l’enseignant d’élaborer des exercices ou des cours qui répondent sur-mesure aux besoins des élèves. 

                  Et ça, c’est rendu possible grâce à l’intelligence artificielle. Smart Enseigno, Captain Kelly ou encore Lalilo sont des exemples de ressources d’apprentissage adaptatif qui facilitent la mise en œuvre d’une telle méthode. Pour l’enseignant, ils constituent de véritables outils de suivi individualisé et d’aide à la décision. Cet épisode démontre que ces assistants numériques basés sur l’intelligence artificielle sont d’autant plus pertinents pour concrètement mettre en pratique la différenciation pédagogique ou pour des élèves à besoins particuliers.

                  Épisode 1 : l’IA comme assistance à l’enseignement

                  Épisode 2 :  l’intelligence artificielle comme outil d’évaluation

                  Extrait (Mickaël): “ “Pendant très longtemps, on a proposé à nos élèves des situations de mise en application, parfois un peu automatiques, de connaissances qu’ils sont censés avoir apprises. Aujourd’hui, quand on sait qu’à l’école on a des outils tels que ChatGPT qui existent, on peut s’interroger sur la légitimé de telles activités et donc finalement, on va peut-être voir apparaître de nouvelles activités, de nouvelles évaluations basées sur l’oral, basées sur des taches complexes, ou ce qu’on appelle aussi des évaluations authentiques voire d’autres productions que des productions écrites.”

                  La mise à disposition à l’école d’outils basés sur l’intelligence artificielle bouscule les pratiques enseignantes. Ou en tout cas, elle les interroge. Pourquoi ? Parce qu’ils automatisent certaines taches évaluatives de l’enseignant et parce qu’ils les amènent à réfléchir autrement ses activités en classe mais aussi en dehors de la classe. Finalement, l’enseignant peut gagner du temps en travaillant à l’aide d’outils intelligents, et consacrer ce temps gagné sur le cœur de son enseignement.

                  Cet épisode illustre le fait que l’évaluation, à l’ère de l’intelligence artificielle, peut être un levier gagnant pour favoriser  l’engagement et la motivation des élèves en leur proposant non plus des examens de contrôle mais plutôt des situations dans lesquelles ils agissent et grâce auxquelles ils peuvent s’approprier des outils de manière constructive et responsable.

                  Épisode 2 : l’intelligence artificielle comme outil d’évaluation

                  Épisode 3 :  intelligence artificielle, esprit critique et éthique

                  Extrait (Raphaël): “Je trouve important d’aborder l’IA du point de vue, je dirais, sociologie du numérique, qui me permet deux choses. La première, c’est de sortir d’une vision qui serait un peu protectionniste de l’élève et puis deuxième chose : garder un regard critique sur l’IA en abordant des enjeux éthiques comme les conditions de travail, les biais de représentation ou de genre qui pourraient se glisser dans les données et les réponses”.

                  Faire preuve de sens critique, ce n’est pas distinguer le vrai du faux de manière binaire; ça consiste plutôt à balayer un spectre large de nuances. Il faut donc bien faire la différence entre l’esprit critique et un esprit critique qui ressemblerait plus à de la défiance.

                  L’éducation à l’esprit critique est une partie intégrante de l’EMI mais elle concerne véritablement toutes les disciplines scolaires. Il est essentiel, depuis l’avènement d’Internet et encore davantage aujourd’hui à l’ère du développement très rapide des différentes formes d’intelligences artificielles, que les élèves soient outillés pour créer des prompts, pour apprivoiser les images générées, comprendre le fonctionnement de certaines applis, déjouer les algorithmes de recommandation… 

                  Cet épisode développe la notion d’esprit critique et démontre que c’est cela qui nous distingue fondamentalement de la machine, dont les performances, bien qu’elles soient impressionnantes, c’est vrai, restent limitées.

                  Épisode 3 : l’intelligence artificielle, esprit critique et éthique

                  Épisode 4 : quand l’intelligence artificielle accompagne la progression de l’élève

                  Extrait (Jérémy) « Le prof, bien sûr, reste au cœur de ce système puisque c’est lui qui met du liant, c’est lui qui fait l’interface entre le logiciel, l’intelligence artificielle et l’interprétation que les résultats lui en donnent aux élèves. […] J’ai imaginé une nouvelle pédagogie qui serait plus étoilée que linéaire, c’est-à-dire que les étudiants font les choses à leur rythme et surtout dans le sens qu’ils veulent, plutôt que linéairement, avec une séquence après une autre, par exemple ».

                  Les services et logiciels basés sur l’intelligence artificielle proposent généralement à l’enseignant, mais aussi à l’élève, des tableaux de bord qui donnent des indications diagnostiques, prédictives ou prescriptives sur les travaux effectués, sur les résultats, parfois sur le degré d’engagement ou encore sur les compétences à améliorer.

                  Cet épisode présente les contours d’une pédagogie dite « pédagogie étoilée » qui permet à l’enseignant de calibrer au mieux ses cours, d’adapter au plus juste son approche pédagogique en mesurant voire en anticipant les marges de progression et/ou de régression de ses élèves ce qui rend alors possible un suivi individualisé. Le propos est également d’insister sur la nécessité d’accompagner les élèves dans l’appropriation de ces outils intelligents émergents qui seront omniprésents dans leur quotidien et leurs métiers de demain. 

                  Épisode 4 : quand l’IA accompagne la progression de l’élève

                  Épisode 5 : comment aborder l’intelligence artificielle en classe de langue ?

                  Extrait (Yoan) « À mon sens, sur la partie méthodologique, c’est vraiment la réflexion sur comment le cerveau apprend, plus que comment l’IA apprend, qui les a intéressés. J’en ai profité pour rebondir sur le traducteur automatique qui est quand même le cœur du travail de l’IA pour les langues vivantes. »

                  L’intelligence artificielle ne peut pas remplacer la connaissance humaine. À l’école, elle ne peut pas remplacer les professeurs ; ce qu’elle peut faire, c’est optimiser le métier d’enseignant. 

                  D’ailleurs, les compétences recherchées par les employeurs, dans de très nombreux secteurs d’activité de demain, seront étroitement liées au cyberspace et aux données. C’est pourquoi il est important, dès aujourd’hui, d’aborder l’intelligence artificielle avec les élèves. L’expérimentation pédagogique en classe de langue, présentée dans cet épisode, vise à renforcer les compétences langagières des élèves tout en amenant une réflexion comparative entre les rouages du cerveau humain et le fonctionnement de ces différents outils intelligents que les chatbots, les voicebots ou les assistants vocaux.

                  Épisode 5 : comment aborder l’intelligence artificielle en classe de langue ?

                  Épisode 6 : écrire un texte à l’heure de l’IA générative

                  Extrait (Inès):”« […] ça réactive des questionnements qu’on avait déjà par rapport à ce que c’est qu’est l’écrit scolaire, comment les élèves s’en servent ; la question de savoir comment les élèves se servent de l’intelligence artificielle à la maison ; ça nous conduit aussi à réinterroger ce que nous on leur demande de faire en classe et notamment pour les écrits un petit peu longs, de type dissertation ou explication de texte […] »

                  Avec cet ultime épisode de notre série de podcasts, nous plongeons au cœur de l’avenir de l’éducation et de l’intelligence artificielle avec deux enseignants précurseurs.

                  Imaginez un cours où les élèves collaborent avec une intelligence artificielle pour créer des textes captivants et réflexifs. C’est exactement le projet novateur que nos invités ont mis en place. À travers cette interview, nous explorerons la nécessité croissante de développer cette nouvelle compétence éducative : l’ingénierie du prompt. Rejoignez-nous pour une conversation passionnante qui repousse les frontières de l’apprentissage et de la technologie.

                  Épisode 6 : écrire un texte à l’heure de l’IA générative

                   

                  Source : Délégation Régionale
                  du numérique pour l'Éducation (DRNE)

                  Région académique Bourgogne-Franche-Comté (Creative commons)  
                  • Intelligence artificielle
                  • Chercheurs
                  • Enseignants
                  • Pratiques numériques
                  • Enseigner et apprendre
                  • Enjeux et évolutions
                    An@é

                    L'avenir de l’éducation et de l’intelligence artificielle : une série de podcasts à la DRNE Bourgogne-Franche-Comté

                    1 mois 1 semaine ago
                    La DRNE De l'Académie Bourgogne-Franche-Comté a créé une série de 6 podcasts qui nous permettent de plonger au cœur de…Ce sont surtout les IA prédictives, évolutives et renforcées, qui investissent le champ de l’éducation puisqu’elles offrent des potentialités pédagogiques intéressantes.

                    Elles permettent de minimiser l’erreur, de détecter les points forts/points faible et de rendre les parcours d’apprentissage adaptables et personnalisables. De plus, elles viennent en appui des enseignants dans certaines tâches répétitives et dans leur choix de progression pédagogique. En d’autres termes, les IA peuvent être vues comme un outil pour pousser plus loin la différenciation pédagogique et l’apprentissage adaptatif, mais également pour assister les enseignants dans leurs pratiques quotidiennes et tout particulièrement en matière d’évaluation.

                    Avec le recul, le constat a été fait que les MOOC et autres logiciels diapos ;e-learning n’ont pas mené à la révolution escomptée. De même, l’ordinateur, la tablette tactile ainsi que les outils et services numériques ont été intégrés en classe sans jamais remplacer les enseignants. Et il en est de même pour les IA. En tout état de cause, pour l’instant, l’éducation reste une affaire humaine dont les facteurs de réussite (émulation d’un groupe-classe, motivation individuelle, écoute active, compétences psychosociales, estime de soi, habitudes de vie…) ne peuvent être générés par des algorithmes aussi sophistiqués, puissent-ils être. Les humains restent les mieux placés pour enseigner à d’autres humains.

                    Ce podcast en 6 épisodes propose les témoignages d’enseignants qui ont choisi de se familiariser avec l’IA

                    Ils ont choisi d’utiliser des outils basés sur l’IA, voire d’en développer, dans l’objectif de montrer aux élèves comment l’IA est construite, comment elle fonctionne et que ces ‘machines’ ne sont pas des boîtes magiques.

                    Épisode 1 :  l’intelligence artificielle comme assistance à l’enseignement et à la connaissance 

                    Extrait (Amélie):  “Je peux voir quelles compétences sont un petit peu plus faibles et donc reproposer aux élèves  individuellement des exercices pour retravailler ces objectifs-là

                    Dans un contexte éducatif, ce qu’on appelle « l’apprentissage adaptatif » c’est en fait une méthode qui repose sur des programmes informatiques qui vont permettre à l’enseignant d’élaborer des exercices ou des cours qui répondent sur-mesure aux besoins des élèves. 

                    Et ça, c’est rendu possible grâce à l’intelligence artificielle. Smart Enseigno, Captain Kelly ou encore Lalilo sont des exemples de ressources d’apprentissage adaptatif qui facilitent la mise en œuvre d’une telle méthode. Pour l’enseignant, ils constituent de véritables outils de suivi individualisé et d’aide à la décision. Cet épisode démontre que ces assistants numériques basés sur l’intelligence artificielle sont d’autant plus pertinents pour concrètement mettre en pratique la différenciation pédagogique ou pour des élèves à besoins particuliers.

                    Épisode 1 : l’IA comme assistance à l’enseignement

                    Épisode 2 :  l’intelligence artificielle comme outil d’évaluation

                    Extrait (Mickaël): “ “Pendant très longtemps, on a proposé à nos élèves des situations de mise en application, parfois un peu automatiques, de connaissances qu’ils sont censés avoir apprises. Aujourd’hui, quand on sait qu’à l’école on a des outils tels que ChatGPT qui existent, on peut s’interroger sur la légitimé de telles activités et donc finalement, on va peut-être voir apparaître de nouvelles activités, de nouvelles évaluations basées sur l’oral, basées sur des taches complexes, ou ce qu’on appelle aussi des évaluations authentiques voire d’autres productions que des productions écrites.”

                    La mise à disposition à l’école d’outils basés sur l’intelligence artificielle bouscule les pratiques enseignantes. Ou en tout cas, elle les interroge. Pourquoi ? Parce qu’ils automatisent certaines taches évaluatives de l’enseignant et parce qu’ils les amènent à réfléchir autrement ses activités en classe mais aussi en dehors de la classe. Finalement, l’enseignant peut gagner du temps en travaillant à l’aide d’outils intelligents, et consacrer ce temps gagné sur le cœur de son enseignement.

                    Cet épisode illustre le fait que l’évaluation, à l’ère de l’intelligence artificielle, peut être un levier gagnant pour favoriser  l’engagement et la motivation des élèves en leur proposant non plus des examens de contrôle mais plutôt des situations dans lesquelles ils agissent et grâce auxquelles ils peuvent s’approprier des outils de manière constructive et responsable.

                    Épisode 2 : l’intelligence artificielle comme outil d’évaluation

                    Épisode 3 :  intelligence artificielle, esprit critique et éthique

                    Extrait (Raphaël): “Je trouve important d’aborder l’IA du point de vue, je dirais, sociologie du numérique, qui me permet deux choses. La première, c’est de sortir d’une vision qui serait un peu protectionniste de l’élève et puis deuxième chose : garder un regard critique sur l’IA en abordant des enjeux éthiques comme les conditions de travail, les biais de représentation ou de genre qui pourraient se glisser dans les données et les réponses”.

                    Faire preuve de sens critique, ce n’est pas distinguer le vrai du faux de manière binaire; ça consiste plutôt à balayer un spectre large de nuances. Il faut donc bien faire la différence entre l’esprit critique et un esprit critique qui ressemblerait plus à de la défiance.

                    L’éducation à l’esprit critique est une partie intégrante de l’EMI mais elle concerne véritablement toutes les disciplines scolaires. Il est essentiel, depuis l’avènement d’Internet et encore davantage aujourd’hui à l’ère du développement très rapide des différentes formes d’intelligences artificielles, que les élèves soient outillés pour créer des prompts, pour apprivoiser les images générées, comprendre le fonctionnement de certaines applis, déjouer les algorithmes de recommandation… 

                    Cet épisode développe la notion d’esprit critique et démontre que c’est cela qui nous distingue fondamentalement de la machine, dont les performances, bien qu’elles soient impressionnantes, c’est vrai, restent limitées.

                    Épisode 3 : l’intelligence artificielle, esprit critique et éthique

                    Épisode 4 : quand l’intelligence artificielle accompagne la progression de l’élève

                    Extrait (Jérémy) « Le prof, bien sûr, reste au cœur de ce système puisque c’est lui qui met du liant, c’est lui qui fait l’interface entre le logiciel, l’intelligence artificielle et l’interprétation que les résultats lui en donnent aux élèves. […] J’ai imaginé une nouvelle pédagogie qui serait plus étoilée que linéaire, c’est-à-dire que les étudiants font les choses à leur rythme et surtout dans le sens qu’ils veulent, plutôt que linéairement, avec une séquence après une autre, par exemple ».

                    Les services et logiciels basés sur l’intelligence artificielle proposent généralement à l’enseignant, mais aussi à l’élève, des tableaux de bord qui donnent des indications diagnostiques, prédictives ou prescriptives sur les travaux effectués, sur les résultats, parfois sur le degré d’engagement ou encore sur les compétences à améliorer.

                    Cet épisode présente les contours d’une pédagogie dite « pédagogie étoilée » qui permet à l’enseignant de calibrer au mieux ses cours, d’adapter au plus juste son approche pédagogique en mesurant voire en anticipant les marges de progression et/ou de régression de ses élèves ce qui rend alors possible un suivi individualisé. Le propos est également d’insister sur la nécessité d’accompagner les élèves dans l’appropriation de ces outils intelligents émergents qui seront omniprésents dans leur quotidien et leurs métiers de demain. 

                    Épisode 4 : quand l’IA accompagne la progression de l’élève

                    Épisode 5 : comment aborder l’intelligence artificielle en classe de langue ?

                    Extrait (Yoan) « À mon sens, sur la partie méthodologique, c’est vraiment la réflexion sur comment le cerveau apprend, plus que comment l’IA apprend, qui les a intéressés. J’en ai profité pour rebondir sur le traducteur automatique qui est quand même le cœur du travail de l’IA pour les langues vivantes. »

                    L’intelligence artificielle ne peut pas remplacer la connaissance humaine. À l’école, elle ne peut pas remplacer les professeurs ; ce qu’elle peut faire, c’est optimiser le métier d’enseignant. 

                    D’ailleurs, les compétences recherchées par les employeurs, dans de très nombreux secteurs d’activité de demain, seront étroitement liées au cyberspace et aux données. C’est pourquoi il est important, dès aujourd’hui, d’aborder l’intelligence artificielle avec les élèves. L’expérimentation pédagogique en classe de langue, présentée dans cet épisode, vise à renforcer les compétences langagières des élèves tout en amenant une réflexion comparative entre les rouages du cerveau humain et le fonctionnement de ces différents outils intelligents que les chatbots, les voicebots ou les assistants vocaux.

                    Épisode 5 : comment aborder l’intelligence artificielle en classe de langue ?

                    Épisode 6 : écrire un texte à l’heure de l’IA générative

                    Extrait (Inès):”« […] ça réactive des questionnements qu’on avait déjà par rapport à ce que c’est qu’est l’écrit scolaire, comment les élèves s’en servent ; la question de savoir comment les élèves se servent de l’intelligence artificielle à la maison ; ça nous conduit aussi à réinterroger ce que nous on leur demande de faire en classe et notamment pour les écrits un petit peu longs, de type dissertation ou explication de texte […] »

                    Avec cet ultime épisode de notre série de podcasts, nous plongeons au cœur de l’avenir de l’éducation et de l’intelligence artificielle avec deux enseignants précurseurs.

                    Imaginez un cours où les élèves collaborent avec une intelligence artificielle pour créer des textes captivants et réflexifs. C’est exactement le projet novateur que nos invités ont mis en place. À travers cette interview, nous explorerons la nécessité croissante de développer cette nouvelle compétence éducative : l’ingénierie du prompt. Rejoignez-nous pour une conversation passionnante qui repousse les frontières de l’apprentissage et de la technologie.

                    Épisode 6 : écrire un texte à l’heure de l’IA générative

                     

                    Source : Délégation Régionale
                    du numérique pour l'Éducation (DRNE)

                    Région académique Bourgogne-Franche-Comté (Creative commons)  
                    • Intelligence artificielle
                    • Chercheurs
                    • Enseignants
                    • Pratiques numériques
                    • Enseigner et apprendre
                    • Enjeux et évolutions
                      An@é

                      David Fayon : La souveraineté numérique est plurielle !

                      1 mois 1 semaine ago
                      David Fayon publie dans ses chroniques numériques : "La souveraineté numérique est plurielle ! Matériel, logiciel, données, IA générative mais aussi…

                      Schéma avec les 3 périodes de l’informatique [1], devenu numérique, a été enrichi d’une 4e période qui est celle de l’IA générative. Les dates de transition sont charnières comme dans l’histoire.

                      L’informatique a décollé pendant la Seconde guerre mondiale avec le décryptage des messages codés allemands et avec les outils de calcul de trajectoire balistique.

                      La valeur ajoutée, qui était essentiellement dans le matériel, s’est d’abord déplacée dans le logiciel.

                      Ceci s’explique par deux facteurs concomitants, la baisse du prix et de la taille des ordinateurs d’une part dans des proportions gigantesques et la crise du logiciel et sa complexification même si des nouveaux langages de programmation sont apparus au fil des années. La date clef est 1985, lancement de Windows, largement inspiré du système d’exploitation du Macintosh sorti un an plus tôt. Notons 1995 qui est l’année du décollage d’Internet dans les pays occidentaux avec Explorer livré directement installé sur les PC et des lancements des géants d’Internet de la première vague en 1994-1995 (Amazon, Yahoo, eBay par exemple) alors que les navigateurs Mosaic puis Netscape étaient réservés aux geeks. 2005 est l’année de l’essor du Web 2.0 qui se traduit par l’exploitation des données personnelles par les applications qui, pour certaines, deviennent plateformes et attirent tout un écosystème autour d’elles.

                      Ceci est expliqué dans le livre d’analyse et de culture numérique Web 2.0 15 ans déjà et après ? [2]. Contre l’échange de la gratuité d’un service, vos données personnelles sont exploitées même s’il existe des formules premium par ailleurs. Nous vivons dans cette période où les plateformes notamment les GAFAM sont rois. L’IA générative, apparue auprès du grand public en novembre 2022 avec le phénomène ChatGPT, aura une maturité des usages notamment en entreprise l’année prochaine, date à laquelle la nouvelle période commencera réellement. Cette IA générative s’appuie sur des quantités colossales de données.

                      Même si la valeur ajoutée glisse progressivement du matériel au logiciel puis aux données et enfin à l’IA générative, il est stratégique pour les acteurs de contrôler l’ensemble de la chaîne de valeur. C’est Apple qui le réalise le mieux avec son produit phare, l’iPhone côté matériel et son système d’exploitation, iOS. L’App Store permet d’héberger des applications conçues pour la plupart par des acteurs partenaires de la firme de Cupertino. Une triple dime (30 %) est reversée par les applications sélectionnées à Apple pour être hébergée dans l’App Store, ce qui est particulièrement juteux, façon Booking ou Uber. Il existe aussi une commission réduite de 10 % et de 17 % pour les transactions de biens et services numériques. Les données sont contrôlées par Apple et même les autorités américaines ont des difficultés à les obtenir.

                      Les projets de développement côté IA sont nombreux même si Apple prône en interne la culture du secret. Siri fut l’un des pionniers. En bas de l’échelle, Apple cherche à se dévulnérabiliser. Les iPhone, assemblés à Shenzhen en Chine par le fabricant Foxconn, le sont à présent également en Inde.

                      Il s’agit d’anticiper le conflit potentiel entre Etats-Unis et Chine notamment par rapport à la question de Taiwan.

                      En matière de systèmes d’exploitation et de logiciels, il existe des risques comme les portes dérobées qui sont un moyen de s’infiltrer dans un système, d’où la nécessité d’avoir des systèmes d’exploitation souverains. Une bonne initiative réside dans SecDroid, développé par la Gendarmerie nationale. Il s’agit d’un Android décompilé et réécrit de façon sécurisée. Il gagnerait à être utilisée par d’autres acteurs étatiques, industriels mais aussi par d’autres nations européennes pour avoir une taille critique.

                      Le schéma suivant, au-delà des 4 couches de valeur ajoutée pour le numérique, a de façon orthogonale la question de l’énergie qui est nécessaire pour faire fonctionner les équipements et participent à la chaîne de valeur. Les énergies fossiles, en particulier le charbon, étant très polluantes, il est important de rappeler que la Chine intervenait en 2022 pour 29,2 % dans les émissions de gaz à effet de serre alors que sa population n’est que de 17,5 % de la planète.

                      Sa consommation de charbon va encore augmenter rendant ridicules les efforts consentis par l’Union européenne. Le nucléaire est le moins émetteur de CO2 contribuant au réchauffement climatique et la fusion nucléaire sera dans quelques années hautement nobélisable car n’émettant pas de déchets radioactifs. La question des déchets numériques et de la pollution induite avec en corollaire la sobriété numérique est clef.

                      Pour les données, il convient de distinguer pour la consommation énergétique, le transport et le stockage. Pour le transport, les câbles sous-marins représentent près de 99 % du transport de données entre les continents et toute coupure de câble (accidentelle ou malveillante) peut mettre à mal un pays. Sans Internet, point de salut ! Pour le stockage, la moitié de l’énergie consommée par les datacenters est consacrée à l’administration du datacenter lui-même et réguler sa température. C’est un peu à l’image du ratio des dépenses publiques de l’Etat – du moins en France – rapporté à son PIB.

                      En dessous de ces 4 couches numériques se situent les micro-processeurs qui équipent les matériels, PC, smartphones, tablettes et autres équipements électroniques qui sont embarqués dans les voitures, les appareils électroménagers, les machines industrielles, etc.

                      Les acteurs se nomment principalement Intel, Nvidia qui connaît une croissance fulgurante avec l’IA, AMD, Qualcomm, Samsung et le leader taiwanais TSMC dont les puces équipent les smartphones, les automobiles mais aussi les missiles. Il convient de garder à l’esprit que la majorité des micro-processeurs mondiaux sont fabriqués par TSMC à Taiwan. Nous avons plus de dépendance à Taiwan qu’à l’Ukraine car d’un point de vue agricole et malgré les contraintes infligées à nos agriculteurs nous restons pour l’heure souverains dans ce domaine alors que d’un point de vue micro-processeurs, nous demeurons d’une fragilité extrême. Nous avons certes en Europe STMicroelectronics mais il fait figure de nain à côté, un peu comme OVH par rapport à AWS, Google Cloud ou Microsoft Azure dans le cloud et le stockage des données.

                      Les matières premières pour fabriquer les ordinateurs, les smartphones sont stratégiques. Outre les micro-processeurs, nous avons les batteries, l’électronique, l’écran.

                      Les métaux, l’eau et les terres rares sont des éléments essentiels pour toute l’industrie numérique au niveau du « sous-sol » numérique.

                      Ainsi les matières premières suivantes ont des utilisations essentielles dans l’électronique :

                      • Antimoine : alliages pour durcir des métaux, pour les semi-conducteurs et les smartphones
                      • Béryllium : dans des circuits intégrés avec des propriétés chimiques intéressantes, plus grande légèreté que l’aluminium, plus rigide que l’acier, fours à micro-ondes
                      • Cobalt : batteries d’ordinateurs et de smartphones
                      • Gallium : panneaux solaires et circuits intégrés, consoles de jeux vidéos
                      • Germanium : pour les LED et les écrans plat de téléviseurs
                      • Indium : écrans plats
                      • Niobium : appareils photos numériques
                      • Platine : surface des disques durs notamment des ordinateurs
                      • Tantale : pour les ordinateurs, smartphones, consoles de jeux vidéos et appareils photos, lave-linges, appareils de laboratoire pour résister à la corrosion et en particulier les condensateurs au tantale pour des utilisations dans l’industrie médicale, aérospatiale et militaire

                      Les terres rares sont utiles par exemple pour la fabrication d’aimants (pour les éoliennes même si leur rendement est extrêmement faible, aléatoire et induit d’autres pollutions notamment pour les oiseaux et le paysage), la miniaturisation des composants de nos smartphones alliés à l‘augmentation de leur puissance de calcul, les batteries de voitures électriques contrairement aux voitures thermiques, les LED, la robotique, le matériel pour le secteur de la défense. Elles sont essentielles pour accélérer la transition énergétique. L’extraction des terres rares nécessite des quantités astronomiques d’eau et génère des pollutions avec des rejets dans l’environnement de métaux lourds, d’acide sulfurique et parfois de l’uranium.

                      Nous en dénombrons 17 (15 dans la famille des lanthanides ainsi que l’yttrium et le scandium) comme illustré dans ce schéma issu d’une requête au moteur de recherche sémantique Wolfram Alpha.

                      Les terres rares sont présentes sur l’ensemble du globe mais en très faible quantité contrairement aux métaux où l’on a des gisements avec de fortes concentration lesquels permettent des exploitations, du reste pas toujours dans les conditions environnementales et humaines requises.

                      En 2021, la Chine disposait pour sa part de 37 % des réserves mondiales des terres rares et exploitait 60 % de la production mondiale suivie par les États-Unis avec 15 % puis par l’Australie. Le combat pour la géopolitique du numérique entre les Etats-Unis et la Chine se joue à tous les niveaux, tant au niveau de l’IA et de la course aux brevets déposés, qu’au niveau des plateformes (GAFAM vs BATHX ou Baidu Alibaba Tencent Huawei Xiaomi) qu’au niveau des micro-processeurs et des éléments chimiques.

                      Notons que la République Démocratique du Congo produisait en 2022 plus de 70 % de la production mondiale du Cobalt. Elle est leader pour l’extraction du coltan. La production du graphite pour sa part est effectuée à 70 % par la Chine. Suivent le Mozambique et Madagascar. Le cuivre est produit principalement au Chili, au Pérou et au Congo. Le nickel, même si la France en dispose un peu via la Nouvelle-Calédonie, est produit à près de 50 % en Indonésie puis aux Philippines et en Russie. L’uranium, nécessaire à la production d’énergie nucléaire, est extrait dans 15 pays, le Kazakhstan à la frontière avec la Russie et la Chine entrant pour 45 % de la production mondiale devant l’Australie, la Namibie et le Canada puis l’Ouzbékistan et la Russie.

                      Dans ce contexte, il est nécessaire de développer la R&D pour trouver des matériaux de substitution à moindre coût économique et écologique. Nous l’avons vécu pour la micro-informatique au début des années 1970 avec le passage des transistors au silicium.

                      Il est important de développer le recyclage des appareils afin de récupérer les matières et d’en extraire les terres rares. Enfin, il conviendrait de nouer des stratégies à la fois d’influence mais aussi de coopération avec les pays producteurs pour sécuriser nos approvisionnements.

                      La prise de conscience stratégique est timide mais elle existe. Il reste à la mettre concrètement en application en réallouant les priorités budgétaires et en remettant à plat la gabegie étatique pour retrouver des marges de manœuvre pour construire et ne pas subir l’avenir. Il est en effet triste de constater que la pression fiscale et la dette augmentent alors même que les services publics se dégradent et que les fonctions régaliennes (sécurité, défense, justice) sont assurées de façon « perfectible ».

                      La France n’a pas d’ennemis – pour l’heure – mais que des intérêts. Il reste à trouver l’équation gagnante entre économie, éthique et écologie.

                      David Fayon: https://davidfayon.fr/2024/03/souverainete-numerique-plurielle-materiel-logiciel-donnees-intelligence-artificielle-generative-matieres-premieres-terres-rares/

                      [1] Décrit dans Géopolitique d’Internet – Qui gouverne le monde ?, Economica, 2013 [* avec ère des données, depuis 2005]

                      [2] Web 2.0 15 ans déjà et après ? – 7 pistes pour réenchanterInternet, Kawa, 2020 (collectif de 56 pionniers du Web 2.0 francophone, coordonné par Fadhila Brahimi et David Fayon)

                      • Ecosystème numérique
                      • Environnement
                      • Technologies
                      • Société et numérique
                      • International
                      • Territoires
                      • Enjeux et évolutions
                        An@é

                        Sécession !

                        1 mois 1 semaine ago
                        La publication des résultats de l'enquête PISA a été faite le même jour que celle de Gabriel ATTAL sur le…Fort de ces remarques, le gouvernement fait exactement l'inverse.

                        Il instaure des protocole en maternelle et en primaire, met en place, dès le rentrée des groupes de niveau en sixième et en cinquième et  fait du brevet des collèges le sésame d'entrée au lycée.

                        Outre le fait qu'aujourd'hui le métier d'enseignant se prolétarise de plus en plus, perdant au passage la liberté pédagogique qui faisait sa spécificité pour n'être plus qu'un simple exécutant des consignes ministérielles, les élèves les plus fragiles vont être marginalisées, stigmatisées!! où sont l'empathie, la bienveillance vantées par la ministre de l'Education nationale?

                        Nous avons appris qu'au prétexte d'économies budgétaires le budget serait réduit de 700 millions d'euros. Priorité, avez-vous dit ? Ce sont des milliers de postes de professeurs qui ne seront pas pourvus mais aussi d'infirmières, de médecins, d'assistantes sociales dont nos écoles ont besoin ! 

                        Dans le même temps, l'enseignement privé bénéficie de crédits supplémentaires alors que l'IPS (Indice de Positionnement Social) des familles qui le fréquentent a augmenté en moyenne de cinq points ces dernières années. Donner plus à celles et à ceux qui ont plus!! Où est la priorité gouvernementale?

                        Nous voyons ce dessiner sous nos yeux une école à deux vitesses; l'une qui accueillera en son sein les élèves favorisés et de l'autre une école de pauvres qui n'aura ni  les mêmes objectifs, ni  les mêmes moyens. Emancipation pour les uns, relégation pour les autres ?

                        Nous ne pouvons accepter que l'institution scolaire soit à ce point maltraitée.  La sécession, le séparatisme social n'ont pas leur place dans notre Ecole qui doit donner à chacune et à chacun de ses enfants les moyens de s'épanouir, de grandir. Une Ecole équitable où le sort des plus fragiles est véritablement pris en considération !

                        Figeac Patrick

                        Numérique éducatif et numérique productif

                        1 mois 1 semaine ago
                        Isabelle LAVAIL-RAVETLLAT, Doctorante en Sciences de l’Information et de la Communication, CRESEM, Université Perpignan Via Domiti : Enseigner l’anglais ne…La recherche présentée ici étudie les pratiques numériques propres à l’enseignement de la langue anglaise en milieu scolaire et leurs conséquences.

                        Une observation préliminaire effectuée en lycée relève une différence de niveau importante entre la capacité des élèves à s’exprimer en anglais pendant le cours, et les productions réalisées chez eux. Alors que les élèves peinent à mobiliser leurs connaissances de la langue à l’École, les travaux qu’ils rendent comprennent un vocabulaire et une grammaire bien plus élaborés. Nous montrerons ici que les élèves utilisent davantage les outils numériques de façon à produire directement le travail demandé, sans passer par l’étape de l’apprentissage et de l’assimilation des connaissances et des compétences.

                        Dispositif ou orthèse numérique

                        Le numérique s’est rapidement démocratisé.

                        À l’image de l’intelligence artificielle qui rédige un texte sur n’importe quel sujet (grâce aux IA génératives telles que ChatGPT), les dispositifs, principalement les smartphones et les ordinateurs, ont vite été inclus dans l’espace social au point de devenir indispensables dans beaucoup de domaines.

                        Le numérique est d’ailleurs abordé comme la troisième forme d’écriture qui, en transformant « nos usages de l’écriture et de la lecture, […] transforme […] nos pratiques de pensées dans le sens de la réponse réflexe à toute question en OUI/NON » (Herrenschmidt, 2007, p. 408).

                        Le travail réalisé numériquement produit aussi des biais d’optimisme laissant l’utilisateur convaincu que son intellect et la machine « se comprennent » (Herrenschmidt, ibid., p. 399). Le sens porté par l’écriture est modifié par le passage à la raison computationnelle (Bachimont, 2010). Autrement dit, la transition de l’écriture (manuscrite ou imprimée) à la numérisation du texte aurait entraîné la création d’une rationalité propre au support dématérialisé. « Les dispositifs numériques deviennent alors des prothèses, modifiant notre proprioceptivité en la médiatisant » (Mpondo-Dicka, 2013, § 13). L’adoption des smartphones comme complément du corps humain modifierait donc la perception de notre corps dans l’espace.

                        Toutefois, notre relation aux dispositifs numériques pourrait aller plus loin. Cette recherche se présente en effet comme étant dans la continuité des recherches de Thierry Gobert qui tendent à considérer ces dispositifs comme une « orthèse [...] qui remet droit, [corrige, augmente les fonctions] » (Gobert, 2017, p. 164). Le support semble ainsi changer le rapport de l’individu à son corps, à l’espace et à l’information. Dans le cadre scolaire, les pratiques numériques sont encouragées mais finalement peu encadrées. Les traducteurs et les copier-coller semblent être massivement utilisés par les élèves (Gobert, 2013, p. 73) qui développent l’illusion d’être à la fois compétents (Kahneman, 2012) et en contrôle (Langer, 1975) de ces outils. Ces biais d’optimisme, qui relèvent de l’institutionnalisation de soi (Gobert, 2019), semblent ainsi dommageables dans le domaine éducatif.

                        Le numérique serait donc productif, rendant l’élève moins apprenant que technicien. La démocratisation du numérique aurait finalement renforcé l’idée qu’une partie des connaissances et des compétences peut être déléguée à la machine sans pour autant se demander jusqu’où il est raisonnable de les externaliser.

                        Méthodologie

                        L’objet de la recherche a été d’identifier les pratiques numériques des élèves afin de vérifier, ou non, que les apprenants font un usage prioritairement productif du numérique, au détriment de son potentiel éducatif.

                        Pour cela, il est apparu nécessaire de déconstruire le processus d’élaboration d’un exposé en vue de révéler les biais dans l’utilisation du numérique en milieu scolaire. Le travail demandé a ainsi été décomposé en étapes permettant de cerner les usages numériques des élèves.

                        Au mois de janvier 2020, deux classes de 3e et trois classes de 4e (une population de 81 élèves) ont donc réalisé un exposé par groupes de 3 ou 4 étudiants dans le cadre d’un cours d’anglais encadré par leur enseignant et chercheur.

                        L’objectif premier de ce test était de vérifier l’hypothèse selon laquelle le numérique est utilisé à des fins productives et non éducatives par les élèves.

                        Le processus de création d’un exposé se décompose ainsi :

                        • rédaction d’une courte présentation du sujet,
                        • recherche en salle informatique,
                        • rédaction de l’exposé en classe,
                        • présentation du travail à l’oral.
                        Dans un deuxième temps, l’objectif était de montrer les effets de pratiques numériques éducatives sur les productions en classe en comparaison des précédents travaux réalisés à la maison.

                        Il s’agit alors de leur redonner les bases du langage pour pouvoir in fine évaluer ce qu’ils sont capables de produire sans outil numérique :

                        • rebrassage des points de grammaire,
                        • discussion en classe sur les éléments nécessaires à la présentation de soi à partir d’une vidéo,
                        • rédaction individuelle à faire en classe sur ce sujet.
                        Le numérique scolaire productif

                        Le test a révélé des lacunes qui ne sont pas liées au numérique mais que les élèves compensent par une utilisation productive des dispositifs :

                        • le manque de maîtrise de l’orthographe : en l’occurrence, ici, le mot « statue » (de la Liberté) ne leur était pas accessible via le dictionnaire bilingue papier dans la mesure où ils ne distinguaient pas les mots « statut », « statu » et « statue ». L’utilisation du correcteur orthographique numérique leur permet de passer outre ce type de difficulté ;
                        • la recherche sur internet a montré que les élèves tapent leur sujet d’exposé dans le moteur de recherche, sélectionnent la première proposition (généralement Wikipédia) puis font un copier-coller d’une partie du texte dans un traducteur. Un deuxième copier-coller est alors effectué dans un fichier Word qui constitue leur exposé. Il s’agit donc de plagiat.

                        Lors du passage à l’oral, les élèves (qui n’ont pas le droit de lire un texte, mais seulement de se référer à des notes) peinent à faire des phrases simples. Ce n’est pas le niveau attendu par l’Éducation nationale en fin de collège.

                        Un deuxième exposé, réalisé avec un usage éducatif du numérique (le dictionnaire et non le traducteur, pas de copier-coller, mais plutôt la réalisation de phrases par l’élève lui-même) a donné de meilleurs résultats.

                        En comparant cette seconde rédaction à ce qu’ils ont produit lors de la présentation initiale de leur sujet d’exposé et de l’exposé lui-même, tous les élèves, à l’exception de deux, ont rédigé au moins une page alors que leurs premiers travaux ne comprenaient que quelques lignes lorsqu’ils étaient réalisés en groupe de 4 à 5 personnes. La grammaire est toujours un problème mais leur niveau global est meilleur, en partie tout du moins, grâce à une plus grande confiance en ce qu’ils sont capables de produire sans assistance numérique productive.

                        Conclusion

                        Ce test a révélé trois types de difficultés des élèves :

                        • l’absence d’assimilation des connaissances de base ;
                        • la difficulté à consulter les informations dont ils ont besoin ;
                        • le fait de combler ces lacunes par leur maîtrise des outils numériques de production directe, principalement l’association copier-coller – traducteur.

                        Si la volonté de chercher un chemin plus court et moins fatigant n’est pas nouvelle, il faut ajouter que la notation des devoirs préparés à la maison (et donc issus de la production numérique directe) revient à faire valider ce processus productif par les enseignants comme un processus éducatif.

                        Des outils numériques éducatifs pertinents créés spécifiquement pour accompagner l’enseignement scolaire existent pourtant. Déjà, dans les années 1990, les logiciels Adi permettaient à l’élève de compléter les enseignements en classe avec des pratiques numériques éducatives. À leur image, il serait bénéfique de promouvoir le numérique permettant de :

                        • faire des exercices autocorrigés tels que le site ego4u ;
                        • consulter une encyclopédie interactive ;
                        • interagir avec une communauté éducative sécurisée hors classe.

                        Il est important d’interroger le rôle de la classe : recherchons-nous l’assimilation de connaissances et de compétences, ou bien la capacité à produire en se reposant sur des outils externes ? D’autant qu’à plus grande échelle, la question de la place du savoir dans une politique nationale est révélatrice de son développement économique.

                         

                        Recommandations

                        L’enseignement doit permettre aux élèves d’aller vers plus d’autonomie dans la matière cible. Remplacer le travail personnel par une production numérique n’est pas satisfaisant de ce point de vue.

                        Ce travail de recherche met en évidence l’importance de considérer les diverses étapes de la production d’un travail afin de maîtriser davantage l’assimilation des connaissances et des compétences. Voici quelques recommandations :

                        • diviser la production d’un travail en plusieurs étapes élémentaires (comme cela a été fait ici avec un exposé) afin d’empêcher toute production directe par l’outil numérique ;
                        • prendre en compte le processus de réalisation du travail dans l’évaluation, ce qui permet de mieux prendre en compte le processus d’assimilation de l’élève ;
                        • expliquer les différences et les biais portés par les différents outils numériques : entre un traducteur et un dictionnaire, entre une source d’information et ChatGPT, etc.
                        Voir aussi

                        Beaucoup d’applications et de plateformes sont disponibles. L’enseignant qui souhaite utiliser le numérique dans sa pédagogie doit choisir celles qu’il souhaite utiliser en fonction de sa maîtrise de l’outil et de ce qu’il souhaite mettre en œuvre dans sa classe, selon sa matière.

                        Les deux exemples de plateformes ci-dessous illustrent l’utilisation du numérique éducatif en milieu scolaire :

                        • L’Éducation nationale met à disposition de ses enseignants un éventail d’applications sur la plateforme apps.éducation. Tous les enseignants disposent ainsi d’un stockage de type cloud et de moyens de partager des fichiers numériques au sein de la classe. De cette façon, les élèves peuvent travailler en classe, individuellement ou en groupe puis rendre leur travail de façon numérique, soit sur un fichier unique sur le cloud, soit séparément dans une des applications dédiées ;
                        • spécifiquement pour les enseignants d’anglais : ego4u.com est un site anglophone dédié à la grammaire et aux exercices en ligne d’anglais. Il peut être indiqué aux élèves comme réflexe à adopter en cas de questionnement sur un point de grammaire ainsi qu’en tant que source d’exercices en ligne avec autocorrection.
                        Bibliographie
                        • Bachimont, B. (2010). Le sens de la technique : le numérique et le calcul. Les Belles Lettres.
                        • Gobert, T. (2013). Tutorats de pairs et outils socionumériques : une combinaison favorisant l’acquisition de compétences numériques ? In C. Papi, Le tutorat de pairs dans l’enseignement supérieur, 59‑77. L’Harmattan.
                        • Gobert, T. (2017). La monstration d’éléments juridiques sur internet a-t-elle un effet sur la responsabilisation des apprenants ? In S. Chatry & T. Gobert, Numérique. Nouveaux droits, nouveaux usages, 149‑167. Mare et Martin.
                        • Gobert, T. (2019). Illusions de contrôle et de compétence avec des ressources ouvertes en éducation. In L. Massou, Questions de communication, vol. série actes 39/2019.
                        • Herrenschmidt, C. (2007). Les trois écritures. Langue, nombre, code. Gallimard.
                        • Kahneman, D. (2012). Système 1, système 2 : les deux vitesses de la pensée. Flammarion.
                        • Langer, E. J. (1975). The illusion of control. Journal of Personality and Social Psychology, 32(2), 311‑328.
                        • Mpondo-Dicka, P. (2013). Sémiotique, numérique et communication. Revue française des sciences de l’information et de la communication [en ligne], 3/2013, mis en ligne le 30 juillet 2013, consulté le 7 mars 2020. URL : http://journals.openedition.org/rfsic/547.
                        • Référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation (2013). Arrêté du 1-7-2013, Journal officiel.

                        Isabelle LAVAIL-RAVETLLAT, Doctorante en Sciences de l’Information et de la Communication, CRESEM, Université Perpignan Via Domitia

                         Numérique éducatif et numérique productif - Réseau Canopé (reseau-canope.fr)
                         

                        • Langues vivantes
                        • Chercheurs
                        • Enseignants
                        • Pratiques numériques
                        • Outils pour la classe
                          Agence usages Canopé

                          Du 20 au 27 mai 2024 : La semaine francophone de la classe dehors

                          1 mois 1 semaine ago
                          hanter, observer les feuilles et les insectes, courir, lire, déclamer, créer des haïkus, réaliser des interviews, se repérer sur une…

                          S'inscrire

                          Pourquoi faire ?

                          Se compter et avoir une première idée de combien d'enseignantes et d'enseignants sortent en France. Se lancer et donner envie aux enseignants qui hésitent d'y aller, en s'appuyant sur une dynamique collective conviviale (45% des inscrits de cette année viennent de commencer la classe dehors en septembre ou le feront à l'occasion de la semaine francophone)
                          Se relier : favoriser les rapprochements et les coopérations entre enseignants et associations au niveau départemental (la majorité des enseignants inscrits ne savent pas qu'ils peuvent s'appuyer et coopération avec les associations d'éducation à l'environnement et d'éducation populaire). Documenter : invitater les enseignants et animateurs nature à partager une pratique pédagogique de plein air libre de droits et ainsi nourrir les communs pédagogiques de la classe dehors !

                          Combien sommes-nous à aller dehors ?

                          Chaque jour, des enseignantes et des enseignants se lancent dans la classe dehors. Pourtant aucune statistique officielle n’existe à ce jour au niveau national. Dans ces conditions, la semaine francophone de la classe dehors est un moyen de donner à voir l’ampleur du mouvement en France et dans le monde !

                          Ressources
                          • De mars à mai, chaque mois, un webinaire dont le lien sera envoyé à tous les inscrits, permettra de vous présenter la semaine francophone de la classe dehors et de répondre à toutes vos questions
                          • Des kits de ressources pour cette semaine seront également mis à disposition au fil de l’eau d’ici mai et un espace pour vous aider à vous lancer est disponible ici. Un espace ressources disponible là. Vous souhaites créer une balade pédagogique, c’est par là. Parmi les kits qui seront mis à disposition pour la semaine francophone de la classe dehors : écologie de la ville, lecture dehors, mathématiques dehors, pratiques numériques en extérieur, sciences dehors, enquêter sur son territoire, etc.
                          • Une affiche à imprimer et compléter avec les élèves : à venir le 11 avril
                          • Des poster et slogans à imprimer
                          Vous êtes enseignant et vous vous lancez dans la classe dehors à l’occasion de la semaine francophone

                          Vous n’êtes jamais sorti ? C’est l’occasion de vous lancer. N’hésitez pas à solliciter l’appui de vos collègues, de votre conseiller pédagogique, des parents, des éco-délégués, de la mairie, d’une association d’éducation à l’environnement ou d’éducation populaire et de tous les partenaires de votre école ou établissement scolaire.

                          Participer

                          Vous êtes enseignant et vous sortez déjà

                          Vous sortez déjà toutes les semaines ou êtes directeur d’école, chef d’établissement ? Profitez de la semaine francophone de la classe dehors pour encourager vos collègues à se lancer, partager vos pratiques avec les parents et les partenaires de l’école pour faire connaître les joies du dehors ? Mais surtout, inscrivez-vous. En effet, il n’existe aucune statistique officielle qui permette de connaître le nombre d’enseignants qui sortent en France, les participants à la semaine francophone sont un premier indicateur de tendance/

                          Participer

                          Associations, vous accompagnez des enseignants à sortir ?

                          C’est le moment de célébrer tous ensemble les joies du dehors ! D’en profiter pour organiser un temps spécial de formation, de rencontres entre classes. Bref, la semaine francophone a pour objectif d’alimenter et de renforcer votre action locale.

                          Vous animez une dynamique de classe dehors / école du dehors près de chez vous et souhaitez organiser la semaine francophone de la classe dehors près de chez vous, c’est possible (et même souhaité). Sur le modèle de la fête des voisins, la semaine francophone dépend de votre engagement et de vos envies. Nous vous mettrons à disposition tout élément utile pour faciliter l’organisation (kit de communication, contacts, idées…).

                          Par ailleurs, près de 75 % des enseignants inscrits ne pratiquent pas encore la classe dehors ou alors depuis moins d’un an et ne son pas accompagner. La semaine francophone est donc un moyen de faire connaître les associations d’éducation à l’environnement et d’éducation populaire aux enseignants. Pour chaque département, la Fabrique des Communs Pédagogiques, peut faciliter la mise en relation entre associations et écoles volontaires.

                          Proposer un événement

                          Collectivités, vous souhaitez soutenir les enseignants ?

                          Nous vous invitons à :

                          • mener une campagne de communication pour la semaine francophone auprès des écoles
                          • mettre des espaces à diposition
                          • rejoindre le club des collectivités pour la classe dehors et des villes à hauteur d’enfants (formulaire à venir)

                          Proposer un événement

                          Etudiants, retraités, parents et citoyens, vous souhaitez devenir bénévoles ?

                          Nous invitons les citoyennes et les citoyens concernés par l’éducation et l’école à s'associer et à prendre part à la semaine francophone de la classe dehors, en accompagnant les enseignants lors de leur sortie, en proposant des activités aux enseignants et aux élèves et en allant informer les écoles et mairies de l’initiative.

                          Devenir bénévole

                          Vous êtes élèves

                          Vous êtes élèves au collège ou au lycée, nous vous invitons à proposer à vos enseignants un temps d'apprentissage en plein air, en s'appuyant sur votre environnemment de proximité pour construire un temps pédagogiques : découverte de la biodiversité locale, histoire des rues et des usines, expositions à des risques climatiques, balades poétiques, rencontre avec les élus et les parents sur la rénovation de l'école, etc. Les possibilités sont nombreuses ! La classe dehors n'est pas naturelle dans le secondaire et pourtant elle est essentielle à votre santé et à la connaissance de votre environnement.

                          Proposer une classe dehors pour mon collège ou mon lycée

                          Pourquoi cet événement

                          Inspirer des événements comme la fête de la science pour leur nature apprenante et la fête des voisins pour leur côté convivial et auto-organisé, la semaine francophone de la classe dehors poursuit plusieurs objectifs ;

                          • SE COMPTER : RENDRE VISIBLE le mouvement avec celles et ceux qui se reconnaissent dans la classe dehors. COMBLER LE MANQUE d’études sur l’étendue de la pratique.
                          • DONNER ENVIE à celles et ceux qui hésitent encore avec un événement convivial ;
                          • ACCÉLÉRER les mises en réseaux dans les territoires (associations, écoles, collectivités) ;
                          • SENSIBILISER l’opinion publique pour renforcer le soutien des parents à son développement ;
                          • RASSEMBLER des ressources partagées libres de droits (fiches pédagogiques et tutoriel de matériel)
                          Témoignages de l’édition 2023

                          “Moi aussi j’ai fait classe dehors ! En mai, il faisait chaud, j’ai fait anglais dehors, il y avait moins de bruit et plus d’espace pour l’oral” N.O., Enseignante d’anglais au collège.

                          “Mariam, dispersée en classe, a montré dès la première sortie une concentration jamais observée en cherchant des feuilles pour un herbier pendant 30 mn. Notre regard a changé.” A.R, Professeur des écoles en grande section maternelle.

                          En savoir plus sur le site : classe-dehors.org : La semaine francophone de la classe dehors

                          An@é

                          La conservation et la conversation pour construire ensemble le monde de demain

                          1 mois 1 semaine ago
                          À l'approche de l'ouverture du TURFU Festival, premier rendez-vous en France dédié aux sciences et à la recherche participative, voici…

                          Du 8 au 13 avril 2024, depuis Le Dôme et l’Université à Caen et en Normandie, une multitude d'ateliers, de rencontres et d'expérimentations seront proposés, pour mettre en lumière les thèmes centraux que sont la santé, le bien-être et l'environnement.

                          8 grands témoins seront à l’affiche de cette nouvelle édition :
                          • Joffrey Lavigne, doctorant au Muséum National d’Histoire Naturelle sur le rôle des fictions de transitions socioécologiques ;
                          • Julien Le Bot, auteur, documentariste et rédacteur en chef adjoint du "Dessous des cartes" ;
                          • Céline Letailleur, folle professionnelle et paire chercheuse ;
                          • Bruno Maquart, président d'Universcience, réunion de la Cité des sciences et du Palais de la découverte
                          • Mouts, réalisateur vagabond, co-réalisateur de Nus & Culottés ;
                          • Nelly Pons, autrice ;
                          • Bruno Spire, directeur de recherches à l’INSERM, ancien président de l’association AIDES ;
                          • Victoire Tuaillon, journaliste et autrice des podcasts « Les Couilles sur la table » (sur les masculinités) et « Le Coeur sur la table » (sur l’amour).
                          61 ateliers et rencontres pour plus de 120 rendez-vous libres et gratuits sur la semaine pour imaginer, tester, fabriquer et débattre.

                          Parmi ces rendez-vous :

                          • MARDI 9 AVRIL > De 09h30 à 12h30 ou de 14h à 17h : La santé dans les métiers à vélo : Comment protéger la santé des coursiers des plateformes numériques ?
                            Porteurs de projet : Centre Population et Développement (Ceped) - Université Paris Cité / Inserm / IRD / Le Dôme / Partenaires : Agence nationale de la Recherche , Institut Convergences Migrations , Paris Public Health , Inserm / Lieu : Le Dôme
                          • JEUDI 11 AVRIL > De 14h à 17h : Atelier Nous sommes Orne : Quelle identité pour le fleuve Orne ?
                            Porteurs de projet : Territoires Pionniers , CPIE Vallée de l'Orne , CPIE Collines Normandes , Le Pavillon , Le Dôme / Partenaires : DRAC de Normandie , Région Normandie / Lieu : Le Pavillon
                          • SAMEDI 13 AVRIL > Journée de conférences, de rencontres et d’ateliers pour tous les âges au Dôme. Tout l’après-midi avec le Muséum national d’Histoire naturelle pour contribuer à comprendre et protéger la biodiversité.
                          • LES SOIRÉES > Mardi 9 avril à 18h à l’université de Caen Normandie - Aula Magna : Soirée ciné-rencontre avec Bruno Spire (Médecin épidémiologiste, directeur de recherche INSERM, ancien président d’honneur de AIDES, spécialiste de la santé communautaire).
                            La soirée de lancement du TURFU festival se déroulera autour d’une rencontre avec Bruno pire, suivie de la projection du film "120 Battements par minute" de Robin Campillo.

                          L’intégralité de la programmation est à découvrir sur le site du Turfu Festival. www.turfu-festival.fr

                          An@é

                          Numérique : un médiateur fait aussi « le printemps » en Lot-et-Garonne

                          1 mois 2 semaines ago
                          Les compétences numériques impliquent l’utilisation assurée mais critique des médias électroniques pour travailler, communiquer et se divertir. Ces compétences sont…

                          Le développement de la culture scientifique et numérique et l’éducation aux médias, à l’information et à la citoyenneté numérique sont des priorités éducatives de la Ligue de l’enseignement*. Son but en tant que mouvement d’éducation populaire complémentaire de l’école publique  est de promouvoir des contenus et usages numériques réellement émancipateurs.

                          Pour atteindre ses objectifs la ligue a développé un réseau de médiateurs numériques et la ligue47 du département de Lot et Garonne a ressenti, comme d’autres, le besoin d’intermédiaire, de facilitateur, de présence humaine entre des technologies en constante évolution et une population de jeunes et de moins jeunes tantôt dépassée ou désemparée, tantôt complètement investie et passionnée dans tous les cas en demande d’accompagnement.

                          Printemps du numérique éducatif « intelligence artificielle et esprit critique »

                          Théodore Pujar est le médiateur de la ligue 47 et il interviendra à ce titre lors de l’événement organisé par et à l’atelier CANOPE d’Agen** mercredi 10 avril 2024 : Printemps du numérique éducatif « intelligence artificielle et esprit critique »

                          Les animations de la ligue 47 en matière de numérique sont orientées autour de trois axes : robotique et programmation, médias et information et numérique durable.
                          • En robotique et programmation, ce sont des ateliers de découverte et d'initiation à la logique de programmation pour rendre ces thématiques plus accessibles. Cela va jusqu’à l’accompagnement d’un groupe de collégiens dans leur participation à la Robocup 2024.
                          • Médias et information regroupe toutes les actions d'EMI : présentation des métiers du journalisme, comment se construit une information ou une fake news. C'est une thématique beaucoup travaillée, avec les établissements par des parcours pédagogiques, avec des centres de loisirs en faisant de la création de fake news par exemple, ou en participant activement  au Festival International de Journalisme de Couthures-sur-Garonne.

                          Ce volet a déjà fait l’objet de reportages dans Educavox : Graines de journalistes au Festival International de Couthures - Educavox, Ecole, pédagogie, enseignement, formation

                          EMI sur mesure à Couthures sur Garonne - Educavox, Ecole, pédagogie, enseignement, formation

                          • Numérique durable aborde les enjeux de société liés au numérique : éduquer au fonctionnement des plateformes et réseaux, aux impacts environnementaux du numérique et plus généralement à se forger une culture numérique. Cela se fait aussi par des ateliers et parcours, majoritairement en classe.
                          Pour le Printemps du Numérique Éducatif, Théodore Pujar va  présenter un atelier qu’il anime régulièrement en classe : «  Dans la peau de l'algo ».

                          Il propose de mieux comprendre le fonctionnement des algorithmes de recommandation en expliquant leur rôle pour cibler et  proposer des contenus personnalisés aux utilisateurs. Cela permet aussi de sensibiliser le  public au caractère intrusif des plateformes que nous utilisons tous les jours.

                          • Educavox : Quels sont les collèges que vous accompagnez et plus généralement combien de jeunes, environ, sont concernés par l’ensemble des dispositifs pilotés par la ligue de l’enseignement 47 ?

                          Théodore Pujar: J'interviens sur des collèges dans tout le Lot-et-Garonne. En comptant tous les parcours liées aux thématiques du numérique dont je parlais, on arrive à autour de 950 élèves touchés. Ce sont des parcours animés par moi ou mon collègue Gautier Lacherest.

                          • Educavox : les collégiens de la robocup 2024 sont ceux du collège Paul Dangla? quel est votre rôle dans cet accompagnement?

                          Théodore Pujar: Oui, ce sont des jeunes de Dangla. C'est un projet de remobilisation et de découverte de la robotique. Les deux équipes sont inscrites en OnStage, une catégorie de la Robocup où les participants présentent un spectacle qui met les robots en scène. Mon rôle est de les initier à la robotique, de créer avec eux un spectacle dans lequel ils se sentent investis, puis de les assister dans la réalisation. Je suis vraiment là pour les guider, c'est eux qui programment, construisent les décors, et vont présenter le spectacle.

                          • Educavox : Pouvez-vous expliciter un peu plus les ateliers qui touchent au numérique durable (contenus, techniques d’animation, ressenti des formateurs, ressenti des élèves) ?

                          Ces ateliers sont assez larges et se mélangent souvent avec l'éducation aux médias et à l'information. On essaie au maximum de partir de la culture des participants pour ensuite alimenter des discussions et apporter des éléments supplémentaires. Par exemple, un atelier que je fais souvent en collège retrace l'histoire d'évolutions technologiques depuis les débuts d'Internet, pour mieux comprendre l'état actuel du numérique. J'anime aussi des cafés parents autour de thématiques actuelles de la parentalité numérique.

                          Ces ateliers ont pour vocation de favoriser les échanges, plus que d'apporter des réponses uniques. Par exemple, lors de cafés parents que j'ai animés sur le contrôle parental, j'apportais des données et conseils d'experts, mais l'essentiel de l'atelier était centré sur des échanges entre parents sur leur utilisation familiale du numérique.

                          Les parents comme les élèves sont souvent très impliqués, pour moi parce qu'on pointe des enjeux et concepts qu'ils voient tous les jours sans forcément avoir d'espaces pour les questionner et les comprendre.

                          • Educavox : Sans trop dévoiler l’atelier “dans la peau de l’algo” dont vous avez bien précisé les objectifs, mais pour donner envie à des collègues de venir le suivre mercredi, pouvez-vous expliciter un peu là aussi contenus, techniques d’animation, ressenti ...

                          Théodore Pujar: Cet atelier illustre bien le croisement entre éducation aux médias et numérique durable, car on se demande comment les algorithmes affectent notre rapport à l'information. Les participants prendront donc le rôle de cet algorithme, pour démystifier comment fonctionne la boîte noire. Ils fouilleront dans l'intimité de personnages fictifs pour mieux les garder captifs d'une plateforme. L'occasion aussi de parler des pièges que nous tendent les plateformes avec leurs interfaces.

                          • Educavox : Enfin et parce que la médiation se fait avec de l’humain, pouvez-vous évoquer un ou des moments qui vous ont marqué en jouant ce rôle de médiateur?

                          Théodore Pujar: Il y a eu évidemment plusieurs moments marquants. Dans ceux qui me viennent le plus rapidement, il y a la participation du collège Théophile de Viau à la Robocup l'année dernière. L'équipe est arrivée deuxième de la compétition  régionale. C’était un grand bonheur pour eux, sachant que l'objectif avait toujours été qu'ils soient fiers de leur projet, avant de chercher une place au classement.

                          J'ai aussi participé au mini-camp qui amenait des jeunes au Festival International de Journalisme de Couthures-sur-Garonne. C'était un grand projet où des jeunes ont pu rencontrer journalistes, dessinateurs de presse... Et ils ont créé un journal pour parler de leur expérience du FIJ. C'était un temps très intense mais surtout très riche. Et qui sera renouvelé cette année.

                          Les trois axes évoqués forment un tout cohérent et leurs déclinaisons sont imbriquées les unes dans les autres car il est impossible de séparer, dans les apprentissages, une certaine maitrise de l’outil, les usages qui en sont faits et le développement de l’esprit critique indispensable à un usage averti, responsable et durable.

                          *Numérique - Actions de la Ligue de l'enseignement

                          **l’Atelier Canopé 47 - Agen,  48 bis rue René Cassin, 47000 Agen

                          https://www.reseau-canope.fr/academie-de-bordeaux/atelier-canope-47-agen/actualites/article/printemps-du-numerique-educatif-lintelligence-artificielle-et-lesprit-critique-a-lhonneur.html

                          • Printemps numérique
                            Puyou Jacques
                            Educavox.fr - Ecole, pédagogie, enseignement, formation - Medias des acteurs de l'ecole. Medias citoyen, actualite de l'education, web2.0, tribune libre, medias, politique, societe ...
                            Thème
                            Pédagogie
                            S'abonner au flux RSS Flux Educavox
                            Checked
                            2 heures 48 minutes ago