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Les futures conditions d’admission pour l’après-école sont connues

Soumis par SAEN le 23 avril 2016

CFC, matu professionnelle, matu gymnasiale: tout changera en 2018

«Ce fut un vrai casse-tête. Et seuls les effectifs de la rentrée 2018 viendront confirmer – nous l’espérons – les projections réalisées.» Propos tenus par Laurent Feuz, chef du Service cantonal des formations postobligatoires et de l’orientation. Il parle de l’élaboration des conditions qu’il faudra remplir, dans deux ans, pour accéder aux différentes formations proposées dans le canton de Neuchâtel au terme de l’école obligatoire.

En raison de la disparition des sections à l’école «secondaire», les conditions d’admission aux formations postobligatoires ont dû être revues. KEYSTONE

En raison de la réforme du cycle 3 (9e à 11e année), les conditions actuelles laisseront leur place à un système de points. C’est ce qui ressort de décisions prises par le Conseil d’Etat. Un système pas tout simple. Le système actuel ne l’est pas non plus: avec les multiples formations, filières et passerelles, les parents et les élèves doivent parfois se plonger dans les règlements pour savoir ce qu’il est possible de faire, ou pas, en fonction des notes obtenues au terme de la 11e année Harmos.

Actuellement en 9e

Mais d’abord, pour ceux qui ont décroché: cette année scolaire 2015-2016 correspond à la disparition des sections préprofessionnelle, moderne et maturités (l’appartenance de l’élève à une section jouant un rôle essentiel pour les formations ultérieures). Elles ont été remplacées par un système où les branches principales sont enseignées chacune à deux niveaux: les meilleurs élèves sont au niveau 2, les moins bons au niveau 1.

La première volée des élèves concernés – les 1900 élèves qui sont actuellement en 9e année – parviendront au terme de leur scolarité obligatoire en juin 2018. Ils seront alors soumis aux nouvelles conditions permettant d’entamer une formation professionnelle ou académique.

Le nouveau système reposera sur deux critères principaux: d’une part, le nombre de branches suivies au niveau 2 en 11e année (pour la maturité gymnasiale, par exemple, il faudra en suivre au moins trois). D’autre part, un nombre de points calculé en additionnant les moyennes obtenues dans les branches à niveaux. Avec une subtilité: les moyennes obtenues au niveau 2 seront multipliées par 1,5, si bien qu’elles permettront à l’élève d’obtenir davantage de points que celles du niveau 1 (voir l’exemple ci-contre). Vous suivez toujours?

Tableau des conditionsA partir de là, le nombre de points obtenus sera décisif: avec un total de 16 points et plus, par exemple, le jeune pourra commencer un CFC dans une école à plein temps; avec 26 points, il pourra envisager une maturité professionnelle en quatre ans; ou encore, avec 34 points, l’élève pourra entrer dans un lycée pour tenter de décrocher une maturité gymnasiale.

Comment ces différents seuils ont été fixés? «Le groupe de travail qui a planché sur les nouvelles conditions d’admission avait pour consigne de départ de ne pas durcir les conditions actuelles», commence par répondre répond Laurent Feuz. Autrement dit, il devait faire en sorte que, à la rentrée 2018, le nombre de jeunes qui entament un CFC, une maturité spécialisée, une maturité professionnelle ou une maturité gymnasiale soit le même qu’aujourd’hui. De multiples projections ont donc été faites.

«D’autres critères ont été pris en compte», précise le chef de service. «Il a fallu en particulier veiller à ce que le niveau d’exigence pour la maturité gymnasiale soit le même qu’aujourd’hui, mais qu’il ne soit pas plus élevé non plus. Ainsi, les conditions requises se basent sur le principe que l’élève est au niveau 2 dans les cinq disciplines principales.»

Informations détaillées sur le site de l'Etat.

Le regard des syndicats

Quel regard les syndicats d’enseignants portent-ils sur les nouvelles conditions d’admission?

Le Syndicat autonome des enseignants neuchâtelois (SAEN) nous a fait part de sa réaction par la voix de son président, Pierre Graber. D’abord pour regretter que «toute la démarche a été menée à l’interne du Département de l’éducation. Les syndicats n’ont été consultés qu’à la fin du processus, de surcroît avec un délai de réponse très court.»

Sur le fond, le SAEN dit «approuver globalement» le nouveau dispositif, quand bien même«il est peut-être inutilement complexe et technocratique. Mais apparemment, on a voulu que la mise en œuvre de la réforme du cycle 3 (réd: 9e à 11e année Harmos) aboutisse, grosso modo, aux mêmes orientations qu’aujourd’hui...»

Aux yeux de Pierre Graber, «la rigidité de ce dispositif apparaît ainsi en contradiction avec l’ouverture manifestée avec la réforme du cycle 3. Si l’on n’y prête pas attention, cela pourrait déboucher sur une sélection encore plus drastique qu’auparavant. Le SAEN demande dès lors qu’une attention particulière soit apportée aux effets de ces nouvelles conditions d’admission afin de les adapter si nécessaire.»

Mieux vaut s’épanouir en niveau 1

Du côté du Syndicat des services publics (SSP), on déclare «soutenir d’une manière générale, mais avec certaines réserves», les futures conditions d’accès aux formations postobligatoires. «Certains ajustements proposés par le SSP ont été pris en compte par le Département de l’éducation. Maintenant, il faudra voir ce que cela donnera dans la pratique», précise Claude Grimm, secrétaire syndicale. Avant d’ajouter: «Le SSP s’interroge sur la pertinence, au cycle 3, de vouloir absolument inciter les élèves à monter en niveau 2. Certains d’entre eux s’épanouiraient probablement davantage en étant bons en niveau 1, plutôt qu’à la traîne en niveau 2. Par ailleurs, nous craignons que le niveau 1 devienne comparable à ce qu’était la section préprofessionnelle.»

Pas faciles, ces projections

«Le nombre d’élèves est fixé par le département» (en l’occurrence celui de l’éducation). Cette phrase figure dans l’arrêté du Conseil d’Etat relatif aux nouvelles conditions d’accès aux trois lycées cantonaux. Mais elle ne figure pas dans les conditions d’admission actuelles... Est-ce à dire que le gouvernement pourra procéder, au besoin, à un numerus clausus?

Les formations possibles

Les formations proposées au terme de la scolarité obligatoire dans le canton de Neuchâtel sont les suivantes:

  • CFC (Certificat fédéral de capacité) ou AFP (Attestation de formation professionnelle) en dual, c’est-à-dire en entreprise et dans une école professionnelle.
  • CFC à plein temps, c’est-à-dire entièrement dans une école professionnelle.
  • Maturité professionnelle en 3 ou 4 ans intégrée à un CFC en dual ou à un CFC à plein temps.
  • Ecole de culture générale et maturité spécialisée.
  • Maturité gymnasiale.

par Pascal Hofer

Source


Voir également Les nouvelles conditions d'accès au postobligatoire